Cahier_des_signaux_faibles_-_Tome_2
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Penser aut rement les mo<strong>des</strong> de vie en 2030 Décembre 2014<br />
1990, est inspirée du Manifeste culturel à succès de Naomi Klein.<br />
Au-delà d’un rejet militant de l’hyper consommation ostentatoire, la sensibilité « No<br />
Logo » est proche <strong>des</strong> modalités de la consommation durable (commerce de proximité,<br />
produits bio–dégradables, recyclage). Elle en constituait le signe annonciateur.<br />
Donner une seconde vie aux objets<br />
L’Internet mobile, ainsi que le nombre important de sites dédiés, ont facilité<br />
et banalisé le phénomène. La crise l’a accéléré depuis 2008, en Europe, et<br />
plus particulièrement en France, pour <strong>des</strong> raisons historiques. Emmaüs a été<br />
précurseur dans la collecte d’objets réutilisés, et son existence remonte à plus<br />
d’un demi siècle.<br />
Les motivations de réutilisation et de recyclage de l’objet sont mélangées.<br />
Une rationalité économique, retrouvée en temps de crise, cohabite avec une<br />
motivation écologique et citoyenne montante. Nous évoquons par ailleurs<br />
l’initiative de la marque de plein air Patagonia qui a inventé un marché en<br />
ligne de l’objet recyclé.<br />
D’une manière générale, l’incertitude économique en période de crise,<br />
favorise la consommation engagée et la prise de conscience citoyenne.<br />
Consommer moins ou mieux devient une préoccupation plus immédiate.<br />
Depuis 2011, les différentes enquêtes de consommation mettent en évidence une<br />
très large prise de conscience du fait que les comportements de consommation<br />
ont une incidence forte et directe, non seulement au plan environnemental,<br />
mais également social. De ce fait, les critères de consommation engagée sont<br />
plus présents : l’origine nationale ou locale « made in France », ainsi que le mode<br />
de fabrication ou de distribution, sont davantage considérés. D’une manière<br />
générale, la recherche de produits locaux et de proximité s’est fortement<br />
développée à partir de 2009. La première raison invoquée est la préservation<br />
de l’emploi, (même si la composante prix reste prépondérante dans la réalité<br />
du comportement d’achat).<br />
À cet égard, l’exemple du Japon est instructif. Le pays a vécu, avant les autres<br />
pays, une période de récession économique. Lors de sa période de prospérité,<br />
le Japon avait la réputation d’être la « société du jetable ». Cette époque a<br />
cessé depuis la fin <strong>des</strong> années 1990. Les valeurs ancestrales de sobriété et de<br />
simplicité ont fait leur retour. Et avec elles, la notion d’objet durable. On s’est<br />
mis à réparer, recycler, réutiliser, créer une seconde vie à l’objet.<br />
Commissariat général au développement durable – Délégation au développement durable 59