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STATISTIQUES

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3. Indicateurs thématiques Les déterminants de l’état de santé Les déterminants liés aux soins<br />

Résistance aux antibiotiques chez les entérobactéries<br />

Contexte<br />

Les entérobactéries sont des bactéries<br />

commensales du tube digestif. La diffusion des<br />

entérobactéries, et notamment des entérobactéries<br />

multirésistantes aux antibiotiques, est ainsi<br />

principalement liée au péril fécal 1 . La résistance<br />

aux bêtalactamines chez les entérobactéries et<br />

notamment chez Escherichia coli, est particulièrement<br />

préoccupante : il est observé une nette augmentation<br />

de la résistance aux céphalosporines<br />

de troisième génération (C3G) par diffusion des<br />

entérobactéries à bêta-lactamase à spectre<br />

étendu (EBLSE). Quatre nouveaux indicateurs ont<br />

donc été retenus :<br />

• la densité d’incidence (DI) des EBLSE pour<br />

1 000 journées d’hospitalisation (JH) ;<br />

• la proportion de résistance au sein de l’espèce<br />

pour les trois couples bactérie-antibiotique :<br />

Escherichia coli-fluoroquinolones, Escherichia coli-<br />

C3G et Klebsiella pneumoniae-carbapénèmes.<br />

Indicateurs<br />

u Densité d’incidence<br />

des entérobactéries productrices<br />

de bêtalactamases à spectre étendu<br />

(EBLSE) dans les établissements de santé<br />

pour 1000 journées d’hospitalisation<br />

En 2012, selon le réseau BMR-Raisin, la DI<br />

des EBLSE est de 0,53 / 1 000 JH tous types de<br />

séjours hospitaliers confondus, variant de 0,32 à<br />

0,93 selon les interrégions. Elle s’élève à 0,21 en<br />

SLD, 0,37 en SSR et 0,71 en court séjour avec<br />

2,36 en réanimation.<br />

Sur la cohorte des 535 ES ayant participé<br />

chaque année au réseau BMR-Raisin de 2008 à<br />

2012, la DI globale des EBLSE augmente significativement<br />

de 0,30 à 0,57 mais aussi en court<br />

séjour, réanimation et SSR-SLD (graphique 3). En<br />

2012, la DI des EBLSE est supérieure à la densité<br />

d’incidence des SARM observée en 2008.<br />

En spécialité de court séjour, il est observé<br />

des variations régionales de la DI (carte 2). Les<br />

disparités régionales observées doivent cependant<br />

être interprétées avec prudence car leurs<br />

déterminants restent à explorer.<br />

En 2012, l’InVS et le réseau Sentinelles<br />

(UMRS 707 Inserm-UPMC) ont conduit une étude<br />

à partir d’un échantillon national de femmes<br />

adultes non institutionnalisées (non hospitalisées,<br />

ni résidentes de collectivités de personnes<br />

âgées) consultant leur médecin généraliste pour<br />

une infection urinaire (IU) en vue d’estimer l’incidence<br />

de la résistance aux antibiotiques dans les<br />

IU communautaires « vraies » (Nicolas-Chanoine<br />

et al., 2013). Avec 1,6 % d’entérobactéries productrices<br />

de BLSE, il apparaît que la proportion<br />

d’IU communautaires « vraies » liées à des BLSE<br />

reste limitée en France et que les infections à<br />

EBLSE restent une problématique essentiellement<br />

hospitalière. En termes de portage digestif,<br />

en revanche, des proportions plus importantes<br />

peuvent être observées : selon une étude réalisée<br />

en région parisienne en 2011, il était identifié 6 %<br />

de porteurs d’EBLSE parmi les sujets consultant<br />

en centre d’examen (Blake et al., 2013).<br />

u Pourcentage de souches d’E. coli<br />

résistantes aux fluoroquinolones<br />

En 2012, selon le réseau EARS-Net, la proportion<br />

de résistance aux fluoroquinolones (FQ)<br />

chez E. coli isolés d’hémocultures est de 18 %<br />

(graphique 4). Cela situe la France parmi la<br />

majorité des pays participants : 18 pays (sur 28)<br />

rapportent une proportion de résistance aux FQ<br />

comprise entre 10 et 25 %. Seule l’Islande rapporte,<br />

en 2012, une proportion de résistance aux<br />

FQ chez E. coli inférieure à 10 %. 8 pays du Sud<br />

et de l’Est de l’Europe ont en 2012 une résistance<br />

aux FQ chez E. coli supérieure à 25 %.<br />

En France, la proportion de résistance aux<br />

FQ chez E. coli est en constante augmentation<br />

depuis 2002 (8 %) mais cette augmentation<br />

reste non significative sur la période 2009-2012.<br />

L’augmentation de la proportion de résistance aux<br />

FQ chez E. coli est observée dans la grande majorité<br />

des pays participants à EARS-Net, ainsi 10 pays<br />

rapportent une augmentation significative de la<br />

résistance sur la période 2009-2012 et deux pays<br />

