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STATISTIQUES

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3. Indicateurs thématiques Questions de santé et pathologies VIH - Hépatites - IST<br />

Prévalence du VIH et du VHC chez les usagers<br />

de drogues fréquentant les structures de prise<br />

en charge et de réduction des risques<br />

Contexte<br />

L’usage de drogues constitue un facteur de<br />

risque de transmission du virus de l’immunodéficience<br />

humaine (VIH) et du virus de l’hépatite C<br />

(VHC), en raison du partage du matériel d’injection.<br />

La politique de réduction des risques mise<br />

en place en France au milieu des années 1980 a<br />

montré son efficacité sur la transmission du VIH.<br />

La moitié des usagers de drogues étaient contaminés<br />

par le VIH au milieu des années 1980, alors<br />

qu’ils sont 1 sur 10 en 2011. L’impact de cette<br />

politique est toutefois plus nuancé sur la transmission<br />

du VHC (Jauffret Roustide et al., 2009)<br />

car la prévalence du VHC reste à un niveau très<br />

élevé, près de la moitié des usagers étant contaminés<br />

actuellement. Plusieurs enquêtes sont utilisées<br />

dans cette fiche : les éditions 2004 et 2011<br />

de l’enquête Coquelicot réalisée par l’InVS et l’Inserm,<br />

les enquêtes RECAP et ENa-Caarud 2012<br />

réalisées par l’OFDT. L’enquête Coquelicot s’appuie<br />

sur des données de séroprévalence alors que<br />

les enquêtes ENa-Caarud et Recap récoltent des<br />

données déclaratives, ce qui rend complexe la<br />

comparaison entre ces différentes enquêtes.<br />

Indicateurs<br />

uu<br />

Prévalence du VHC parmi les usagers<br />

de drogues ayant recours aux différentes<br />

structures de prise en charge<br />

D’après l’enquête Coquelicot 2011<br />

(tableau 1), la prévalence biologique du VHC est<br />

de 43,7 % chez l’ensemble des usagers de drogues<br />

ayant accepté le prélèvement biologique.<br />

Bordeaux et Lille sont les villes où la prévalence<br />

est la plus faible (24,3 % et 27,7 %) et Marseille<br />

(55,8 %) et la Seine-Saint-Denis (51,7 %), les<br />

espaces les plus touchés. Ces différences sont en<br />

partie liées à la structure par âge et au mode de<br />

consommation (injection ou non) propre à chaque<br />

ville ou département. Il n’existe pas de différence<br />

significative entre les hommes et les femmes. En<br />

revanche, la prévalence du VHC augmente sensiblement<br />

avec l’âge : 8,7 % des moins de 30 ans<br />

ont été testés positifs contre 61,1 % chez les<br />

plus de 40 ans. Les personnes qui ont injecté au<br />

moins une fois dans la vie ont une prévalence du<br />

VHC de 63,8 %, contre 4,9 % chez ceux qui n’ont<br />

jamais injecté.<br />

D’après l’enquête Coquelicot 2004, la prévalence<br />

globale du VHC était de 59,8 %. Les<br />

différences régionales n’étaient alors pas significatives.<br />

Comme en 2011, la prévalence du VHC<br />

variait avec l’âge et selon le mode de consommation<br />

(utilisation de la voie intraveineuse).<br />

D’après l’enquête ENa-Caarud 2012<br />

(tableau 2), la prévalence déclarative du VHC est<br />

de 24,3 % chez l’ensemble des usagers de drogues<br />

fréquentant les Caarud (Centres d’accueil<br />

et d’accompagnement à la réduction de risques<br />

pour usagers de drogues). La prévalence la plus<br />

faible concerne la région Nord-Ouest (regroupant<br />

le Nord - Pas-de-Calais, la Picardie, la Haute-<br />

Normandie et la Basse-Normandie) et les DOM<br />

(Guadeloupe, Guyane et La Réunion) (16,2 % et<br />

10,4 %), tandis que la région PACA est la plus<br />

touchée car un tiers des usagers sont séropositifs<br />

pour le VHC. Ces différences sont liées en partie<br />

