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Bulletin de liaison et d'information - Institut kurde de Paris

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Revue <strong>de</strong> Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro <strong>de</strong> la Prensa-Basm Öz<strong>et</strong>i<br />

La télévision par satellite, nouvelle arme <strong>de</strong> Saddam Hussein<br />

A MAINTESreprises, l'opposition irakienne<br />

<strong>et</strong> <strong>de</strong>s organisations <strong>de</strong> défense <strong>de</strong>s droits <strong>de</strong><br />

l'homme ont dénoncé les sévices infligés par<br />

le régime <strong>de</strong> Bagdad aux familles <strong>de</strong> ses opposants<br />

en exil. Samedi 23 mars, le quotidien britannique<br />

The In<strong>de</strong>pen<strong>de</strong>nt a rapporté un témoignage<br />

qui montre que le régime a découvert<br />

un nouveau moyen, la télévision. par satellite,<br />

pour réduire au silence ses détracteurs. les<br />

familles sont ainsi forcées <strong>de</strong> dénoncer publiquement<br />

les activités <strong>de</strong> leur(s) fils, laissant<br />

entendre qu'elles risquent d'en payer le prix<br />

par la mort ou le viol.<br />

Faïq Cheikh Ali,un chiite originaire <strong>de</strong> la ville<br />

sainte <strong>de</strong> Najaf, dans le sud <strong>de</strong> l'Irak, où il<br />

exerçait la profession d'avocat avant <strong>de</strong> fuir<br />

son pays en 1991, a ainsi raconté au journal<br />

qu'il avait été surpris, récemment, <strong>de</strong> voir sa<br />

mère, ses <strong>de</strong>ux sœurs <strong>et</strong> son frère interviewés<br />

par la télévision irakienne, le dénoncer tour à<br />

tour <strong>et</strong> lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r <strong>de</strong> cesser ses activités.<br />

« Ton père est mort à cause <strong>de</strong> tes activités. Tu<br />

dois y réfléchir », a dit sa mère, tandis que son<br />

jeune frère Fouad affirmait: «Jene veux pas<br />

saluer mon frè;e. Je ne le connais pas. "<br />

A un moment <strong>de</strong> l'entr<strong>et</strong>ien <strong>de</strong> vingt-cinq<br />

minutes, la plus jeune sœur <strong>de</strong> Faïq, Amel, l'a<br />

supplié: « S'il te pIaft, Faïq, tu dois te souvenir<br />

que tu as une sœur dans ce pays avant <strong>de</strong>faire<br />

quoi que ce soit. » Faïq Cheikh Ali craint que<br />

sa sœur ne soit victime <strong>de</strong> viol si lui-même<br />

continue <strong>de</strong> critiquer le prési<strong>de</strong>nt Saddam<br />

Hussein. En 1996, son père est décédé subitement<br />

après avoir été emprisonné puis libéré à<br />

quatre reprises. la famille soupçonne qu'il a<br />

été empoisonné.<br />

l'acharnement contre les membres <strong>de</strong> la<br />

famille Cheikh Ali s'est accentué après que<br />

Faïq eut déclaré, en décembre 2001, lors d'un<br />

débat sur la télévision qatarie par satellite AI<br />

Jazira, que « le premier terroriste au mon<strong>de</strong> est<br />

Saddam <strong>et</strong> non pas Ben Lo<strong>de</strong>n ". «J'ai dit qu'il<br />

était un boucher ", a-t-il déclaré au quotidien<br />

britannique. Peu après, sa mère, ses <strong>de</strong>ux<br />

sœurs <strong>et</strong> son frère ont été arrêtés à Najaf <strong>et</strong><br />

emmenés à Bagdad, où ilsont été détenu~ pendant<br />

cinq jours, avant d'être remis en liberté<br />

avec l'obligation <strong>de</strong> se présent~r au quartier<br />

général <strong>de</strong> la sécurité à Bagdad une fois par<br />

semaine.<br />

A la mi-janvier, un convoi <strong>de</strong> Merce<strong>de</strong>s noires<br />

<strong>et</strong> <strong>de</strong> land Rover, qui transportail;nt <strong>de</strong>s<br />

hommes en armes, dont certains cagoulés,'<br />

s'est brusquement arrêté <strong>de</strong>vant le domicile<br />

<strong>de</strong>s Cheikh Alià Najaf. les hommes armés ont<br />

forcé tous les membres <strong>de</strong> la famille à se rassembler.<br />

Deux équipes <strong>de</strong> télévision les ont<br />

interrogés <strong>et</strong>, lorsque les réponses ne les satisfaisaient<br />

pas, elles les forçaient à recommencer.<br />

La scène a duré cinq heures. « C'est un message<br />

adressé à l'ensemble <strong>de</strong> l'opposition irakienne<br />

dans le mon<strong>de</strong> ", a déclaré Faïq Cheikh<br />

Ali à l'In<strong>de</strong>pen<strong>de</strong>nt. Ce message dit: « Tenezvous<br />

tranquilles ou on tue vosfamilles. "<br />

MounaNaïm<br />

~ I<br />

Le sud-est à majorité kur<strong>de</strong> veut en finir<br />

avec 25 ans <strong>de</strong> loi d'airain<br />

-- ~-<br />

'='<br />

DIYARBAKIR (Turquie), 26 mar, (AFP) - Yhllb - L'h"lolre <strong>de</strong>, dClcn,eur, d~, OrOl" <strong>de</strong> rHumme Kluvan Kizgin <strong>et</strong> Fevzi Akbulut. incarcérés <strong>de</strong>ux<br />

mois sans raison. est symptomatique <strong>de</strong>s entraves persistantes aux libertés fondamentales imposées dans le sud-est turc par <strong>de</strong>s lois d'exception.<br />

