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STATISTIQUES

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3. Indicateurs thématiques Les déterminants de l’état de santé Les déterminants liés aux comportements individuels<br />

Consommation d’alcool<br />

Contexte<br />

L’évolution de la consommation d’alcool 1<br />

au cours des années 2000 doit être resituée<br />

dans un contexte de baisse quasi continue de<br />

la consommation d’alcool en France depuis la<br />

fin des années 1950, diminution essentiellement<br />

imputable à celle des quantités de vin. Malgré<br />

cette importante contraction, la France reste<br />

parmi les pays consommant beaucoup d’alcool.<br />

Le premier indicateur calculé en rapportant le<br />

total des quantités d’alcool à un nombre d’habitants<br />

donne une valeur moyenne qui ne rend pas<br />

compte des disparités des niveaux de consommation.<br />

La consommation d’alcool est ainsi plus<br />

fréquente chez les hommes que chez les femmes<br />

et les volumes absorbés sont en moyenne plus<br />

importants chez les premiers. En dehors du sexe,<br />

la consommation peut aussi varier suivant différents<br />

autres facteurs. Il est ainsi nécessaire de<br />

compléter cet indicateur par des données sur la<br />

consommation d’alcool issues d’enquêtes auprès<br />

de l’ensemble de la population, en distinguant<br />

les adultes et les mineurs. Pour ces derniers, le<br />

suivi repose sur les résultats d’une enquête sur<br />

les consommations de substances psychoactives<br />

menée auprès des jeunes de 17 ans. Des données<br />

actualisées sur le « binge drinking 2 » seront<br />

par ailleurs disponibles en 2015.<br />

Indicateurs<br />

uu<br />

Quantité d’alcool pur par habitant<br />

de 15 ans ou plus mise à disposition<br />

sur le territoire français<br />

En 2012, la quantité d’alcool pur mise à disposition<br />

des consommateurs sur le territoire français,<br />

s’établit à 11,8 litres d’alcool pur par habitant<br />

âgé de 15 ans et plus (graphique 1). Cette<br />

quantité équivaut à une moyenne de 2,6 verres<br />

standards (verres d’alcool contenant 10 grammes<br />

d’alcool pur 3 ) par habitant de 15 ans et plus et par<br />

jour. Sur la quantité totale d’alcool consommée,<br />

un peu plus de 58 % l’a été sous forme de vin<br />

(y compris vins mousseux), près de 22 % sous<br />

forme de spiritueux, près de 18 % sous forme<br />

de bière, le reste (2,5 %) sous forme de cidre<br />

et de produits intermédiaires (vins doux, vins de<br />

liqueurs, autres). Entre 2008 et 2012, les quantités<br />

mises à disposition ont reculé d’un peu moins<br />

d’un demi-litre. Le rythme de baisse tend à se<br />

ralentir par rapport à celui des années 1970 et<br />

1980 mais reste notable.<br />

D’après les estimations de l’OMS portant sur<br />

la consommation d’alcool taxée et non taxée, la<br />

France se situerait en 2008 au 16 e rang du classement<br />

des pays de l’UE suivant la consommation<br />

d’alcool par habitant âgé de 15 ans et plus,<br />

les pays les plus consommateurs se situant pour<br />

la plupart en Europe orientale et centrale. Les<br />

chiffres portant uniquement sur l’alcool taxé (ou<br />

vendu légalement) placent en revanche la France<br />

en 5 e position en 2009. Les méthodes de calcul<br />

des quantités d’alcool consommées n’étant pas<br />

standardisées, et les régimes fiscaux applicables<br />

aux alcools étant différents selon les pays, il faut<br />

considérer avec prudence ce classement entre<br />

pays. Il apparaît, néanmoins, que les habitudes<br />

de consommation d’alcool se sont très largement<br />

rapprochées dans les pays européens au cours<br />

des quatre décennies passées et que la France,<br />

dont le niveau de consommation était auparavant<br />

très fortement au-dessus de celui des autres pays<br />

européens, ne fait plus figure d’exception.<br />

uu<br />

Prévalence de la consommation<br />

quotidienne d’alcool dans la population<br />

française adulte<br />

Au début des années 2010, près de 20 %<br />

des 18-75 ans consommaient régulièrement<br />

