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meilleur. Le <strong>monde</strong> n’a pas été créé <strong>pour</strong> que nous en jouissions, mais nous<br />
sommes créés <strong>pour</strong> faire évoluer le cosmos.<br />
L’étude de l’espèce humaine et la comparaison avec d’autres formes de<br />
vie animale nous font constater des différences et la principale est qu’il n’a<br />
pas été assigné à l’humanité <strong>un</strong> type particulier de mouvement ni <strong>un</strong> type<br />
particulier de résidence. De tous les animaux, l’homme est le plus capable<br />
d’adaptation à n’importe quel climat, tropical ou arctique, désert ou j<strong>un</strong>gle ;<br />
seul, l’homme est libre d’aller partout où il veut. L’homme aussi est capable<br />
des mouvements les plus variés, il peut faire des choses avec ses mains, ce<br />
qu’auc<strong>un</strong> autre animal n’a jamais été capable de faire. Il semble qu’il n’y ait<br />
pas de limite au comportement de l’homme ; il est libre. L’humanité possède<br />
le langage le plus varié ; au point de vue mouvement, l’homme peut marcher,<br />
courir, sauter et ramper ; il est capable de mouvements artificiels quand il<br />
danse et peut nager comme <strong>un</strong> poisson. Chez l’enfant cependant, auc<strong>un</strong>e de<br />
ces capacités n’est présente à la naissance. L’être humain doit les conquérir<br />
toutes pendant sa petite enfance. Lui qui est né sans pouvoir faire <strong>un</strong><br />
mouvement, presque paralysé, peut, au moyen d’exercices, apprendre à<br />
marcher, courir et grimper comme les autres animaux, mais ce doit être par<br />
son propre effort. L’enfant non seulement acquiert toutes les facultés<br />
humaines, combien plus diverses que celles des autres animaux, mais doit<br />
aussi adapter l’être qu’il construit aux conditions climatiques et autres dans<br />
lesquelles il devra vivre, ainsi qu’aux exigences d’<strong>un</strong>e civilisation qui devient<br />
toujours plus compliquée. Si les hommes avaient <strong>un</strong> comportement préétabli<br />
comme les animaux, ils ne seraient pas capables de s’adapter aux nouvelles<br />
conditions qui changent à chaque génération. Le travail d’adaptation semble<br />
être réservé par la nature à l’enfance qui, seule, peut l’accomplir ; l’adulte<br />
n’est pas adaptable. L’adulte regarde sa terre natale comme le lieu le plus<br />
désirable sur la terre, quels qu’en soient les inconvénients, et il ne peut jamais<br />
maîtriser complètement les sons d’<strong>un</strong>e langue étrangère, même s’ils sont<br />
beaucoup plus simples que ceux de sa propre langue, qu’il a acquise avec<br />
facilité pendant son enfance. Il se peut que les adultes admirent <strong>un</strong><br />
environnement et s’en souviennent, mais l’enfant est capable de l’absorber<br />
inconsciemment et d’en former <strong>un</strong>e partie de sa psyché ; c’est ainsi qu’il<br />
incarne en lui-même les choses qu’il voit et entend comme le langage, ce qui<br />
donne lieu à de réelles transformations. Cette espèce de mémoire est appelée<br />
par les psychologues la Mnêmê et sa tâche est de construire <strong>pour</strong> l’individu<br />
<strong>un</strong> comportement adapté non seulement à son époque et à son lieu