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UN MARCHÉ DES LOGICIELS EN ÉVOLUTION<br />
DOSSIER<br />
d’obtenir des financements à la hauteur<br />
des enjeux, ce qui n’est malheureusement<br />
pas le cas en France à l’heure actuelle,<br />
contrairement à d’autres marchés puissants<br />
en matière de cosmétiques, comme par<br />
exemple la Corée du Sud. D’autres pistes<br />
doivent alors être explorées.<br />
Il est possible de faire travailler l’ensemble<br />
des industriels de la filière sur des sujets<br />
non-concurrentiels tels que la relation<br />
client-fournisseur, afin d’identifier et de<br />
mettre en œuvre les bonnes pratiques.<br />
Pour les entreprises clientes, les relations<br />
avec leurs fournisseurs doivent être plus<br />
formalisées et collaboratives sur les sujets<br />
de conception/définition, et d’industrialisation.<br />
De leur côté, les fournisseurs se<br />
doivent d’élaborer des produits de qualité<br />
irréprochable issus de processus d’obtention<br />
parfaitement maitrisés - le travail d’équipe<br />
est ici essentiel pour éviter les mésententes<br />
et réduire les délais de fabrication.<br />
Si le soutien des autorités est primordial,<br />
les industriels cosmétiques se doivent de<br />
réaliser un travail d’introspection et d’aller<br />
identifier les bonnes pratiques issues<br />
d’autres secteurs et facilement adaptables.<br />
Ainsi, s’inspirer des secteurs automobile,<br />
pharmaceutique et agro-alimentaire pourrait<br />
aider à améliorer respectivement les<br />
processus de production, de maîtrise de<br />
la qualité et d’innovation.<br />
LA DIGITALISATION, IMPÉRATIF DE<br />
L’ÈRE DU TEMPS<br />
A l’heure actuelle, l’un des freins majeurs à<br />
la digitalisation de l’industrie cosmétique<br />
réside dans une forme de peur de l’inconnu<br />
ou du changement, et dans une méconnaissance<br />
quant aux capacités du cloud, du<br />
stockage des données, et de l’automatisation<br />
des processus. Désormais, la pandémie<br />
a accéléré la transformation digitale des<br />
entreprises de manière globale, et souligné<br />
l’importance de faciliter les échanges d’informations.<br />
Si les entreprises cosmétiques<br />
ont elles aussi rapidement adopté les outils<br />
digitaux pour leur fonctionnement général,<br />
des efforts restent à fournir, notamment sur<br />
la digitalisation des processus de réglementations,<br />
de tests, d’emballage, ou encore au<br />
niveau de la distribution.<br />
Les bénéfices de la digitalisation sur la<br />
qualité sont considérables : en impliquant<br />
l’ensemble des acteurs concernés dans le<br />
processus de production, on centralise des<br />
informations qui permettent d’obtenir une<br />
visibilité accrue sur les projets et une bien<br />
meilleure réactivité dans l’identification et<br />
la résolution des problèmes. Les décideurs,<br />
chacun à son niveau, sont davantage et surtout<br />
mieux informés, ce qui leur donne les<br />
moyens de mieux décider, plus rapidement,<br />
en limitant retards et surcoûts. En définitive,<br />
chaque métier de la filière est un acteur et<br />
constructeur de la qualité. Une nécessité,<br />
à l’heure où les attentes des consommateurs<br />
se font de plus en plus exigeantes à<br />
ce niveau.<br />
INVESTIR POUR RÉPONDRE À<br />
L’ÉVOLUTION DES ATTENTES DES<br />
CONSOMMATEURS<br />
L’important n’est pas de travailler plus,<br />
mais de réaliser les efforts qui permettront<br />
de travailler mieux et plus rapidement.<br />
Les attentes des consommateurs vis-àvis<br />
des industriels évoluent rapidement<br />
et leur loyauté par rapport aux marques<br />
est devenue plus exigeante, notamment<br />
sur les sujets du développement durable<br />
et de l’éthique. À cet effet, la non-qualité<br />
fait partie des considérations environnementales<br />
dont les industriels doivent se<br />
saisir lorsqu’il s’agit d’éviter des étapes de<br />
La filière cosmétique<br />
doit répondre ensemble<br />
aux enjeux lié<br />
à la digitalisation<br />
tri de produits non-conformes. Concevoir<br />
un produit de qualité du premier coup,<br />
c’est accorder encore plus d’importance à<br />
cette question de l’environnement, au-delà<br />
d’une réduction des coûts et des délais de<br />
mise sur le marché. D’autant plus que les<br />
industriels français maîtrisent déjà certains<br />
sujets tels que les packagings recyclés,<br />
développés dans un cadre de recherche<br />
pure et non-compétitive sur la nature et<br />
la dégradabilité des emballages.<br />
Les opérateurs ont conscience des défis qui<br />
les attendent : sur le digital notamment,<br />
comment s’adapter à la demande, vendre<br />
ses produits et obtenir les financements<br />
nécessaires à leur conception ? L’aspect<br />
réglementaire n’est pas en reste : avec une<br />
réglementation toujours plus riche et plus<br />
complexe, le fait de pouvoir s’adapter à<br />
toute vitesse est un levier de compétitivité<br />
indéniable, pour éviter des délais de misesur-le-marché<br />
insupportables et s’affranchir<br />
autant que possible des contraintes<br />
économiques.<br />
Pour lever les freins de la coopération et<br />
accomplir un effort collectif nécessaire en<br />
temps de (sortie de ?) crise, les industriels<br />
de la filière cosmétique doivent se donner<br />
la bonne impulsion, et répondre ensemble<br />
aux enjeux liés à la digitalisation, au développement<br />
durable - en vue, in fine, de<br />
l’amélioration des processus de production<br />
et de la qualité des produits finis ●<br />
David Egée<br />
©Shutterstock<br />
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°<strong>90</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2021 I 29