au mode de consommation propre à chaque<br />

région, à l’âge et au genre. Chez les hommes,<br />

la prévalence du VHC est supérieure de 5 points<br />

à celle des femmes. Les usagers déclarant être<br />

injecteurs ont une prévalence 10 fois supérieure<br />

à ceux qui déclarent ne pas injecter (33,3 %<br />

contre 3,3 %).<br />

D’après l’enquête RECAP 2012 (tableau 3), la<br />

prévalence déclarative du VHC est de 23 % chez<br />

l’ensemble des usagers de drogues fréquentant<br />

les CSAPA (Centres de soins d’accompagnement<br />

et de prévention en addictologie en ambulatoire).<br />

On constate que chez les hommes, la prévalence<br />

du VHC est supérieure de 2 points à celle des<br />

femmes. La prévalence du VHC augmente sensiblement<br />

avec l’âge. Le type de logement des<br />

personnes interrogées a une influence sur le taux<br />

de prévalence. Ainsi les usagers vivant dans un<br />

logement durable sont 21,2 % à se déclarer séropositifs<br />

pour le VHC, ceux vivant dans un logement<br />

provisoire, 26,9 % et enfin les usagers sans<br />

domicile sont les plus touchés, avec une prévalence<br />

déclarée s’élevant à 35,1 %.<br />

uu<br />

Prévalence du VIH parmi les usagers<br />

de drogues ayant recours aux différentes<br />

structures de prise en charge<br />

D’après l’enquête Coquelicot 2011 (tableau 4),<br />

la prévalence biologique du VIH chez les usagers<br />

de drogues est de 9,8 % globalement. La prévalence<br />

du VIH ne varie pas selon le genre, mais elle<br />

varie selon l’âge : elle est plus élevée chez les<br />

plus de 40 ans (15,8 %) alors qu’elle est presque<br />

nulle chez les moins de 30 ans. Elle atteint 17 %<br />

à Marseille et en Seine-Saint-Denis et concerne<br />

moins de 5 % des usagers de drogues (UD)<br />

à Bordeaux (3,9 %), Strasbourg (3,5 %) et en<br />

Seine-et-Marne (1,6 %) ; elle est nulle à Lille.<br />

Comme pour le VHC, ces différences s’expliquent<br />

en partie par la structure par âge des villes. En<br />

effet, les UD sont plus âgés à Marseille alors qu’à<br />

Lille et Bordeaux les moins de 30 ans sont davantage<br />

représentés.<br />

La prévalence du VIH varie en fonction du<br />

niveau de précarité auquel sont soumis les usagers.<br />

Ainsi, les personnes ayant dormi dans la<br />

rue ou dans un squat au moment de l’enquête<br />

ont une prévalence plus faible, de 4,3 %, contre<br />

10,9 % pour les personnes disposant d’un<br />

hébergement dans un appartement ou à l’hôtel.<br />

Cette prévalence plus élevée chez les personnes<br />

bénéficiant d’un hébergement peut s’expliquer<br />

par le fait que les personnes séropositives pour<br />

le VIH sont plus âgées, ont un parcours d’usage<br />

de drogues plus long, et ont donc plus facilement<br />

accès aux logements thérapeutiques (leur<br />

statut sérologique leur donne, en outre, droit à<br />

une meilleure prise en charge sociale incluant<br />

des hébergements thérapeutiques réservés aux<br />

personnes séropositives pour le VIH). Enfin, la<br />

prévalence du VIH est plus élevée chez les UD<br />

ayant injecté au cours de leur vie.<br />

Dans l’enquête Coquelicot 2004, la prévalence<br />

biologique du VIH était de 10,8 % globalement.<br />

Elle concernait près d’un tiers des UD<br />

recrutés à Marseille alors qu’elle était de seulement<br />

1 % à Lille, 3,4 % à Bordeaux et 4,3 %<br />

à Strasbourg. À l’instar de 2011, la prévalence<br />

du VIH était plus faible chez les personnes vivant<br />

dans des logements précaires.<br />

292<br />

L’état de santé de la population en France - Rapport 2015<br />

Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques

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