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La demande de diffusion d'une réponse dans la presse audiovisuelle

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<strong>La</strong> <strong><strong>de</strong>man<strong>de</strong></strong> <strong>de</strong> <strong>diffusion</strong> d’une <strong>réponse</strong> <strong>dans</strong> <strong>la</strong> <strong>presse</strong> <strong>audiovisuelle</strong>Comme on le voit, le but <strong>de</strong>s actions « comme en référé » est le même, quelleque soit <strong>la</strong> matière concernée. Pour autant, comme j’ai déjà eu l’occasion <strong>de</strong> le souligner,le légis<strong>la</strong>teur n’a pas cru nécessaire <strong>de</strong> supprimer <strong>la</strong> possibilité <strong>de</strong> l’appel, chaquefois qu’il instituait une procédure « comme en référé ».63J’estime que <strong>la</strong> solution <strong>la</strong> plus efficace serait <strong>de</strong> prévoir un système <strong>dans</strong> lequel <strong>la</strong> décisiondu premier juge pourrait être déférée à <strong>la</strong> censure du juge d’appel avant qu’elle nesoit exécutée, en prévoyant une procédure réellement rapi<strong>de</strong> en appel.F. Le <strong><strong>de</strong>man<strong>de</strong></strong>ur en droit <strong>de</strong> <strong>réponse</strong> <strong>dans</strong> l’audiovisuelpeut-il saisir le juge <strong>de</strong>s référés 210 ?6465<strong>La</strong> doctrine et spécialement F. Jongen 211 a, à maintes reprises, eu l’occasion <strong>de</strong> soulignerà quel point l’obligation, inscrite <strong>dans</strong> l’article 18 <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi re<strong>la</strong>tive au droit <strong>de</strong> <strong>réponse</strong>,faite au juge <strong>de</strong> statuer « toutes affaires cessantes » sur les actions exercées en vertu <strong>de</strong>cette loi, se révé<strong>la</strong>it souvent en pratique n’être qu’un vœu pieux tant il est vrai que<strong>de</strong>vant certaines juridictions, l’état d’encombrement <strong>de</strong>s rôles et l’existence d’autresaffaires tout aussi, sinon plus, urgentes ne permet pas matériellement au juge <strong>de</strong> traiteren priorité et sans aucun dé<strong>la</strong>i les <strong><strong>de</strong>man<strong>de</strong></strong>s <strong>de</strong> droit <strong>de</strong> <strong>réponse</strong>.Il en serait plus particulièrement ainsi en matière <strong>de</strong> <strong>presse</strong> écrite où <strong>la</strong> loi neprévoit pas procédure « comme en référé » 212 .J’ai déjà eu l’occasion, au chapitre précé<strong>de</strong>nt, <strong>de</strong> développer les aspects essentiels <strong>de</strong> <strong>la</strong>controverse qui divise doctrine et jurispru<strong>de</strong>nce sur <strong>la</strong> question <strong>de</strong> savoir si le juge <strong>de</strong>sréférés peut intervenir, en matière <strong>de</strong> <strong>presse</strong> écrite, pour ordonner au provisoire <strong>la</strong> <strong>diffusion</strong>d’un droit <strong>de</strong> <strong>réponse</strong> 213 . J’analyserai donc brièvement <strong>la</strong> question <strong>de</strong> savoir si210. Il ne s’agit plus ici d’envisager une action introduite par erreur en référé, mais bien <strong>de</strong> se <strong><strong>de</strong>man<strong>de</strong></strong>r si, àcôté <strong>de</strong> l’action « comme en référé », le <strong><strong>de</strong>man<strong>de</strong></strong>ur pourrait encore saisir, au provisoire et en raison <strong>de</strong> l’urgence,le juge <strong>de</strong>s référés d’une <strong><strong>de</strong>man<strong>de</strong></strong> <strong>de</strong> <strong>diffusion</strong> d’une droit <strong>de</strong> <strong>réponse</strong> <strong>dans</strong> l’audiovisuel.211. F. Jongen, « Toutes affaires cessantes », op. cit., p. 900 ; « L’intervention du juge <strong>dans</strong> <strong>la</strong> procédure du droit<strong>de</strong> <strong>réponse</strong> », op. cit., p. 421 ; « L’intervention du juge… », op. cit., p. 290, n° 26.212. M. Hanotiau souligne pourtant qu’« en consultant <strong>la</strong> jurispru<strong>de</strong>nce, on constate que les procédures en correctionnelle,pour refus d’insertion d’un droit <strong>de</strong> <strong>réponse</strong>, se poursuivent à un rythme tout à fait convenable » (op.cit., p. 188). F. Jongen, lui-même, reconnaît que « quelque peu dé<strong>la</strong>issée, <strong>la</strong> voie correctionnelle pourrait cependantretrouver les faveurs <strong>de</strong>s répondants contrariés dès lors qu’elle peut constituer pour <strong>la</strong> partie civile une manière efficace<strong>de</strong> suppléer aux lenteurs d’une procédure au fond <strong>de</strong>vant les chambres civiles : le présent jugement, rendu le25 février suite à une citation directe signifiée le 19 janvier, en atteste » (« Le droit <strong>de</strong> <strong>réponse</strong> au pénal », note souscorr. Bruxelles, 25 février 1993, J.L.M.B., 1993, pp. 1220 à 1222, ici p. 1221). Les dé<strong>la</strong>is pour obtenir une décision<strong>dans</strong> le cadre d’une <strong><strong>de</strong>man<strong>de</strong></strong> <strong>de</strong> <strong>diffusion</strong> d’une <strong>réponse</strong> <strong>dans</strong> l’audiovisuel, sont en pratique nettement pluslong que le dé<strong>la</strong>i décrit ci-<strong>de</strong>ssus. En moyenne, on constate que les décisions sont rendues <strong>dans</strong> un dé<strong>la</strong>i d’environtrois mois à dater <strong>de</strong> l’introduction <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong><strong>de</strong>man<strong>de</strong></strong>, et parfois nettement plus.213. Voir supra, n os 56 et s.9447

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