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STATISTIQUES

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3. Indicateurs thématiques Les déterminants de l’état de santé Les déterminants liés aux soins<br />

Résistance aux antibiotiques<br />

Contexte général<br />

L’apparition et la diffusion de bactéries résistantes<br />

aux antibiotiques constituent un problème<br />

de santé publique majeur. Le développement de<br />

la résistance bactérienne aux antibiotiques (RATB)<br />

se traduit par une réduction de l’arsenal thérapeutique<br />

et peut conduire par l’émergence de<br />

multirésistances à des impasses thérapeutiques.<br />

Le développement de la RATB est lié à la pression<br />

de sélection 1 exercée par les antibiotiques prescrits<br />

en santé humaine et animale (animaux d’élevage<br />

et animaux domestiques) et à la diffusion des<br />

bactéries résistantes. La diminution de l’exposition<br />

des populations aux antibiotiques est ainsi un<br />

point majeur dans la lutte contre la RATB. Les surveillances<br />

de la RATB et de la consommation d‘antibiotiques<br />

sont, depuis le début des années 2000,<br />

des actions cible des plans nationaux successifs<br />

d’alerte sur les antibiotiques. Le plan national<br />

d’alerte sur les antibiotiques 2011-2016 fixe<br />

l’objectif quantifié national de réduction de 25 %<br />

de la consommation d’antibiotique et met l’accent<br />

sur la surveillance de la RATB en ville. Renforcer<br />

la maîtrise de la RATB et promouvoir le bon usage<br />

des antibiotiques sont également des objectifs du<br />

Plan stratégique national de prévention des infections<br />

nosocomiales (Propin) 2009-2013.<br />

Les indicateurs retenus sont :<br />

• la RATB chez le pneumocoque (ces données<br />

seront disponibles dans une version ultérieure du<br />

rapport) et chez le gonocoque pour illustrer les<br />

évolutions dans la communauté 2 ;<br />

• la RATB chez le staphylocoque doré, les entérobactéries,<br />

avec un focus sur Escherichia coli et<br />

Klebsiella pneumoniae, et chez Enterococcus faecium,<br />

pour illustrer la situation dans les établissements<br />

de santé (ES) ;<br />

• la consommation antibiotique en ville et à l’hôpital<br />

pour mesurer l’exposition collective des populations<br />

aux antibiotiques et adapter les politiques<br />

de prescription.<br />

Ces indicateurs sont de trois types : la densité<br />

d’incidence qui prend en compte la durée d’exposition<br />

au risque (exprimée en journées d’hospitalisation,<br />

elle permet de refléter l’ampleur de<br />

diffusion des bactéries résistantes), la proportion<br />

de résistance au sein de l’espèce, directement<br />

utilisée par les cliniciens pour guider leurs prescriptions<br />

d’antibiotiques, et la consommation d’antibiotiques<br />

présentée en dose définie journalière<br />

pour une comparaison standardisée<br />

1. Une pression de sélection est une contrainte environnementale<br />

qui tend à orienter l’évolution d’une espèce dans<br />

une direction donnée. Ici, il s’agit de la sélection de bactéries<br />

naturellement résistantes aux antibiotiques prescrits qui<br />

deviennent prédominantes à la suite de la disparition des<br />

bactéries sensibles.<br />

2. Dans la communauté est à entendre ici au sens « en secteur<br />

non hospitalier », aussi dit « en ville » ou « en population<br />

générale ».<br />

Résistance aux antibiotiques chez les<br />

staphylocoques dorés : résistance à la méticilline<br />

Contexte<br />

Le Staphylococcus aureus (S. aureus) est le<br />

second micro-organisme le plus fréquemment<br />

isolé d’infections nosocomiales (IN) (15,9 % des<br />

micro-organismes isolés, ENP 2012). La loi de<br />

