ACTANCE ET CHANGEMENTS DE VALENCE EN KRYZ Gilles - IFEA

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G. AUTHIER
Gilles AUTHIER
A c t a n c e e t c h a n g e m e n t s d e v a l e n c e e n k r y z
Cet article examine les principales variations de valence en kryz, langue
caucasique du Nord-Est parlée en Azerbaïdjan. Le kryz est une langue
ergative à riche flexion nominale et verbale, avec une fracture d’actance sur
les pronoms interlocutifs et réfléchis, qui ne marquent pas systématiquement
l’ergatif au singulier, contrairement à tous les autres nominaux. Le verbe
s’accorde en genre, non en personne, avec l’actant X/Z, qui n’est pas marqué.
La plupart des transitifs admettent une transformation passive sans expression
possible de l’agent. La même forme peut avoir exceptionnellement un emploi
antipassif avec « manger » et « boire ». Le causatif des intransitifs utilise un
auxiliaire « faire », tandis que le factitif des transitifs utilise « donner »,
l’agent secondaire passant au datif. Les intransitifs les moins agentifs ont une
voix inchoative, tandis que les intransitifs affectifs à expérient au datif ont une
transformation conative alignée sur le modèle des transitifs. Le régime
prédicatif du verbe « vouloir », si Z/X coréfère avec l’expérient au datif de
« vouloir », entraîne une montée de Z/Y, ce qui peut s’interpréter comme un
critère d’accusativité syntaxique. Comme dans beaucoup de langues
daghestanaises, le verbe « pouvoir » est traduit par une tournure à verbe
« être » où S/X est rétrogradé à un cas locatif.
Gilles AUTHIER
A c t a n c y a n d v a l e n c y c h a n g i n g i n K r y z
This paper explores the clause structure and main valency variations in
Kryz, a Nakh-Daghestanian language spoken in Azerbaijan (Eastern
Caucasus). Kryz language has an overwhelmingly ergative morphosyntax,
with a split only on personal and reflexive pronouns, which leave the ergative
case generally unmarked, contrary to all other NPs. Verbs agree in gender, not
in person, with the S/O argument, which is always unmarked. Affective verbs
may be described as bivalent intransitives, with a inverse dative “subject”.
Most transitive verbs allow a monovalent decausative or “passive” voice,
excluding any backgrounded agent. The same form has an antipassive
meaning with “eat” and “drink” only. Valency increase is of two types:
causative proper with an auxiliary verb “do” for intransitive verbs, and
“factitive” with an auxiliary verb “give” for transitive verbs, the subordinate
agent being downgraded to the dative case. Other valency changes are an
inchoative voice and a conative voice restricted to less agentive and affective
intransitive verbs respectively. The verb “want” has the affective valency and,
if its S is predicative, involves raising of the subordinated S/O if S/A is
shared, which typically points to syntactic accusativity. As in many other
Daghestanian languages, the expression of capacity (“be able”) involves a
special construction with the verb “be” and downgrading of the agentive
argument to one of the locative cases.