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VOL44_no1_Hiver2022_Échos du Congrès

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ACPItualités<br />

l’auteur voulait dire par ce livre-là? » Il y a également<br />

le point de vue <strong>du</strong> personnage et les expressions<br />

idiomatiques. Il y a beaucoup d’habiletés en lecture qu’on<br />

peut travailler à partir d’un album.<br />

L’album est une bonne façon de motiver nos élèves qui ont<br />

un peu plus de difficultés en lecture. L’album, c’est moins<br />

lourd et c’est plus court. On s’assoit avec sa classe le temps<br />

d’une période, on peut lire son album, on peut avoir des<br />

conversations, on peut travailler son objectif. Tandis que<br />

dans un gros roman où on va voir un texte lent, quelquefois<br />

c’est trop lent. Ça décourage les élèves. Il y a également<br />

beaucoup de visuel dans un album. On parle de l’alliance<br />

d’un texte avec une image. L’image est porteuse de sens. Ça<br />

aide nos lecteurs qui ont un peu plus de difficultés. Malgré<br />

qu’il puisse y avoir un texte beaucoup moins long, on peut<br />

arriver à nos intentions pédagogiques de la même façon.<br />

L’album jeunesse est bon pour tous les âges. Ça dépend de<br />

ce qu’on fait avec.<br />

Lesley – Ça m’a fait penser à une question à deux volets.<br />

Comment arrives-tu personnellement à choisir un<br />

album et à déterminer que c’est un album de qualité<br />

digne d’être enseigné?<br />

Caroline –J’en aurais tellement à dire là-dessus, mais<br />

j’aimerais juste mentionner deux ou trois raisons avant, puis<br />

je vais expliquer comment on choisit son album après ça.<br />

En fait, une des raisons arrive avec ta question, parce que<br />

c’est important. L’album peut nous permettre d’aborder<br />

des sujets ou des thèmes avec nos élèves, d’activer les<br />

connaissances, de développer le vocabulaire, de faire<br />

une provocation et d’aborder des thématiques qui sont<br />

difficiles. Par exemple, si un élève dans la classe vit de<br />

l’intimidation, ce n’est pas facile d’aborder le sujet. Si on<br />

commence par une histoire, on la raconte, on parle aux<br />

élèves et on leur fait faire des liens avec cette histoire et<br />

parler de l’intimidation. C’est un angle beaucoup plus doux,<br />

qui va beaucoup plus aller chercher nos élèves.<br />

Les deux derniers points que je veux mentionner, ce sont<br />

d’abord les illustrations. Les illustrations sont vraiment<br />

porteuses de sens dans un album. Au-delà de parler de<br />

la technique, parce qu’on a vraiment des chefs-d’œuvre.<br />

Gabrielle Grimard, par exemple, est une illustratrice<br />

québécoise qui fait toujours ses illustrations à la peinture<br />

à l’huile. Elle peut passer des journées sur une page, pour<br />

une illustration dans un album. Elle réalise vraiment des<br />

chefs-d’œuvre. Quand on se met à lire les images et à<br />

regarder tout le processus de l’art, on peut aborder ça<br />

avec nos élèves. Au-delà <strong>du</strong> processus artistique, on peut<br />

en arriver à faire des expériences, des prédictions, faire<br />

parler nos élèves à propos des images. Dans les livres et<br />

les illustrations, des indices vont nous aider à prédire la fin<br />

de l’histoire. Ça me fait beaucoup penser à un atelier que<br />

j’avais suivi, sur l’approche intégrée de Roy Lyster, où une<br />

enseignante prenait des œuvres d’art qui incitaient ses<br />

élèves à commenter les œuvres d’art. Les livres peuvent<br />

nous mener à la même pratique. Il s’agit de prendre un<br />

album jeunesse et d’arriver avec une bonne intention<br />

pédagogique en vue de faire parler nos élèves.<br />

Finalement, ça m’amène à faire le pont avec l’écriture.<br />

L’album va nous amener vers une écriture. Ça peut nous<br />

amener à écrire à la manière de l’auteur. Si j’ai un petit livre<br />

à structure répétitive, on reprend la structure. On travaille<br />

la grammaire interne parce qu’on travaille la phrase à<br />

l’oral pour arriver à l’écriture. On a aussi tous les albums<br />

où, par exemple, on pourrait imaginer une fin. On arrête<br />

à un moment stratégique et on imagine la fin. On peut le<br />

faire à l’oral ou à l’écrit : changer les personnages, prendre<br />

une histoire et la tourner en pièce de théâtre ou créer une<br />

affiche, un beau titre, une belle couverture, une nouvelle<br />

quatrième de couverture où on a le résumé. Il y a tellement<br />

de possibilités avec un livre qu’on peut exploiter avec nos<br />

élèves. Tout dépend de notre intention.<br />

Cela m’amène aussi à dire que l’album en immersion, c’est<br />

beaucoup pour faire parler les élèves. On veut travailler<br />

l’oral et parler de nos lectures. C’est très important, car il<br />

nous revient de développer ce goût de lire. Ça va favoriser<br />

l’apprentissage de la lecture. Avoir des discussions, travailler<br />

la conscience phonologique, les rimes chez les petits…<br />

la lecture de l’album à voix haute nous permet beaucoup<br />

d’arriver à ça.<br />

Vol. 44, n o 1, hiver 2022 | 9

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