de l’alcool (au moins dix fois dans le mois) et<br />

12 % quotidiennement 4 . Les comportements<br />

d’alcoolisation sont très différenciés selon le<br />

sexe et l’âge. Parmi les 18-75 ans, la proportion<br />

de consommateurs quotidiens est trois fois<br />

plus importante chez les hommes que chez les<br />

femmes et augmente fortement avec l’âge pour<br />

les deux sexes. Cette dernière caractéristique<br />

s’explique par les habitudes de consommation<br />

de vin lors des repas beaucoup plus fréquentes<br />

dans les générations plus âgées. Il existe également<br />

des différences de prévalence de la<br />

consommation quotidienne suivant les professions<br />

et catégories sociales : dans les catégories<br />

des agriculteurs, des artisans, commerçants,<br />

chefs d’entreprise et des inactifs âgés de 18<br />

à 64 ans, 16 à 17 % sont des consommateurs<br />

quotidiens contre 2 % chez les étudiants, 5 %<br />

parmi les employés, 6 % parmi les professions<br />

intermédiaires (tableau 1). Les différences de<br />

prévalence suivant les professions sont cependant<br />

en partie liées aux différences de répartition<br />

entre hommes et femmes suivant les professions.<br />

La proportion de femmes est ainsi beaucoup<br />

plus élevée dans la catégorie des employés<br />

que dans celle des agriculteurs ou des artisans,<br />

commerçants et chefs d’entreprise, ce qui<br />

explique en partie la prévalence beaucoup plus<br />

faible dans cette catégorie.<br />

Deux régions se distinguent par une proportion<br />

de buveurs quotidiens nettement plus<br />

élevée que la moyenne nationale (carte 1) : le<br />

Nord - Pas-de-Calais et le Languedoc-Roussillon,<br />

avec une prévalence de 18 % et 17 % chez les<br />

15-75 ans contre 11 % en moyenne. Les régions<br />

Midi-Pyrénées et Pays de la Loire se situent également<br />

au-dessus de la moyenne nationale mais<br />

s’en écartent plus faiblement. À l’inverse, la proportion<br />

de buveurs quotidiens est un peu plus<br />

faible qu’au niveau national en Lorraine, Île-de-<br />

France et Haute-Normandie.<br />

De façon cohérente avec la diminution des<br />

quantités d’alcool consommées, la proportion de<br />

Français qui boivent tous les jours de l’alcool a<br />

nettement baissé au cours des années 2000 :<br />

chez les hommes elle est passée de 31 % en<br />

2000 à 18 % en 2010 et de 12 % à 6 % chez les<br />

femmes (graphique 2). Le lien, quasi obligatoire il<br />

y a cinquante ans, entre repas et consommation<br />

d’alcool continue à se distendre, ce qui explique<br />

la baisse des quantités consommées et de la<br />

part des buveurs quotidiens. La proportion élevée<br />

de consommateurs quotidiens dans les régions<br />

Nord - Pas-de-Calais, Languedoc-Roussillon et<br />

Midi-Pyrénées citées pouvait déjà être observée<br />

en 2000. Dans un contexte général de baisse des<br />

consommations, ce pourcentage est resté à peu<br />

près inchangé depuis 2000 dans le Nord - Pasde-Calais<br />

et n’a que très faiblement diminué dans<br />

le Languedoc-Roussillon.<br />

1. Les données présentées dans les fiches sont les dernières<br />

publiées et ne correspondent pas nécessairement aux dernières<br />

enquêtes réalisées. En particulier, pour le Baromètre<br />

santé de l’INPES et l’enquête Escapad de l’OFDT, les derniers<br />

exercices ont été menés dans le courant de l’année 2014.<br />

Les premiers résultats devraient être publiés au premier<br />

trimestre 2015.<br />

2. Consommation excessive et rapide d’alcool.<br />

3. Soit approximativement la quantité d’alcool pur contenue<br />

dans n’importe quel verre de boisson alcoolisée servi dans un<br />

débit de boisson.<br />

4. Ces résultats sont calculés à partir d’une question sur la<br />

fréquence de consommation au cours des 12 derniers mois.<br />

Les personnes qui boivent quotidiennement le font donc en<br />

principe tout au long de l’année.<br />

100<br />

L’état de santé de la population en France - Rapport 2015<br />

Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques

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