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STATISTIQUES

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3. Indicateurs thématiques Questions de santé et pathologies Autres maladies infectieuses<br />

Tuberculose<br />

Contexte<br />

La tuberculose maladie est due à un bacille<br />

(mycobactérie du complexe tuberculosis) qui<br />

atteint le plus souvent les poumons et qui est<br />

transmissible par voie aérienne. L’identification<br />

rapide des cas de tuberculose maladie 1 et leur<br />

prise en charge appropriée restent les éléments<br />

les plus importants de la lutte antituberculeuse.<br />

Ils permettent de limiter la transmission de l’infection<br />

dans la communauté tout en prévenant le<br />

développement de la résistance aux médicaments<br />

antituberculeux. Les autres éléments de la lutte<br />

antituberculeuse en France comprennent d’une<br />

part le traitement des infections tuberculeuses<br />

identifiées chez tous les enfants, et chez les<br />

adultes les plus à risque de développer la maladie<br />

et, d’autre part, la vaccination par le BCG 2<br />

des enfants les plus à risque de développer une<br />

tuberculose 3 . La surveillance de la tuberculose<br />

s’appuie principalement sur la déclaration obligatoire<br />

mise en place en 1964. La surveillance de<br />

la résistance aux antituberculeux est coordonnée<br />

par le Centre national de référence des mycobactéries<br />

et de la résistance des mycobactéries<br />

aux antituberculeux (CNR-MyRMA) et s’appuie<br />

sur deux réseaux distincts complémentaires avec<br />

d’une part le réseau des laboratoires des CHU<br />

(Azay-Mycobactéries), réseau « sentinelle » existant<br />

depuis 1995, et d’autre part le réseau national<br />

de tous les laboratoires de biologie médicale<br />

pratiquant la mycobactériologie mis en place en<br />

1992.<br />

Indicateurs<br />

uu<br />

Nombre de cas de tuberculose<br />

ayant fait l’objet d’une déclaration<br />

obligatoire et taux de déclaration<br />

En 2012, le nombre de cas de tuberculose<br />

déclarés est de 4 975, soit un taux de déclaration<br />

de 7,6 cas pour 100 000 habitants (graphique 1).<br />

Le nombre de cas reste stable comparé à 2011<br />

(4 991 cas, soit -0,3 %).<br />

Dans les 29 pays de l’Union européenne et<br />

de l’Espace économique européen, le Centre<br />

européen de prévention et de contrôle des maladies<br />

(ECDC) a recensé 68 423 cas en 2012, soit<br />

13,5/100 000.<br />

Avec 1 747 cas déclarés en 2012, l’Île-de-<br />

France compte 35 % des cas de tuberculose<br />

maladie déclarés en France. Comme en 2011,<br />

l’Île-de-France, Mayotte et la Guyane sont les<br />

trois régions de plus fort taux de déclaration<br />

(respectivement 14,7/100 000, 16,9/10 5 et<br />

24,2/10 5 ). Dans toutes les autres régions (graphique<br />

2), le taux de déclaration est inférieur à<br />

10/10 5 . Les hommes représentent 59 % des<br />

cas de tuberculose déclarés. L’âge médian<br />

des patients est de 42 ans (écart interquartile<br />

28-63 ans). Les patients de moins de 5 ans<br />

représentent 2,9 % des cas déclarés.<br />

Le taux de déclaration de tuberculose par âge<br />

quinquennal et sexe dépasse 10 pour 100 000<br />

chez les femmes de 25-29 ans et de 80 ans et<br />

plus ainsi que chez les hommes de 25 à 44 ans<br />

et de 70 ans et plus. Il est plus élevé chez les<br />

personnes nées à l’étranger (35,3/10 5 ) qui représentent<br />

56 % des cas déclarés en 2012, en particulier<br />

chez celles nées dans des régions à forte<br />

incidence de tuberculose (103,4/10 5 parmi les<br />

personnes nées en Afrique subsaharienne). Les<br />

cas de tuberculose déclarés en 2012 chez des<br />

personnes sans domicile fixe représentent 4,6 %<br />

des cas avec un taux de tuberculose estimé à<br />

173,7/10 5 .<br />

uu<br />

Nombre de cas de tuberculose<br />

