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VOL44_no1_Hiver2022_Échos du Congrès

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Pourquoi l’album jeunesse?<br />

Chronique pédagogique de Lesley Doell | Conseillère pédagogique nationale de l’ACPI | ldoell@acpi.ca<br />

ACPItualités<br />

Puisque cette interview de<br />

Caroline Roux, présidente de<br />

l’ACPI, a été menée à l’oral,<br />

nous avons laissé des traits<br />

de l’oralité. Nous avons recréé<br />

l’ambiance de cette façon.<br />

Lesley – Caroline, tu es super inspirée et passionnée par<br />

les albums jeunesse. D’où te vient cette passion?<br />

Caroline – C’est une bonne question, parce que je me suis<br />

longtemps demandé d’où me venait ce goût-là pour les<br />

albums jeunesse. Ça remonte vraiment loin, probablement<br />

à l’époque de mon entrée à l’université. Il y avait une<br />

enseignante passionnée de littérature jeunesse, Lucille<br />

Mandin, qui est d’ailleurs une grande amie de l’ACPI.<br />

Lucille m’a enseigné un cours sur la littérature jeunesse<br />

pendant mon bac. C’est à ce moment-là que j’ai songé que<br />

cette passion a vraiment commencé quand j’étais toute<br />

petite. Je vivais dans une maison où il y avait des livres. Ce<br />

n’étaient pas nécessairement nos livres, mais je me souviens<br />

d’être allée à la bibliothèque municipale. C’était vraiment<br />

important. Je ne me rappelle pas le moment précis qui a<br />

tout déclenché, mais se raconter des histoires, aller visiter<br />

la bibliothèque, pour moi, c’étaient des moments vraiment<br />

importants dont je me souviens. Je me souviens de ceci :<br />

quand j’allais dans les camps de vacances, j’adorais aller au<br />

lit le soir, parce qu’on nous lisait tout le temps une histoire.<br />

Donc, ça remonte à loin tout ce monde imaginaire.<br />

Je dirais que le seul souvenir un peu moins rose avec<br />

la littérature jeunesse, c’est quand je suis arrivée au<br />

secondaire. À mon arrivée au secondaire, on a commencé à<br />

nous imposer des romans que souvent je n’aimais pas. On<br />

avait de grandes feuilles d’exercices où on devait répondre<br />

à plein de questions avec des livres. Ça ne me plaisait pas.<br />

Ce souvenir d’enfance est toujours resté. J’irais plus loin en<br />

disant qu’une enseignante de la maternelle m’a vraiment<br />

amenée à être enseignante et m’a inculqué cette passion.<br />

Je me souviens très bien de certains albums qu’elle nous<br />

lisait en maternelle.<br />

Lesley – En maternelle!<br />

Caroline – Je m’en souviens très bien. Même qu’il y a<br />

quelques années, j’ai essayé de retrouver cette prof- là.<br />

Je me souviens d’un livre en particulier : La surprise de Dame<br />

Chenille. Ceux qui sont nés et ont grandi au Québec avaient<br />

accès à la télévision francophone de Radio-Canada. On<br />

pouvait y voir l’émission L’Évangile en papier. L’animateur<br />

Claude Lafortune y faisait tout l’Évangile : l’histoire de la<br />

Bible avec <strong>du</strong> papier. Il mettait à profit les arts, il les reliait<br />

aux histoires. Mon enseignante de la maternelle, elle, avec<br />

son livre La surprise de Dame Chenille, nous a fait faire des<br />

projets. Dans ce livre, les illustrations étaient vraiment<br />

importantes. Elles étaient toutes faites avec <strong>du</strong> papier de<br />

montage. Je me souviens d’avoir fait des chenilles et des<br />

chenilles (moi qui déteste les chenilles!). On avait un gros<br />

projet dans la classe de maternelle. C’est très clair dans<br />

ma tête.<br />

À partir de ce moment-là, quand j’étais à l’université au<br />

cours sur la littérature jeunesse, j’ai vraiment compris<br />

rétroactivement l’importance que ces expériences avaient<br />

eue pour moi. Elles m’avaient probablement menée à<br />

l’enseignement, jusqu’à un certain point, et à l’utilisation<br />

de la littérature jeunesse dans mes pratiques. Pour moi,<br />

c’était très important de retracer cette dame, de lui dire, il y<br />

a quelques années, la grande influence qu’elle avait exercée<br />

sur moi qui me souviens très bien de ce qui se passait dans<br />

cette classe-là.<br />

Ceci me ramène à mes souvenirs et à la résultante :<br />

comment un prof peut vraiment avoir une influence sur<br />

nous sans vraiment qu’on s’en rende compte; à rebours,<br />

comme enseignant, l’impact qu’on peut avoir sur les jeunes<br />

qui sont dans notre classe. Quelquefois, on ne voit pas cet<br />

impact tout de suite… ou on ne le verra peut-être jamais,<br />

mais on a un impact à long terme par certaines de nos<br />

actions et de nos pratiques.<br />

Vol. 44, n o 1, hiver 2022 | 7

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