ACTANCE ET CHANGEMENTS DE VALENCE EN KRYZ Gilles - IFEA
ACTANCE ET CHANGEMENTS DE VALENCE EN KRYZ Gilles - IFEA
ACTANCE ET CHANGEMENTS DE VALENCE EN KRYZ Gilles - IFEA
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
16<br />
G. AUTHIER<br />
le prime actant reste à l’absolutif et y contrôle l’accord sur les deux éléments<br />
du groupe verbal ; comparer :<br />
86. gada-z riş i-b-qa-d-u<br />
garçon-DAT fille(ABS) PV-F-voir-AOR-F<br />
Le garçon a vu la fille.<br />
87. gada-r riş i-b-qar-a v-ar-d-u<br />
garçon-ERG fille(ABS) PV-F-voir.IPF-ADJ F-faire-AOR-F<br />
Le garçon fit en sorte de / réussit à voir la fille.<br />
C o r é f é r e n c e e t m o n t é e a v e c « v o u l o i r »<br />
L’expression de la volonté – traduction du verbe « vouloir » ou « aimer »<br />
des langues européennes standard – recourt en kryz au verbe de perception<br />
volontaire, ikayc, qui signifie fondamentalement « regarder », et dont on a vu<br />
plus haut la construction, commune à travers les langues, avec un objet<br />
oblique (ici, cas Directif) et un accord « dans le vide » au neutre :<br />
88. gada-r riş.i-xvan i-ka-c<br />
garçon-ERG fille(F)-DIR PV-regarder-AOR.N<br />
Le garçon a regardé la fille.<br />
Le perfectif qui lui correspond sémantiquement passe par une racine<br />
suppléante (idqayc « voir », cf. supra), tandis que le verbe ikayc, au perfectif,<br />
avec une construction absolutive « affective », c’est-à-dire involontaire, à<br />
expérient marqué au datif, prend le sens, moins volontaire, d’« apercevoir » :<br />
89. gada-z riş i-u-ka-d-u<br />
garçon-DAT fille(ABS) PV-F-regarder-AOR-F<br />
Le garçon a aperçu la fille.<br />
Au parfait, cette construction traduit la notion « être amoureux ; aimer » :<br />
90. gada-z riş i-u-ka-c.u<br />
garçon-DAT fille(ABS) PV-F-regarder-PARF.F<br />
Le garçon aime la fille.<br />
Ce verbe « regarder = aimer » sert aussi à traduire le verbe « vouloir » avec<br />
un objet qui peut être un prédicat.<br />
Premier cas :<br />
Si le sujet X ou Z (Lazard ; A ou S de Dixon) du prédicat subordonné n’est<br />
pas coréférent avec le « sujet expérient » au datif du verbe « vouloir », on a<br />
nécessairement deux propositions finies séparées par le joncteur (emprunté à<br />
l’azéri) ki ; le prédicat subordonné est postposé, affecté d’un mode fini<br />
(optatif), et s’accorde à son prime actant, tandis que le verbe « vouloir » reste<br />
sans objet référant à un nom, l’objet étant la complétive : il ne s’accorde bien<br />
sûr ni avec l’expérient au datif, ni non plus avec le prime actant du prédicat<br />
qui lui est subordonné, qu’il soit Z, ou Y. L’accord est « par défaut », au<br />
neutre :<br />
91. gada-z i-ka-c ki riş °a-b-ç’-i<br />
garçon-DAT PV-vouloir-AOR.N QUE fille.ABS PV-F-entrer.PF-OPT