multirésistante (MDR) (total<br />

et décomposé en nouveaux cas<br />

et cas déjà traités)<br />

Le nombre de cas de tuberculose à bacilles<br />

multirésistants (MDR), résistants à l’isoniazide<br />

et à la rifampicine, diagnostiqués en France par<br />

230 des 260 laboratoires de mycobactériologie<br />

participant au réseau du CNR ayant envoyé leurs<br />

données au 16 avril 2014 est de 94 en 2012,<br />

ce qui représente une proportion de 2,3 % des<br />

4 038 cas à culture positive (complexe M. tuberculosis)<br />

colligés par le réseau. Parmi ces 94 cas<br />

MDR, aucune information n’a pu être recueillie<br />

sur un cas diagnostiqué dans les DOM. Parmi les<br />

93 cas de métropole, 91 concernent des patients<br />

identifiés pour la première fois en 2012. L’analyse<br />

des caractéristiques des 91 cas incidents de<br />

tuberculose MDR en 2012 en métropole montre<br />

que 73 % sont des hommes, l’âge moyen est<br />

de 32 ans, 10 (11 %) sont nés en France et 81<br />

(89 %) à l’étranger, 5 % sont séropositifs pour<br />

le VIH, et 51 % n’ont jamais reçu de traitement<br />

antituberculeux.<br />

Durant les 19 années de la surveillance<br />

menée par le CNR-MyRMA, le pourcentage de cas<br />

MDR parmi l’ensemble des cas de tuberculose<br />

à culture positive diagnostiqués en France<br />

est passé de 0,4-0,7 % entre 1993 et 1998 à<br />

0,9 % en 1999-2001, 1,1 -1,4 % entre 2002 et<br />

2010, 1,7 % en 2011 et 2,3 % en 2012 (graphique<br />

3). Le pourcentage de cas MDR en 2012<br />

est le plus élevé parmi ceux observés depuis le<br />

début de la surveillance en 1992. L’Île-de-France<br />

cumule 52,5 % du total des cas MDR enregistrés<br />

de 2006 à 2012. L’évolution du nombre de cas<br />

incidents de tuberculose MDR selon l’antécédent<br />

ou non de traitement antituberculeux est donnée<br />

dans le graphique 3. Alors que le nombre de cas<br />

jamais traités est généralement supérieur au<br />

nombre de cas déjà traités, il y a depuis 2010,<br />

une tendance à l’inversion de ce phénomène.<br />

Dans les 29 pays de l’Union européenne et de<br />

l’Espace économique européen, l’ECDC a recensé<br />

1 421 nouveaux cas MDR parmi les 31 004 testés<br />

en 2012, soit 5 %. En 2012, la proportion de<br />

cas MDR est inférieure à 3 % dans la plupart des<br />

pays de l’Ouest de l’Europe (sauf en Espagne<br />

4,2 % et en Autriche 6,9 %) mais est de 13,8 %<br />

à 25,5 % dans les pays baltes.<br />

}}} Organisme responsable de la production<br />

de la fiche : InVS, département des Maladies<br />

infectieuses<br />

1. Après avoir été exposées au bacille de la tuberculose, un<br />

certain nombre de personnes vont être infectées et seules<br />

une partie d’entre elles vont secondairement développer la<br />

maladie. Il y a donc une distinction entre infection tuberculeuse<br />

et maladie tuberculeuse. La personne avec une infection<br />

tuberculeuse ne présente pas de signes cliniques et n’est pas<br />

contagieuse.<br />

2. Cf. fiche « Santé de l’enfant : couvertures vaccinales ».<br />

3. www.sante.gouv.fr/vaccination-par-le-bcg.html<br />

Synthèse<br />

Avec moins de 10 nouveaux cas de tuberculose maladie<br />

déclarés pour 100 000 habitants depuis 2004, la<br />

France est considérée au plan international comme un<br />

pays à faible incidence de tuberculose. Cette situation<br />

masque cependant des différences importantes entre<br />

zones géographiques et groupes de population. Le<br />

nombre de cas de tuberculose multirésistante qui était<br />

stable depuis le début des années 2000, a augmenté<br />

en 2011 et 2012. Cette augmentation est principalement<br />

due à l’arrivée de malades en provenance d’Europe<br />

de l’Est.<br />

298<br />

L’état de santé de la population en France - Rapport 2015<br />

Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques

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