<strong>Rapport</strong> d’observations définitives – commune de Nyons (26)52/726.2.2- L’estimation par la commune de certains postes de chargesLe bilan financier produit par la commune omet les frais financiers. Une estimationconservatrice, à 3%, représente un montant de 75 K€. En revanche, la commune a mis enplace une politique prudente de provisionnement semi-budgétaire. Le retour à la compétencecommunale pourrait conduire la commune à apporter une subvention d’équilibre de 800 K€.La commune a d’ores et déjà provisionné 350 K€ à la clôture de l’exercice 2011, dont 100 K€au titre <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> en 2010 et 200 K€ au titre de la subvention d’équilibre en 2011.En K€Estimation de lacommuneAcquisition foncière 729Travaux 2 625Frais annexes 0Droits de mutation 46Etu<strong>des</strong>, promotions 0Frais financiers 0Etude faisabilité, maîtrise d'œuvre 200Total 3 6007- LES POLITIQUES CONCOURANT A LA PREVENTION DE LA DELINQUANCE7.1- Le diagnostic local de sécuritéAu terme du diagnostic local de sécurité finalisé en juin 2010, la commune de Nyonsapparaît « essentiellement confrontée à <strong>des</strong> incivilités ou <strong>des</strong> petits délits, perpétrésprincipalement par de petits groupes de jeunes », dont les perspectives d’intégration dans lavie active sont limitées. Face à cette situation, un travail de « prévention du désœuvrementet <strong>des</strong> conduites à risque » est préconisé, la principale difficulté consistant à permettre auxplus précaires, qui sont généralement les moins mobiles, à « construire un projet de vieréaliste ».Dans ce contexte, la mise en place d’un maillage permettant de déceler de façonprécoce les mineurs en risque de rupture apparaît d’autant plus souhaitable qu’un tiers <strong>des</strong>élèves scolarisés sont réputés vivre dans <strong>des</strong> familles en situation socio-économique fragile(parents sans emploi notamment) et qu’il existe peu d’alternative à la filière scolairegénérale.7.2- La police municipale7.2.1- Les moyens engagésLe service de la police municipale est composé de huit agents, dont deux en périodede stage. L’effectif a donc plus que doublé en quelques années, passant de trois agents en2007 à six en 2010, puis huit en 2012. Le renforcement de l’effectif s’est accompagné durehaussement du niveau de recrutement, la commune remplaçant les agents de surveillancede la voirie publique (ASVP), qui n’ont pas la qualité d’agents de police judiciaire, par <strong>des</strong>agents de police, dotés d’un statut d’agent de police judiciaire adjoint 57 .57 Les ASVP sont <strong>des</strong> agents communaux, titulaires ou contractuels, agréés par le procureur de la République etassermentés par le juge d’instance. En pratique, les ASVP sont principalement chargés de la verbalisation <strong>des</strong>infractions aux règles de stationnement <strong>des</strong> véhicules.
<strong>Rapport</strong> d’observations définitives – commune de Nyons (26)53/72La commune de Nyons compte désormais un policier municipal pour 920 habitantsenviron, ce qui constitue un ratio particulièrement élevé au regard <strong>des</strong> autres villes 58 . Lacommune n’est pourtant pas dépourvue de moyens nationaux : elle dispose en effet, sur sonterritoire, d’une brigade territoriale de gendarmerie composée de douze gendarmes (effectifthéorique) 59 et, depuis le 1 er septembre 2009, d’un peloton de surveillance et d’interventionde la gendarmerie (PSIG) 60 basé à Taulignan, mais intervenant sur l’ensemble del’arrondissement.En retenant l’hypothèse d’un coût annuel complet de 35 K€ par policier 61 , lerenforcement <strong>des</strong> effectifs de la police municipale, hors système de vidéosurveillance,représente une charge supplémentaire de 140 K€ par rapport à 2004.7.2.2- Les missions de la police municipaleSi les textes de loi ont progressivement diversifié le champ d’action <strong>des</strong> policesmunicipales, le Conseil constitutionnel a encadré ces élargissements en censurant unepartie <strong>des</strong> dispositions de la Loi d’orientation et de programmation pour la performance de lasécurité intérieure (LOPPSI) 62 .La police municipale a principalement une fonction dissuasive de surveillance généralede l’espace public, de contrôle de la circulation et de verbalisation ainsi que de dialogue etd’assistance aux personnes. Elle peut néanmoins intervenir en collaboration avec lagendarmerie. A cet effet, la police municipale a été équipée d’armes, qu’elle prévoit de porterla nuit 63 .La police municipale patrouille quatre fois par semaine en début de nuit pendant l’étéet à un rythme adapté à la fréquentation l’hiver, de façon aléatoire. La patrouille, qui estnormalement composée de trois policiers, est assistée par un agent présent dans le centrede supervision urbain (CSU). Pendant les pério<strong>des</strong> scolaires, la police municipale intervientplus fréquemment devant les établissements scolaires, « qui sont généralement considéréscomme le point le plus sensible de la ville », selon le diagnostic sécurité de juin 2010.Des rapports réguliers, quoiqu’informels, existent entre le responsable de la policemunicipale et le responsable du service jeunesse de la commune. Les liens avec le serviceprévention de la CCVE, qui ne sont pas non plus formalisés, semblent plus irréguliers etmoins spontanés.Le maire et le premier adjoint délégué à la sécurité reçoivent communication d’un bilanannuel d’activité de la police municipale.58 Selon le rapport de juillet 2011 de la <strong>Cour</strong> <strong>des</strong> <strong>comptes</strong>, le ratio national moyen est de 4,8 policiers municipauxpour 10 000 habitants, avec un pic à 7,7 policiers municipaux pour 10 000 habitants dans la région ProvenceAlpes Côte d’Azur. Selon le diagnostic sécurité réalisé par la commune en 2010 « on constate 1 policiermunicipal pour 3 600 habitants à Marseille, 1 pour 1 500 à Lyon et 1 pour 1 200 à Nice, l’une <strong>des</strong> gran<strong>des</strong> villesfrançaises qui a le plus développé sa police municipale ».59 Son périmètre d’intervention est plus large que celui de la commune. Nyons constitue toutefois le principal lieud’intervention – la commune représentant six habitants de ce périmètre sur dix.60 Les PSIG sont <strong>des</strong> forces d’intervention mobilisables notamment pour les interpellations. Le PSIG n’assure pasl’accueil du public, ni les enquêtes judiciaires, et très peu de charges administratives. Il permet notammentd’assurer une surveillance nocturne du territoire.61 A la masse salariale prévisionnelle pour 2012, de 293,0 K€, s’ajoutent 8,8 K€ de frais d’habillement et <strong>des</strong>tage ; le cumul est divisé par 8,5 ETP compte tenu d’un départ en juin 2012. (293,0+ 8,8) / 8,5 = 35,5 K€62 Le texte initial de la LOPPSI voté par le Parlement autorisait l’ensemble <strong>des</strong> agents de police judiciaire adjoint,notamment les policiers municipaux, à opérer <strong>des</strong> contrôles d’identité, alors que seuls peuvent y procéder lesfonctionnaires <strong>des</strong> services actifs de la police nationale. Cette disposition a été censurée par le Conseilconstitutionnel.63 Selon le diagnostic sécurité de 2010.