Penser aut rement les mo<strong>des</strong> de vie en 2030 Décembre 2014 de « débrouille collaborative ». Ainsi : « Nous sommes nombreux à ressentir une baisse constante et inexorable du pouvoir d’achat, qui semble durable. Pourtant, nous (« les lokers »), refusons cette fatalité. En effet, pourquoi acheter et posséder tout ce dont nous avons besoin ? Combien avons-nous accumulé d’objets dont nous ne nous servons pas tout le temps, ou pas du tout ? L’usage offre bien plus d’avantages que la propriété. Il optimise le pouvoir d’achat, tout en permettant de consommer plus, de consommer mieux et de manière responsable. La consommation collaborative permet de faire face aux enjeux économiques, mais aussi écologiques et sociaux, auxquels nous sommes désormais tous confrontés. Elle permet d’augmenter le pouvoir d’achat de nos membres. Elle engendre de nouvelles rencontres et c’est une manière de recréer du lien social». Tout est dit, ou presque. Édouard Dumortier, cofondateur du réseau social, vient par ailleurs de publier en ligne un livre blanc intitulé : « l’avènement de la consommation collaborative, quel modèle économique en France en 2030 ». Le « freeganisme » Connue en français à travers le néologisme « gratuivorisme », cette tendance militante est née dans les années 1980 aux États–Unis. Elle repose sur une pratique du glanage alimentaire (dite du « dumpster – diving », signifiant : plonger dans les containers à déchets). L’enjeu consiste à récupérer <strong>des</strong> aliments auprès <strong>des</strong> restaurants et <strong>des</strong> gran<strong>des</strong> surfaces, et à consommer essentiellement ce qui est gratuit, dans une optique de dénonciation du gaspillage alimentaire et de la pollution engendrée. Des communautés d’entraide se sont constituées autour de ce mouvement qui revendique une « déconsommation radicale ». L’influence de ce mouvement de décroissance tend ces dernières années, à se diffuser au-delà de son cercle restreint de militants. Des actions anti-gaspillage se mettent progressivement en place. Notamment en Europe. Le treize octobre 2012, à Paris, l’anglais Tristam Stuart a organisé un banquet gratuit pour 5000 personnes (« Feeding the 5000 »), afin de dénoncer le gaspillage de plus d’un milliard de tonnes d’aliments consommables chaque année. Au menu : un curry géant cuisiné à partir de huit cents kilos de légumes « disqualifiés », <strong>des</strong>tinés à être jetés. À travers ces actions symboliques, mais spectaculaires, une certaine prise de conscience opère parmi le grand public. Des sites dédiés se créent. Notamment, le site « Zéro Gaspi », qui indique les produits alimentaires proches de leur date de péremption, et, à ce titre, vendus à prix coûtant dans les super-marchés. À ce stade, l’action décroissante rejoint une forme de débrouille sociale. Commissariat général au développement durable – Délégation au développement durable 61
Penser aut rement les mo<strong>des</strong> de vie en 2030 Décembre 2014 chapitre 3 L’amorce d’une nouvelle relat ion ent re économie, nat ure et sociét é 62 Commissariat général au développement durable – Délégation au développement durable <strong>Cahier</strong> <strong>des</strong> <strong>signaux</strong> <strong>faibles</strong>