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Polycopié 2013 - mms2 - MINES ParisTech

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58 CHAPITRE 4.<br />

ÉLÉMENTS DE MÉCANIQUE LINÉAIRE DE LA RUPTURE<br />

en fonctionnement ont des fissures macroscopiques tolérées car le matériau est ductile.<br />

Certaines structures extrêmement légère en matériau ductile ont également des fissures<br />

tolérées pour faciliter l’optimisation des systèmes dont elles font partie. L’expertise des<br />

ingénieurs et des techniciens et alors nécessaire pour prévenir les risques d’accident.<br />

Les premiers résultats de modélisation en accord avec la rupture de matériaux fragiles<br />

ont été obtenus dans les années 1920 par A. A. Griffith. Il a introduit un critère d’instabilité<br />

basé sur la variation d’énergie potentielle de la structure lorsque qu’une fissure se propage.<br />

Dans cette formulation, il n’est pas question de contrainte à rupture pouvant caractériser<br />

le matériau. Il y a propagation d’une fissure initiale lorsqu’il y a suffisamment de variation<br />

d’énergie potentielle due à l’élasticité de la structure pour compenser l’énergie consommée<br />

par la création de surface lors de la séparation de la matière par l’avancement de la fissure.<br />

Cette approche énergétique étant globale, elle ne permet pas d’introduire différents modes<br />

de rupture. Or, pour une même valeur d’énergie de déformation, il peut correspondre<br />

plusieurs champs de déformation dans une structure et plusieurs façons d’ouvrir ou de<br />

fermer une fissure. La notion de mode de rupture est donc venue compléter la théorie<br />

de Griffith et avec elle Irwin associa la notion de facteur d’intensité des contraintes.<br />

Soulignons que le facteur d’intensité des contraintes n’est pas le facteur de concentration<br />

des contraintes introduit dans le cours de Mécanique des Milieux Continus. Le facteur<br />

d’intensité des contraintes est couramment utilisé aujourd’hui pour caractériser la ténacité<br />

des matériaux fragiles.<br />

L’unification de la description de l’amorçage des fissures et de leur propagation est<br />

aujourd’hui encore un sujet de recherche. Actuellement, la théorie de l’endommagement<br />

continu est une façon pertinente de décrire le processus d’amorçage d’une fissure<br />

macroscopique. Notons également que la vitesse de sollicitation d’une structure fissurée,<br />

lorsqu’elle est suffisamment élevée, modifie ses propriétés à rupture. Il est alors question<br />

de résilience caractérisée par l’essai Charpy. Le lien entre résilience et ténacité est encore<br />

un sujet ouvert, pour lequel on commence à avoir des éléments de réponse grâce aux<br />

modèles numériques.<br />

Le cours présenté ici n’est qu’une introduction à la mécanique de la rupture. De<br />

nombreuses avancées scientifiques ont vu le jour depuis les travaux de Griffith et d’autres<br />

continuent d’être produites aujourd’hui. Elles ne seront pas mentionnées ici. Les questions<br />

ouvertes restent -comment éviter la ruture en condition d’oxydation Comment alléger<br />

les structures sans rupture De combien peut-on prolonger la durée de vie d’installation<br />

coûteuses (Centrales, gazoduc, ...) Ou quand doit-on prévenir un incident Pour finir, la<br />

sensibilité de la ténacité vis à vis de la présence de défauts rend nécessaire une approche<br />

statistique de la rupture. Cette approche n’est abordée ici que succinctement dans le cadre<br />

d’un exercice.<br />

4.1 Paramètres géométriques et paramètres mécaniques<br />

La rupture est un processus de séparation de la matière par création de surface dans<br />

un volume. En mécanique des milieux continus. La naissance d’une surface se décrit par<br />

une discontinuité du champ de déplacement, la discontinuité étant localisée sur la surface<br />

créée dans un volume continu.<br />

Lorsqu’une fissure se propage la matière cesse d’être continue. Néanmoins, l’énergie de<br />

déformation reste à valeur finie. Ceci permet d’utiliser le cadre théorique de la mécanique

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