une tendance à l’augmentation. Sur cette période,<br />

seule l’Allemagne rapporte une diminution significative<br />

et la Hongrie une tendance à la diminution.<br />

u Pourcentage de souches d’E. coli<br />

résistantes aux céphalosporines<br />

de troisième génération<br />

En 2012, selon le réseau EARS-Net, la proportion<br />

de résistance aux céphalosporines de<br />

troisième génération (C3G) chez E. coli isolés<br />

d’hémocultures est de 10 % (graphique 4). Une<br />

proportion de résistance aux C3G chez E. coli<br />

comprise entre 10 et 25 % est retrouvée dans<br />

la majorité des pays situés à l’ouest et à l’est<br />

de l’Europe. La proportion de résistance aux<br />

C3G chez E. coli est supérieure à 25 % en Italie,<br />

Slovaquie, Bulgarie et Roumanie. Les pays situés<br />

au nord et au centre de l’Europe rapportent une<br />

résistance aux C3G plus faible : inférieure à 5 %<br />

en Suède, Norvège et Lituanie, et entre 5 et 10 %<br />

pour les autres pays.<br />

En France en 2012, 81,8 % des souches d’E.<br />

coli résistantes aux C3G sont productrices de BLSE.<br />

La proportion de résistance aux C3G chez E.<br />

coli a significativement augmenté en France sur la<br />

période 2009-2012. Au total, le réseau EARS-Net<br />

rapporte une augmentation significative de la proportion<br />

de résistance aux C3G chez E. coli dans<br />

15 pays (France incluse) et une tendance à l’augmentation<br />

dans quatre pays parmi les 28 pays<br />

participants sur la période 2009-2012. Seule la<br />

Lituanie rapporte une diminution significative sur<br />

la même période.<br />

L’augmentation de la résistance aux C3G chez<br />

les entérobactéries, en France comme en Europe,<br />

s’inscrit dans un contexte d’augmentation de la<br />

consommation de C3G à l’hôpital et de l’émergence<br />

des entérobactéries productrices de carbapénémases<br />

(EPC).<br />

u Pourcentage de résistance<br />

aux carbapénèmes chez Klebsiella<br />

pneumoniae<br />

Les carbapénèmes sont des traitements de<br />

derniers recours.<br />

En 2012, selon le réseau EARS-Net, la proportion<br />

de résistance aux carbapénèmes chez<br />

Klebsiella pneumoniae (K. pneumoniae) en France,<br />

comme dans la plupart des pays européens, reste<br />

inférieure à 1 % (0,5 %) (graphique 5). Néanmoins,<br />

la proportion de résistance aux carbapénèmes chez<br />

K. pneumoniae est particulièrement élevée dans<br />

deux pays : la Grèce (60,5 %) et l’Italie (28,8 %).<br />

Elle se situe entre 5 % et 25 % dans deux autres<br />

pays : la Roumanie (13,7 %) et la Slovaquie (6,3 %)<br />

et entre 1 % et 5 % dans trois pays : la Hongrie<br />

(2,9 %), la Bulgarie (1,9 %) et l’Estonie (1,3 %).<br />

En France, si la proportion de résistance aux<br />

carbapénèmes chez K. pneumoniae reste inférieure<br />

à 1 %, le réseau EARS-Net rapporte une<br />

tendance à l’augmentation sur la période 2009-<br />

2012, comme ce qui est observé en Norvège.<br />

L’augmentation est significative dans trois pays du<br />

Sud : l’Espagne, l’Italie et la Grèce. Aucun pays ne<br />

rapporte de diminution de la proportion de résistance<br />

aux carbapénèmes chez K. pneumoniae sur<br />

la période 2009-2012.<br />

Une surveillance spécifique mise en place en<br />

France, montre que les EPC sont en émergence.<br />

Les premiers épisodes impliquant des EPC ont<br />

été signalés en 2004 et ces épisodes sont en<br />

très nette augmentation depuis les trois dernières<br />

années. La situation épidémiologique au<br />

16 septembre 2013 faisait état de 627 épisodes<br />

signalés à l’InVS depuis 2004 (un ou plusieurs cas<br />

d’EPC reliés par une chaîne épidémiologique 2 ).<br />

1. Le péril fécal désigne la transmission d’agents infectieux<br />

par l’intermédiaire des excreta (selles, urines). La transmission<br />

s’opère par ingestion d’eau ou d’aliments non cuits (crudités…)<br />

ou mal cuits souillés, et par les mains sales portées à la<br />

bouche. L’hygiène alimentaire, individuelle et collective est un<br />

élément clé de la prévention des maladies liées au péril fécal.<br />

2. Une chaîne épidémiologique est une succession de<br />

contacts permettant d’expliquer la transmission d’un agent<br />

pathogène entre les cas atteints d’une même maladie par<br />

contact direct entre les cas, transmission manuportée via une<br />

tierce personne commune ou les surfaces de l’environnement.<br />

146<br />

L’état de santé de la population en France - Rapport 2015<br />

Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques

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