Property Today FR 2022 Editie 10
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PROPERTYTODAY<br />
11<br />
En général, deux principes pouvaient être<br />
tirés de ce précepte.<br />
Le premier impliquait que le copropriétaire<br />
était autorisé à apporter des modifications<br />
mineures à sa partie privative sans l'accord<br />
des autres copropriétaires, mais à la seule<br />
condition de ne pas mettre en danger les<br />
parties communes au sein de son lot en y<br />
apportant des modifications structurelles;<br />
par exemple, il ne peut déplacer un mur de<br />
soutènement mitoyen de son appartement<br />
ou ajuster l'aspect architectural au niveau de<br />
la façade de son lot.<br />
Le deuxième principe impliquait que les<br />
modifications des parties communes par un<br />
copropriétaire ne devaient pas être de nature<br />
à constituer un obstacle pour les autres<br />
copropriétaires, par exemple l'occupation<br />
illégale d'un couloir commun à usage privé.<br />
2. Reduction des obstacles grâce<br />
au avec le "droit unilatéral de<br />
modifier les parties communes"<br />
Dans le nouvel article 3.82 § 2 du Code civil,<br />
le législateur propose une réglementation<br />
qui réduit les obstaclesà la modification des<br />
parties communes intérieures et extérieures.<br />
Celle-ci est formulée comme suit :<br />
"§ 2. En outre, les copropriétaires individuels<br />
et les opérateurs de service d’utilité<br />
publique agréés ont légalement et à titre<br />
gratuit le droit d’installer, d’entretenir ou de<br />
procéder à la réfection de câbles, conduites<br />
et équipements y associés dans ou sur<br />
les parties communes, dans la mesure<br />
où ces travaux ont pour but d’optimaliser<br />
l’infrastructure pour le ou les propriétaires et<br />
utilisateurs des parties privatives concernées<br />
dans le domaine de l’énergie, de l’eau ou des<br />
télécommunications et dans la mesure où les<br />
autres copropriétaires individuels ou, le cas<br />
échéant, l’ACP ne doivent pas en supporter<br />
les charges financières. Celui qui a installé<br />
cette infrastructure pour son propre compte<br />
reste propriétaire de cette infrastructure qui<br />
se trouve dans les parties communes ".<br />
Selon le législateur, ce règlement vise à<br />
"donner aux copropriétaires un accès plus<br />
souple aux ressources modernes d'énergie et<br />
de télécommunications".<br />
3. Définition des câbles, conduites<br />
et équipements y associés<br />
Le champ d'application de l'article 3.82<br />
§ 2 du Code civil s'étend à l'installation,<br />
à l'entretien et au renouvellement des<br />
"câbles, conduites et équipements y<br />
associées". En général, un câble est une<br />
gaine qui s'emmanche autour d'un ou<br />
plusieurs conduits, tandis qu'un tuyau sert<br />
soit à évacuer les eaux pluviales, les eaux<br />
de gouttière et les matières fécales, soit à<br />
transporter du gaz, de l'eau, de l'électricité<br />
ainsi que des signaux audio, téléphoniques<br />
et vidéo.<br />
L'article 3.82 § 2 du Code civil est<br />
spécifiquement adapté à cette dernière<br />
partie, car le texte fait référence à des<br />
travaux qui visent à optimiser l'infrastructure<br />
pour le propriétaire ou les propriétaires<br />
et utilisateurs des lots concernés dans<br />
le domaine de l'énergie, de l'eau ou des<br />
télécommunications '.<br />
En d'autres termes, les conduites doivent<br />
être destinées soit au transport d'énergie<br />
ou d'eau d'une part, soit à la transmission<br />
d'impulsions et/ou de données relatives<br />
à informatique, multimédia, réseaux,<br />
téléphone, etc . d' autre part.<br />
Le terme "équipements y associés" n'a hélas<br />
pas été défini par le législateur, malgré la<br />
demande du Conseil d'État.<br />
Ce dénominateur peut inclure les<br />
accessoires, installations, équipements et<br />
travaux qui sont liés à l'infrastructure de<br />
câbles et de canalisations afin de les exploiter<br />
de manière efficace et fonctionnelle,<br />
par exemple l'ajout d'une antenne pour<br />
transmettre les signaux, d'une prise pour<br />
faire fonctionner le point de charge, d' une<br />
gaine pour supporter le câble, d'un coffret<br />
pour encastrer une console ou un tableau<br />
de commande, d'un coffret compteur pour<br />
enregistrer les unités consommées, d'un<br />
tubage vide pour faire passer un câble, etc.<br />
4. Qualification des câbles, tuyaux<br />
et installations associées<br />
Les câbles et conduites d'un immeuble<br />
à appartements sont normalement<br />
considérés comme des parties communes<br />
; les équipements y associés suivent<br />
naturellement la qualification de la<br />
partie principale et sont donc également<br />
communs. Ces matières étant en général<br />
considérées comme des parties communes,<br />
rien ne peut, en principe, être modifié sans<br />
l’accord de l'ACP.<br />
En outre, toute superstructure, sous-structure<br />
ou adjonction aux parties communes est<br />
interdite, sauf autorisation de l'assemblée<br />
générale dans les conditions fixées par<br />
celle-ci.<br />
Afin de répondre à la nécessité pour<br />
chacun d'être en phase avec les<br />
nouvelles constructions et les évolutions<br />
technologiques, le législateur accorde<br />
aux copropriétaires individuels et aux<br />
exploitants de services publics un droit<br />
légal de modification dans ou sur les parties<br />
communes, qui pourrait être considéré<br />
comme un "droit unilatéral pour changer les<br />
parties communes".<br />
5. Conditions fondamentales<br />
d'application du "droit unilatéral<br />
de modification des parties<br />
communes"<br />
Afin de pouvoir invoquer le " droit unilatéral<br />
de modifier les parties communes ", une<br />
condition explicite est imposée tant du côté<br />
de l'actif que du côté du passif.<br />
D'une part, les travaux doivent viser à<br />
"optimiser l'infrastructure pour le ou les<br />
propriétaires et usagers des parties privatives<br />
concernées en matière d'énergie, d'eau ou de<br />
télécommunications". En revanche, les autres<br />
copropriétaires individuels ou, le cas échéant,<br />
l’ACP " ne peuvent en supporter aucune<br />
charge financière ".<br />
Les deux intérêts devront donc être pris en<br />
compte dans l'évaluation.