les préparatifs de la foire annuelle des Navajos de l’Ouest, l’un des plus grands événements de l’année dans toute la réserve. Au lieu de cela, il a été transformé en un lieu de logistique pour diverses organisations d’aide aux populations. Dans un local, Robbins nous montre des tas de caisses de bouteilles d’eau Arrowhead, vestiges d’un énorme don de Nestlé du début de la pandémie, qui a obligé DigDeep à cesser d’installer ses systèmes d’eau. Il ne semblait plus sûr pour les plombiers et les techniciens de travailler chez les gens pendant des heures d’affilée. Dans le même temps, la pandémie n’avait fait qu’accroître les besoins en eau. « Le don d’une tonne de bouteilles d’eau par Nestlé fut le bienvenu, explique Robbins, mais il n’a pas résolu le problème sous-jacent : comment se laver les mains avec de l’eau embouteillée ? » DigDeep s’est positionné comme un astucieux bouche-trou : au lieu d’installer des systèmes d’eau dans les maisons des gens, comme ils le faisaient auparavant, ils ont placé des réservoirs d’eau temporaires à côté des maisons des Navajos. Des réservoirs en plastique de forme cubique logés dans des cages métalliques, une méthode déjà largement utilisée sur ce territoire. Ils contiennent mille litres, sont durables et faciles à empiler sur un camion. Dig- Deep a amélioré la conception existante, en ajoutant un robinet qui peut être Pré-pandémie, le programme installait des citernes qui donnaient l’eau courante aux bénéficiaires, mais il a pivoté sur ce système de citernes pour minimiser les risques sanitaires. allumé et éteint, et en élevant le réservoir, pour faciliter le remplissage des seaux. Mille litres représentent moins de deux jours de consommation par l’Arizonien moyen, non navajo, mais cela devrait suffire pour l’instant. « Nous sommes en train d’apprendre énormément de choses », dit Robbins. Plus tard, au ranch du couple Dugi, Smallcanyon nivelle un carré de terre avec une pelle, et Chief, le plus grand, le plus fort et le moins expérimenté des deux, fait passer des parpaings et une plaque de contreplaqué du camion pour construire une petite plate-forme sur laquelle le réservoir pourra être posé. Ensemble, ils soulèvent le réservoir de la remorque et le mettent en place, puis ils font passer un gros tuyau bleu sur le dessus, en le vaporisant d’abord avec une solution d’eau de javel pour éviter la contamination. Yazzie présente au couple un accord à signer, qu’elle explique patiemment en navajo : le réservoir leur appartiendra, et ils seront responsables de son nettoyage et de son entretien. Il sera rempli par DigDeep toutes les deux ou trois « LES VISAGES DES DUGI S’ILLUMINENT. QUI N’AIME PAS LE BRUIT DE L’EAU COURANTE ? » semaines, ou peut-être tous les mois, jusqu’à la fin décembre. Après cela, ils devront fournir leur propre eau. Elle leur conseille de couvrir le réservoir avec une bâche, pour empêcher la croissance des algues, et de le rincer au moins une fois par mois. Ensuite, Smallcanyon met en marche une petite pompe à essence qui donne vie à la cuve et fait jaillir de l’eau pure et claire. Les visages des Dugi s’illuminent. Qui n’aime pas le bruit de l’eau courante ? Les Dugi vivent dans un luxe relatif par rapport à certains des endroits que nous visitons ce jour-là. Leur maison est en dur, pas une caravane accidentée, ils ont des fenêtres intactes et une porte qui fonctionne -– et des moutons, bien sûr. La richesse des Navajos. Au fur et à mesure que la journée avance, nous voyons des situations bien pires. J’ai voyagé et fait des reportages en Afrique et en Amérique du Sud, mais j’ai rarement été témoin d’une pauvreté aussi désespérée que pendant les deux jours où j’ai suivi les équipes de DigDeep dans les coins les plus reculés de la réserve. Nous concevons souvent la pauvreté comme un manque d’argent, mais le manque d’eau représente un niveau de besoin bien plus profond. « Quand vous vivez sans eau, c’est un souci qui détermine, dit McGraw. Cela détermine la façon dont vous organisez votre journée. Vous vous réveillez en pensant : comment vais-je avoir assez d’eau pour moi et ma famille ? » De nombreuses personnes de la réserve, comme les Dugi (et même les Yazzie), ont des problèmes d’eau structurels à long terme. Ils vivent dans des endroits reculés où il n’y a pas beaucoup d’eau. Ou si elle est disponible, elle est chère : une famille peut dépenser près de 300 dollars par mois pour l’eau transportée, des douches façon camping et l’essence pour le camion-citerne, explique Shanna Yazzie. Les besoins dans la réserve sont énormes : rien que dans la petite communauté de Dilkon, en Arizona, il y a une liste d’attente de près de 200 foyers qui ont besoin d’un système d’approvisionnement en eau. DigDeep a réussi à en installer neuf avant l’arrêt dû à la pandémie. Pour d’autres personnes que nous rencontrons, leurs problèmes d’eau sont conjoncturels. Quelques mauvaises passes dans la vie, et leur accès à cette ressource vitale est soudainement mis en danger. C’est le cas de notre premier client aujourd’hui. Juste à la sortie de 74 THE RED BULLETIN
« Quand vous vivez sans eau, c’est un souci qui détermine », dit George McGraw, le fondateur de DigDeep, l’organisme qui finance le Navajo Water Project.
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