santé publique de 2004 avait pour objectif une<br />

proportion de S. aureus résistants à la méticilline<br />

(SARM) inférieure à 25 % à horizon quinquennal.<br />

Cet objectif a été globalement atteint. Néanmoins,<br />

la vigilance doit rester de mise et les trois indicateurs<br />

suivis jusque-là ont été reconduits.<br />

Indicateurs<br />

uu<br />

Densité d’incidence des infections à<br />

Staphylococcus aureus résistant<br />

à la méticilline (SARM) pour<br />

1000 journées d’hospitalisation<br />

En 2012, selon le réseau BMR-Raisin, la densité<br />

d’incidence (DI) des SARM est de 0,35/1000<br />

journées d’hospitalisation (JH) tous types de séjours<br />

hospitaliers confondus, variant de 0,28 à 0,39<br />

selon les interrégions. Elle s’élève à 0,17/1 000<br />

JH en soins de longue durée (SLD), 0,26 en<br />

soins de suite et de réadaptation (SSR) et 0,46<br />

en court séjour (CS) dont 1,16 en réanimation.<br />

En réanimation, les densités d’incidence sont plus<br />

élevées principalement en raison de la fragilité des<br />

patients, de leurs antécédents, de la pression antibiotique<br />

et d’une charge en soins élevée.<br />

Sur la cohorte des 535 ES ayant participé<br />

chaque année au réseau BMR-Raisin de 2008 à<br />

2012, la DI globale des SARM diminue significativement<br />

de 0,47 à 0,38 mais aussi en CS, réanimation<br />

et SSR-SLD (graphique 1).<br />

En spécialité de court séjour, il est observé des<br />

variations régionales de la DI SARM (carte 1). Les<br />

disparités régionales observées doivent cependant<br />

être interprétées avec prudence car leurs déterminants<br />

restent à explorer.<br />

uu<br />

Proportion de souches<br />

de Staphylococcus aureus résistantes<br />

à la méticilline parmi les Staphylococcus<br />

aureus hospitaliers<br />

En 2012, selon le réseau BMR-Raisin, la proportion<br />

de SARM parmi les souches hospitalières<br />

de S. aureus isolées de prélèvements à visée<br />

diagnostique, tous types de séjours et de prélèvements<br />

confondus, est de 20,4 %, variant de<br />

16,3 % à 25,7 % selon l’interrégion.<br />

Les données françaises du réseau EARS-<br />

Net montrent une proportion de SARM parmi les<br />

souches isolées de bactériémies égale à 19,2 %<br />

en 2012. Au total, 14 pays (France incluse) rapportent<br />

en 2012 une proportion de SARM comprise<br />

entre 10 et 25 %. Les pays du Nord rapportent<br />

une proportion de SARM inférieure à<br />

5 %. Enfin, huit pays rapportent une proportion<br />

de SARM supérieure à 25 %, dont deux pays<br />

une proportion supérieure à 50 % : le Portugal<br />

(53,8 %) et la Roumanie (53,3 %).<br />

Comme pour le réseau BMR-Raisin, le réseau<br />

EARS-Net montre une diminution des proportions<br />

de SARM en France (graphique 2). La France est<br />

ainsi l’un des sept pays européens rapportant une<br />

diminution significative de la proportion de SARM<br />

entre 2009 et 2012.<br />

uu<br />

Prévalence des infections<br />

nosocomiales à Staphylococcus aureus<br />

résistant à la méticilline (SARM) parmi les<br />

personnes hospitalisées un jour donné<br />

Depuis 1996, des enquêtes nationales de prévalence<br />

des infections nosocomiales dans les ES<br />

français (ENP) sont organisées tous les cinq ans.<br />

La quatrième ENP réalisée en 2012 rapporte une<br />

proportion de résistance dans l’espèce de 38,1 %<br />

(687 souches de SARM sur 1 802 souches de<br />

S. aureus testées). Cette proportion varie par type de<br />

144<br />

L’état de santé de la population en France - Rapport 2015<br />

Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques

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