ACTANCE ET CHANGEMENTS DE VALENCE EN KRYZ Gilles - IFEA

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G. AUTHIER
50. (buba-r,) ug- ug ata-d
père-ERG 3REFL.M(ERG) 3REFL.M(ABS) frapper-AOR.M
Le père / il s’est frappé lui-même.
51. (buba-r) ug- ug-uz sus vu-d-u
père-ERG 3REFL.M(ERG) 3REFL.M-DAT fiancée.ABS donner-AOR-F
Le père s’est donné une épouse.
52. (riş.i-r) ic- ic-uxvan i-k-re
fille-ERG 3REFL.F(ERG) 3REFL.F-DIR PV-regarder-PRES.N
La fille se regarde.
53. (gada-r) ug- ug-uğ t’at’ax ği-xha-c
garçon-ERG 3REFL.M(ERG) 3REFL.M-SUPER bonnet(N) PV-vêtir-AOR.N
Le garçon mit le bonnet.
54. (riş.i-r) ic- ic-uv band vu-b-t’ul-d-u
fille-ERG 3REFL.F(ERG) 3REFL.F-AD ruban(F) PV-F-lier-AOR-F
La fille s’attacha le ruban.
Cette réduction de valence liée la réflexivité entraîne l’absence de
marquage ergatif parce qu’elle peut être assimilée à une diathèse moyenne (le
dernier exemple entre dans le cas typique des procès de soin corporel), et donc
non transitive.
Il n’en est pas de même au pluriel, où les pronoms réfléchis de troisième
personne et de classe « humains » (HPL) présentent une forme marquée à
l’ergatif :
55. gi-r ge-ğ taza halavar
3REFL.HPL-ERG 3REFL.HPL-SUPER nouveau habit-PL
ği-xha-c
PV-vêtir-AOR.N
Ils mirent des vêtements neufs.
Ce traitement différencié s’explique dans la mesure où il n’y a pas toujours
de réduction de valence, ainsi dans le cas suivant, quasi réciproque, d’où
nécessité de marquer l’agent :
56. gi-r g-ez kef v-ar-d-u
3REFL.HPL-ERG 3REFL.HPL-DAT plaisir.F F-faire-AOR-F
Ils se donnèrent bien du plaisir.
De plus, dans le cas de la valence transitive de base < ERG ; ABS >, le
pronom objet à l’absolutif est exceptionnellement marqué d’un indice de
classe b « pluriel », phénomène typiquement « accusatif » :
57. gi-r gi-b °a-b-ğa-ci
3REFL.HPL-ERG REFL.HPL-ABS PV-HPL-apporter-SEQ
dasta.c-ux si-b-q’ar-a b-ar-cib
troupe-APUD PV-HPL-atteindre-ADJ HPL-faire-AOR.HPL
Ils réussirent à rejoindre la bande.