52Notre aire d’étu<strong>de</strong> est située dans la zone <strong>de</strong> transition entre les forêts feuillues du su<strong>de</strong>t <strong>de</strong>s forêts conifériennes du nord. La forêt mixte prédomine donc largement. Les espècesarborescentes les plus abondantes sur ce territoire sont principalement le sapin baumier (Abiesbalsamea), l’épinette rouge (Picea rubens), l’érable à sucre (Acer saccharum), le bouleaujaune (Betula alleghaniensis), l’érable rouge (Acer rubrum) et le bouleau blanc (Betulapapyrifera).La température moyenne annuelle est <strong>de</strong> 4,6 o C (station Shawinigan) (EnvironnementCanada, 1993). La température moyenne d’une journée complète au mois <strong>de</strong> janvier est <strong>de</strong> -12,7 o C alors qu’elle est <strong>de</strong> 19,6 o C au mois <strong>de</strong> juillet (Environnement Canada, 1993). Il tombeen moyenne 782,7 mm <strong>de</strong> pluie par année ainsi que 250,1 cm <strong>de</strong> neige (EnvironnementCanada, 1993). Il y a 269 journées par année avec une température maximale supérieure à 0 o Cainsi que 148 journées avec <strong>de</strong>s précipitations mesurables (Environnement Canada, 1993).MÉTHODOLOGIEPour décrire l’habitat <strong>de</strong>s ours <strong>noir</strong>s, nous avons utilisé <strong>de</strong>s cartes forestières d’uneprécision 1:20 000. Nous avons utilisé les données d’un suivi par télémétrie effectué par ParcsCanada <strong>de</strong> 1991 à 1994 inclusivement <strong>pour</strong> décrire les déplacements <strong>de</strong>s ours. Au total, nousavions 14 femelles ours <strong>noir</strong>s <strong>pour</strong> chaque saison. Au printemps, <strong>pour</strong> les 4 années du suivi,nous avions au total 403 localisations. À l’été, nous avions 300 localisations et à l’automne,nous avions 299 localisations. Les femelles étaient toutes âgées entre 4 et 10 ans lors <strong>de</strong> lapremière année <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong>. Les détails concernant les métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> capture ainsi que lesmétho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> repérage <strong>de</strong>s ours sont décrits par Samson (1995).
53Plusieurs auteurs rapportent que les ours <strong>noir</strong>s effectuent une sélection d’habitat(Amstrup et Beecham, 1976; Clark et al., 1993; Fuller et Keith, 1980; Garshelis et Pelton,1981; Hellgren et al., 1991; Jonkel et Cowan, 1971; Klenner, 1987; Lan<strong>de</strong>rs et al., 1979;Samson et Huot, 1998; Unsworth et al., 1989; Young et Ruff, 1982). Cependant, peu d’entreeux effectuent une analyse détaillée <strong>de</strong>s types <strong>de</strong> végétation sélectionnés <strong>pour</strong> chaque saison.Pour prédire la production <strong>de</strong> nourriture <strong>pour</strong> l’ours <strong>noir</strong>, le modèle <strong>de</strong> Samson (1996)propose une approche par saison. La variable NOURRITURE est ainsi composée <strong>de</strong> troissous-variables : PRINTEMPS, ÉTÉ et AUTOMNE. Nous avons donc étudié la sélectiond’habitat effectuée par l’ours <strong>noir</strong> selon ces trois saisons. Dans un premier lieu, toutes leslocalisations <strong>de</strong>s quatre années du suivi ont été regroupées <strong>pour</strong> chaque ours, puis séparéespar chaque saison. Nous avons ensuite calculé un domaine vital ainsi qu’une zoned’utilisation intensive <strong>pour</strong> chaque ours à chaque saison. Les domaines vitaux et les zonesd’utilisation intensive ont été calculés à l’ai<strong>de</strong> du logiciel Ranges V (Kenward et Hod<strong>de</strong>r,1996) en utilisant l’analyse par groupement (« cluster analysis ») selon la technique <strong>de</strong> ladistance du plus proche voisin (« nearest-neighbor distance »). L’annexe B présente lescourbes permettant <strong>de</strong> définir le <strong>pour</strong>centage <strong>de</strong>s localisations incluses dans les zonesd’utilisation intensive <strong>de</strong> chaque saison à partir du point d’inflexion. Au printemps et àl’automne, 90% <strong>de</strong>s localisations ont été utilisées <strong>pour</strong> définir les zones d’utilisationintensives. À l’été, 80% <strong>de</strong>s localisations ont été utilisées.Le modèle IQH a ensuite été appliqué, <strong>pour</strong> chaque ours, à la zone d’utilisationintensive, puis au reste du domaine vital. Pour vérifier s’il y avait une différence entre ces<strong>de</strong>ux valeurs, nous avons considéré l’écart entre la valeur IQH <strong>de</strong> la zone d’utilisationintensive et la valeur IQH du reste du domaine vital. L’hypothèse statistique nulle (H 0 ) est quele résultat <strong>de</strong> cette soustraction est égal à zéro, soit qu’il n’y a aucune différence entre lavaleur prédite par le modèle dans la zone d’utilisation intensive et celle prédite par le modèledans le reste du domaine vital. Pour réaliser ces analyses statistiques, nous avons utilisé le test<strong>de</strong> t pairé (SAS Institute Inc, 1999). Nous avons considéré les résultats significatifs lorsque p< 0,05. Il est à noter que dans le cas <strong>de</strong> la sous-variable ÉTÉ, nous n’avons pas tenu comptedu type <strong>de</strong> sol comme le suggère le modèle puisque ces données n’étaient pas disponibles surtoutes les cartes forestières.