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Génie, divinité du… - Droits de l'Homme et Dialogue Interculturel

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9avait assimilé les esclaves à <strong>de</strong>s « biens meubles » (Art. 44). Taillables <strong>et</strong>corvéables à merci, ces <strong>de</strong>rniers sont astreints à une somme <strong>de</strong> travail au-<strong>de</strong>ssus<strong>de</strong> leur capacité physique. La règle c’est le travail gratuit, l’humiliation, laférocité. L’horaire <strong>de</strong> travail est excessivement long : du lever au coucher dusoleil en temps ordinaire, <strong>et</strong> parfois toute la nuit au temps <strong>de</strong> la récolte. Ainsiont-ils fertilisé <strong>de</strong> leur sueur <strong>et</strong> <strong>de</strong> leur sang les plantations coloniales pourl’enrichissement <strong>de</strong> leurs maîtres.En r<strong>et</strong>our, que reçoivent-ils en récompense ? Aucune satisfaction !Aucune rémunération sous quelque forme que ce soit. Pas même une rationalimentaire suffisante. L’historien trinidadien Robert James fait remarquer : « Ceque l’on donnait à un esclave pour une semaine était tout juste suffisant poursubvenir aux besoins d’un homme bien portant en trois jours (…). C<strong>et</strong>te rationétait distribuée si irrégulièrement qu’il arrivait à plusieurs esclaves <strong>de</strong> passerplus <strong>de</strong> la moitié <strong>de</strong> la semaine sans manger » 3 .Et pour conjurer le danger d’une éventuelle révolte <strong>de</strong>s esclaves, lesColons employèrent <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s déshumanisantes. Ils eurent recours à <strong>de</strong>schâtiments corporels : usage abusif du fou<strong>et</strong>, arrachage <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nts <strong>de</strong> l’esclave,coulage du plomb fondu sur la plaie vive, enterrement jusqu’au cou après avoirenduit sa tête <strong>de</strong> sirop <strong>de</strong> canne pour ensuite l’abandonner aux fourmis. En plus<strong>de</strong>s sévices corporels, les maîtres avaient aussi imaginé <strong>de</strong>s châtiments morauxpour abêtir l’esclave : défense d’apprendre à lire <strong>et</strong> à écrire, interdictiond’attroupement, <strong>et</strong>c.Le contexte ne pouvait nullement offrir aux esclaves la quiétu<strong>de</strong> d’esprit.Le Vodou est donc une réponse aux humiliations, aux travaux forcés, au préjugé3 Robert JAMES : Les Jacobins noirs, éditions Caraïbéennes, 1988, première édition 1938, p. 63

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