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La demande de diffusion d'une réponse dans la presse audiovisuelle

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<strong>La</strong> <strong><strong>de</strong>man<strong>de</strong></strong> <strong>de</strong> <strong>diffusion</strong> d’une <strong>réponse</strong> <strong>dans</strong> <strong>la</strong> <strong>presse</strong> <strong>audiovisuelle</strong>Ces erreurs d’aiguil<strong>la</strong>ge suscitent <strong>la</strong> controverse en doctrine quant aux conséquencesqu’il convient d’en tirer et donnent lieu, en jurispru<strong>de</strong>nce, à <strong>de</strong>s décisions ensens divers. Cette question concerne évi<strong>de</strong>mment l’ensemble <strong>de</strong>s procédures « commeen référé ». Toutefois, le contentieux du droit <strong>de</strong> <strong>réponse</strong> <strong>dans</strong> l’audiovisuel ayantdonné lieu à une jurispru<strong>de</strong>nce re<strong>la</strong>tivement abondante à ce sujet, il m’a semblé nécessaire<strong>de</strong> faire ici le point sur cette controverse 104 .34En pratique, plusieurs cas <strong>de</strong> figure se rencontrent. Le plus c<strong>la</strong>ssique est celui <strong>de</strong> <strong>la</strong> citationmanifestement fondée sur l’article 12 <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi re<strong>la</strong>tive au droit <strong>de</strong> <strong>réponse</strong>, par lebiais <strong>de</strong> <strong>la</strong>quelle le <strong><strong>de</strong>man<strong>de</strong></strong>ur développe, sans invoquer une urgence particulière, <strong>de</strong>sarguments au fond en vue d’obtenir une mesure définitive (et non provisoire) à l’encontre<strong>de</strong> l’organisme diffuseur <strong>de</strong> l’émission litigieuse, mais qui porte comme intitulé« citation en référé » au lieu <strong>de</strong> « citation comme en référé », et qui cite le défen<strong>de</strong>ur àcomparaître <strong>de</strong>vant le prési<strong>de</strong>nt du tribunal « siégeant en référé » et non <strong>de</strong>vant lemême magistrat mais « siégeant comme en référé ».Si le défen<strong>de</strong>ur conteste <strong>la</strong> validité <strong>de</strong> <strong>la</strong> procédure, estimant qu’au sein du tribunal,ce n’est pas le bon juge qui a été saisi, le <strong><strong>de</strong>man<strong>de</strong></strong>ur peut être tenté <strong>de</strong> soutenirqu’il s’agit d’une simple erreur matérielle, une erreur « <strong>de</strong> plume », et qu’il est en conséquenceévi<strong>de</strong>nt que c’est le prési<strong>de</strong>nt siégeant comme en référé qui a été saisi <strong>de</strong> <strong>la</strong>cause (au fond) et non le juge <strong>de</strong>s référés (au provisoire).C’est en ce sens que le prési<strong>de</strong>nt du tribunal <strong>de</strong> première instance <strong>de</strong> Bruxelles atranché <strong>la</strong> question, <strong>dans</strong> un jugement du 10 septembre 1997 105 : « Que <strong>la</strong> seule erreurmatérielle commise par l’huissier <strong>de</strong> justice est d’avoir ajouté <strong>dans</strong> <strong>la</strong> citation ‘siégeant enréféré’ après avoir précisé que <strong>la</strong> partie défen<strong>de</strong>resse était citée à comparaître <strong>de</strong>vant leprési<strong>de</strong>nt du tribunal, au lieu d’avoir précisé ‘siégeant selon les formes <strong>de</strong>s référés’ ou‘comme en référé’ ; Que, compte tenu <strong>de</strong>s éléments autres <strong>de</strong> <strong>la</strong> citation 106 , <strong>la</strong> rédactionimprécise <strong>de</strong> l’huissier <strong>de</strong> justice ne peut avoir induit en erreur <strong>la</strong> partie défen<strong>de</strong>resse (…) ».Cette façon <strong>de</strong> traiter <strong>la</strong> question n’est, à mon sens, pas satisfaisante. Le problèmequi se pose est en réalité un problème <strong>de</strong> saisine du tribunal. Ce n’est qu’en soulevantun inci<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> répartition 107 , conformément à l’article 88, § 2, du Co<strong>de</strong>104. Certains estimeront sans doute qu’il s’agit d’un problème mineur qui ne mériterait pas <strong>de</strong> susciter <strong>de</strong> tellescontroverses (F. Jongen parle d’une « erreur légère », « L’intervention du juge… », op. cit., p. 284). Touchant enréalité à <strong>la</strong> saisine du juge, qui relève <strong>de</strong> l’ordre public, il convient à mon sens, au contraire, <strong>de</strong> traiter cette questionavec rigueur. <strong>La</strong> nature exacte <strong>de</strong> <strong>la</strong> décision rendue par le juge en dépend.105. Civ. Bruxelles (prés.), 10 septembre 1997, J.L.M.B., 1999, pp. 893 à 895.106. En l’espèce, le tribunal relevait que <strong>la</strong> partie <strong><strong>de</strong>man<strong>de</strong></strong>resse avait, sans équivoque, basé sa <strong><strong>de</strong>man<strong>de</strong></strong> surl’article 12 <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi re<strong>la</strong>tive au droit <strong>de</strong> <strong>réponse</strong> et que si elle avait été fixée à une audience « <strong>de</strong>s référés », c’estau motif que le règlement du tribunal ne prévoit pas d’audience particulière pour les actions « comme en référé »(p. 894).107. On relèvera toutefois que <strong>dans</strong> l’affaire ayant donné lieu au jugement du 10 septembre 1997, le défen<strong>de</strong>urn’avait pas soulevé un inci<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> répartition mais avait opposé une exception d’irrecevabilité <strong>de</strong> <strong>la</strong><strong><strong>de</strong>man<strong>de</strong></strong>.9425

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