42 PETER JOSSENPuis on a ɛ gh (χ) = χ(gh) = χ(g)χ(h) = ɛ g (χ)ɛ h (χ) et que ɛ e (χ) = χ(e) = 1 pourtout χ ∈ Ĝ, ce qui montre que ɛ gh = ɛ g ɛ h et que ɛ e est le caractère trivial de Ĝ. ɛest donc un homomorphisme algèbrique.Reste à voir la continuité de ɛ. Par 5.5, il suffit de montrer la continuité en e.Prenons un voisinage V de e dans Ĝ. V contient un ouvert du type W (C, ε) pourune partie compacte C de Ĝ et ε > 0. Prenons maintenant un voisinage compactA de e dans G. W (A, ε 2) est un voisinage ouvert de 1 dans Ĝ. C etant compact,on peut trouver un recouvrement ouvert fini χ 1 W (A, ε 2 ), χ 2W (A, ε 2 ), ..., χ nW (A, ε 2 )de C. Soit maintenant U un voisinage de e dans G tel que U ⊆ A et tel qued(χ i (x), 1) < ε 2si x ∈ U pour tout 1 ≤ i ≤ n. Si x ∈ U et χ ∈ C, alors on ad(χ j (x), χ(x)) ≤ ε 2pour un jd(χ j (x), 1) ≤ ε pour tout j2donc d(χ(x), 1) < ε, ou bien d(ɛ x (χ), 1) < ε pour tout χ ∈ C, ce qui est ɛ U ⊆ V . ɛest donc continu.□Lemme 11.3. Si G admet assez de caractères, alors l’homomorphisme de G dansson bidual est injectif et bicontinu, et l’image de G dans Ĝ est fermée.Démonstration. Prenons g ∈ ker ɛ, cet à dire ɛ g (χ) = 1 pour tout χ ∈ Ĝ ou bien,par définition de ɛ que χ(g) = 1 = χ(e) pour tout χ ∈ Ĝ, ce qui montre que g = e.ɛ est donc injectif.Posons pour un compact C dans Ĝ et un voisinage U de 1 dans T :V = {x ∈ G | ɛ x (C) ⊆ U}W = {ɛ x ∈ Ĝ | ɛ x (C) ⊆ U}Ces ensembles fournissent, lorsque C parcourt tous les compacts de Ĝ et U tous lesvoisinages de 1 des systèmes fondamentales de voisinages de e, respectivement deɛ e . Par la définition de ɛ on aɛ V = W ∩ ɛ Gce qui entraine que non seulement ɛ est continu, mais aussi ɛ −1 .L’image de G dans Ĝ est donc un sous-groupe localement compact de Ĝ, vu qu’il estisomorphe à G. Car Ĝ est de Hausdorff, 6.5 permet de conclure qu’il est fermé.Voilà le théorème de dualité dans la forme donnée par Pontriagin. Je donned’abord la démonstration ”usuelle” de ce fait, et apres, pour le cas discret unedémonstration alternative, qui contient essentiellement les mêmes éléments,maisqui utilise le langage les limites projéctives.Lemme 11.4. Soit G un groupe discret ou compact. Alors l’homomorphisme naturelde G dans son bidual est un isomorphisme.Démonstration. Traitons d’abord le cas ou G est discret. Choisissons pour cela unsous-groupe de type fini F ⊆ G. Par ?? on a Ĥ = Ann(Ann(F )), et ɛ restreintà F est exactememnt l’homomorphisme de F dans son bidual. Mais comme F estAbélien de type fini, donc produit de groupes cycliques : F ∼ = Z k ⊕ Z, pour unnaturel k et un groupe Abélien fini Z on a que ɛ| F est un isomorphisme.□
GROUPES TOPOLOGIQUES 43Voyons maintenant le cas où G est compact. Par 10.13 et 11.3, nous savons que ɛest injéctif. Reste à voir la surjéctivité de ɛ. Car Ĝ est discret, on a, par la premièrepartie isomorphismêɛ : Ĝ → ĜPour tout χ ∈ Ĝ et tout x ∈ G on a ̂ɛ χ(ɛ x ) = ɛ x (χ) = χ(x), ce qui montre queMais par ?? on aAnn(Ĝ) ∼ = Ann(G) = {χ 0 }Ann(Ĝ) ∼ = ̂Ĝ/ɛ(G)Le dual de Ĝ/ɛ(G) est alors trivial, et, de nouveau par 10.13, Ĝ/ɛ(G) est trivial luimême. ɛ est donc surjéctif, ce qui termine la démonstration.□Deuxième démonstration. Soit G discret. Par le théorème 9.6 on a que Ĝ est limiteprojéctive stricteĜ ∼ = lim ̂FF de type finil’ensemble d’indices etant les sous-groupes de type fini de G ordonnées par l’inclusion.Les applications limites h F : Ĝ → ̂F sont données par h F (χ) = χ| F . Cesapplications sont surjéctives, et induisent des homomorphismes injéctivesh ∗ F : ̂F → Ĝ par h ∗ F (χ) = χ ◦ h FLa proposition 9.7 montre que Hom(Ĝ, T) est réunion des images de ces homomorphismes.Pour tout χ ∈ Ĝ□ce qui se résume dans le diagram suivant :ɛF −−−−→ ̂F⏐ ⏐ι↓↓ɛG −−−−→ ĜVoilà la dualité de Pontriagin - van Kampen dans sa forme classique. La démonstrationest celle donnée par Henri Cartan et Roger Godement.Theorème 11.5. Soit G un groupe topologique Abélien localement compact. Alorsl’homomorphisme naturel de G dans son bidual est un isomorphisme.Démonstration. De nouveau, vu 10.13 et 11.3, il suffit de montrer la surjéctivitéde ɛ. Pour cela, montrons que l’image de ɛ est dense. Cela suffit, car elle est aussifermée, es sera donc egale à Ĝ tout entierSi ɛ G n’est pas dense dans Ĝ, alors on peut trouver une fonction f ∈ A(Ĝ) qui estnulle sur ɛ G mais pas identiquement nulle (??). Nous avons donc pour une fonctionintegrable h ∈ L 1 (Ĝ) f(Ψ) =∫h(χ)Ψ(χ)dχpour tout Ψ ∈ Ĝ. Comme f(ɛ x ) = 0 pour tout x ∈ G, on deduit que∫∫h(χ)χ(x)dχ = h(χ)ɛ x (χ)dχ = 0