Cahier_des_signaux_faibles_-_Tome_2
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Penser aut rement les mo<strong>des</strong> de vie en 2030 Décembre 2014<br />
l’agriculture « permanente » utilise <strong>des</strong> sols vivants enrichis par les dépôts<br />
organiques (feuilles, déjections animales) et les agents naturels (insectes<br />
pollinisateurs, micro-organismes).<br />
Le principe consiste à reproduire et à intensifier les interactions et les synergies<br />
productives qui existent dans les écosystèmes naturels. Les meilleures fertilités<br />
croisées issues de la biodiversité sont ainsi recherchées et activées.<br />
L’Agroforesterie remonte à l’Antiquité. Elle consiste à réintroduire <strong>des</strong> arbres<br />
et la sylviculture dans les systèmes de production agricole et à déterminer les<br />
meilleures complémentarités productives en fonction du sol, du climat, du type<br />
de culture.<br />
Différentes étu<strong>des</strong> scientifiques ont démontré que l’arbre a un rôle essentiel dans<br />
la lente formation <strong>des</strong> sols. Et que par ailleurs, une compétition bien gérée pour<br />
la lumière entre arbres et cultures entraîne une productivité biologique accrue<br />
<strong>des</strong> sols.<br />
Dans certaines zones ari<strong>des</strong> (Sahel), le mélange de variétés locales d’arbres et<br />
de cultures vivrières a permis de reconstituer spectaculairement les sols. Et ainsi,<br />
de doubler ou de tripler la productivité, tout en luttant contre le réchauffement<br />
climatique.<br />
Dans les pays industrialisés, le développement d’une agriculture mécanisée<br />
a entraîné une régression massive de l’agroforesterie au cours de la seconde<br />
moitié du vingtième siècle.<br />
En France, on estime que l’on est passé de six cents millions d’arbres dans les<br />
zones agricoles, au début du siècle, à deux cents millions dans les années 2000.<br />
La politique agricole commune européenne (PAC) a largement aggravé la<br />
tendance jusqu’à une période récente. Les règlements européens excluaient<br />
qu’une parcelle agricole puisse percevoir <strong>des</strong> subventions pour deux<br />
productions différentes. En conséquence, la surface occupée par les arbres était<br />
déduite de la surface subventionnée. L’arrachage massif <strong>des</strong> arbres était ainsi<br />
encouragé.<br />
Une prise de conscience, débouchant sur <strong>des</strong> progrès importants, a eu lieu ces<br />
dernières années. Olivier de Schutter, rapporteur spécial <strong>des</strong> Nations Unies, a<br />
présenté en mars 2011 le rapport : « agroécologie et droit à l’alimentation ».<br />
Le rapport, s’appuyant sur les avancées scientifiques récentes, établit que<br />
l’agroécologie peut doubler la production alimentaire de régions entières en<br />
dix ans tout en réduisant la pauvreté rurale et en apportant <strong>des</strong> solutions au<br />
changement climatique.<br />
Commissariat général au développement durable – Délégation au développement durable 109