Le prési<strong>de</strong>nt <strong>et</strong> le secrétaire <strong>de</strong> la section <strong>de</strong> Bingoi <strong>de</strong> l'Association turque <strong>de</strong>s Droits <strong>de</strong> l'Homme (lHD) ont été relâchés mercredi <strong>de</strong>rnier contre<br />

caution après <strong>de</strong>ux mois d'emprisonnement pour s'être rendus à une conférence <strong>de</strong> presse du Parti <strong>de</strong> la Démocratie du Peuple (HADEP. pro-kur<strong>de</strong>).<br />

Leur procès continue.<br />

Le HADEP marquait l'anniversaire <strong>de</strong> la disparition <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux <strong>de</strong> ses membres. le IS janvier 200 I dans la ville voisine <strong>de</strong> Silopi après leur<br />

convocation au poste <strong>de</strong> gendarmerie, mais a été qualifié <strong>de</strong> "rassemblement interdit" <strong>et</strong> la police a interpellé une centaine <strong>de</strong> personnes.<br />

"Défendre les Droits <strong>de</strong> l'Homme est une tâche difficile en Turquie, <strong>et</strong> beaucoup plus encore dans la région sous état d'urgence. car c'est celle qui<br />

connaitle plus <strong>de</strong> violations", constate l'avocat Osman Bay<strong>de</strong>mir. prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la section <strong>de</strong> Diyarbakir.<br />

S'il fallait une illustration <strong>de</strong> c<strong>et</strong> euphémisme. il n'est qu'à relever l'impressionnant casier judiciaire <strong>de</strong> M. Bay<strong>de</strong>mir: rien qu'en 2001. il a fait l'obj<strong>et</strong><br />

<strong>de</strong> 115 poursuites judiciaires lui faisant risquer en tout 88 ans <strong>et</strong> 8 mois <strong>de</strong> prison.<br />

La branche <strong>de</strong> Diyarbakir, chef-lieu <strong>de</strong> la région. fut fermée d'autorité durant trois ans. un <strong>de</strong>s membres fondateurs avait été assassiné peu après son<br />

inauguration en 1988. <strong>et</strong> les principaux dirigeants avaient été j<strong>et</strong>é un prison après la publication d'un rapport annuel. en 1994.<br />

Aujourd'hui, sur 9 sections provinciales. les bureaux <strong>de</strong> Malatya <strong>et</strong> <strong>de</strong> Gaziantep <strong>de</strong>meurent fermés <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>ux ans.<br />

Au coeur <strong>de</strong> ce régime d'airain. la puissante administration du super-gouverneur en charge <strong>de</strong>s provinces sous état d'urgence. dont le nombre a été<br />

progressivement ramené <strong>de</strong> 10 à 4 aujourd'hui.<br />

Après la loi martiale imposée en 1977. l'état d'urgence. à nouveau reconduit le 13 mars pour 4 mois. régit une bonne partie du sud-est à majorité<br />

kur<strong>de</strong>. maintenant <strong>de</strong>puis 25 ans la région sous législation d'exception.<br />

"L'état d'urgence n'a plus <strong>de</strong> raison d'être, <strong>de</strong>ux ans <strong>et</strong> <strong>de</strong>mi après le dépôt <strong>de</strong>s armes par la rébellion du Parti <strong>de</strong>s Travailleurs du Kurdistan. mais il<br />

est pourtant reconduit sans que l'on sache pourquoi". s'étonne Seyhmuz Diken. ancien sous-préf<strong>et</strong>. aujourd'hui conseiller à la mairie <strong>de</strong> Diyarbakir.<br />

tenue par le HADEP.<br />

"Ici. tout <strong>de</strong>meure soumis à un régime exceptionnel", explique le bâtonnier <strong>de</strong> Diyarbakir. Mustafa Ozcr: "les conditions <strong>de</strong> vie. la législation en<br />

vigueur. les procès. (...) <strong>et</strong> tout ce qui peut être considéré comme dirigé contre l'Etat est sanctionné sans guère d'enquête". dénonce-t-il.<br />

"La spécificité <strong>de</strong> celle administration. renchérit Me Bay<strong>de</strong>mir. c'est qu'on ne peut ni faire appel. ni ouvrir une procédure contre les décisions du<br />

super-gouverneur" .<br />

Ainsi le super-gouverneur peut-il décréter l'interdiction <strong>de</strong> 29 journaux <strong>et</strong> magazines. empêcher la représentation <strong>de</strong> 99 pièces <strong>de</strong> théâtre en 2001.<br />

octroyer comme bon lui semble <strong>de</strong>s laissez-passer ou <strong>de</strong>s autorisations <strong>de</strong> filmer dans la région.<br />

"Le super-gouverneur déci<strong>de</strong> même du bannissement <strong>de</strong> fonctionnaires. I68 l'an <strong>de</strong>rnier. sans recours possible". fulmine Abdullah Demirbas. qui<br />

dirige la section locale du syndicat enseignant Egitim-Sen. .<br />

Autre survivance <strong>de</strong> IS ans <strong>de</strong> lutte anti-guérilla: le système <strong>de</strong>s gardiens <strong>de</strong> village. enrôlés par Ankara pour lutter contre le PKK <strong>et</strong> associés à<br />

nombre <strong>de</strong> meurtres <strong>et</strong> disparitions inexpliquées. mais qui ne peuvent être poursuivis <strong>de</strong>vant la justice.<br />

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