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pas expliquer ce qui se passe ensuite : la venue au <strong>monde</strong> d’<strong>un</strong> être vivant,<br />
libre et indépendant, différent de tous les autres, ayant son caractère propre.<br />
En 1930, on fit à Philadelphie <strong>un</strong>e découverte biologique qui contredisait<br />
complètement les théories courantes. On découvrit que le centre nerveux<br />
visuel dans le cerveau se formait avant le nerf optique et bien longtemps<br />
avant l’œil. On en tira la conclusion que, chez les animaux, la forme<br />
psychique précède la forme physique, et il s’ensuit que les instincts de chaque<br />
animal et les habitudes naturelles de chac<strong>un</strong> sont fixés avant que ne soit<br />
formée la partie qui servira à les exprimer. Si cette partie psychique préexiste,<br />
cela veut dire que la partie physique achève sa propre construction en se<br />
modelant sur les demandes de la psyché, des instincts ; les organes et les<br />
membres des animaux, quelle que soit leur espèce, sont tels qu’il n’y a rien<br />
de mieux adapté <strong>pour</strong> servir ces instincts. La nouvelle théorie est connue sous<br />
le nom de behaviourisme (ou théorie du comportement) ; elle est contraire à<br />
l’ancienne croyance selon laquelle les animaux adoptent des habitudes en vue<br />
de leur adaptation à l’environnement. On pensait que la volonté de l’adulte<br />
provoquait les modifications nécessaires de structure corporelle dans la lutte<br />
<strong>pour</strong> la vie et que, graduellement au cours des générations successives, se<br />
réalisait <strong>un</strong>e adaptation parfaite. La nouvelle théorie ne nie pas tout ceci mais<br />
place au centre de tout les habitudes instinctives, c’est-à-dire le<br />
comportement de l’animal. Celui-ci ne peut réussir dans ses efforts<br />
d’adaptation que si ces efforts ne dépassent pas les limites de son propre<br />
comportement. On peut trouver <strong>un</strong> exemple dans le cas de la vache, créature<br />
qui semble forte et bien bâtie. On peut retracer son évolution au cours de<br />
l’histoire géologique du <strong>monde</strong>. Elle fait son apparition quand la terre est déjà<br />
bien couverte de végétation et on se demande <strong>pour</strong>quoi cet animal a choisi de<br />
se nourrir seulement d’herbe, la plus indigeste nourriture qui soit, réclamant<br />
ainsi le développement de quatre estomacs. Si le problème avait été<br />
seulement de survivre, il aurait été plus facile de manger quelque chose<br />
d’autre qui existait en abondance. Des millions d’années se sont écoulées<br />
depuis lors, mais nous voyons encore les vaches, dans des conditions<br />
naturelles, ne manger que de l’herbe. À observer de près, on voit la vache<br />
tondre l’herbe près des racines, sans jamais déraciner la plante ; c’est comme<br />
si elle savait que l’herbe a besoin d’être coupée près des racines <strong>pour</strong><br />
permettre le développement des tiges souterraines, sans cette possibilité<br />
l’herbe arrive vite à maturité et meurt. De plus, on sait l’énorme importance<br />
de l’herbe <strong>pour</strong> la préservation des autres formes de vie végétale ; en effet,