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pas la pratiquer et à lui préférer l’amour du prochain. La caducité déclarée
des vertus évangéliques comme, justement, l’amour du prochain, ou bien
encore le pardon des offenses, la politique de l’autre joue tendue après la
gifle, laisse le champ libre à ce vice devenu vertu postmoderne.
Sans contrepoids, la haine se répand d’autant mieux qu’elle peut se
manifester de façon anonyme sur les réseaux sociaux. Le pseudonyme
permet à d’aucuns de faire profession de haine. La schizophrénie fonctionne
à plein régime puisque certains journalistes travaillant dans la presse du
politiquement correct******** ont pu, pendant des années, sous couvert
d’anonymat, se rendre coupables de harcèlement moral, de sexisme, de
phallocratie, de misogynie, d’homophobie, d’antisémitisme avec une
jubilation non feinte.
Effondrement de la morale traditionnelle, impunité de l’anonymat permise
par les réseaux sociaux, la haine est devenue monnaie courante. Elle permet
d’empêcher le débat, la discussion, l’échange, la controverse au seul profit
de la déconsidération de la personne. La logique du bouc émissaire tient le
haut du pavé.
Dans la configuration postmoderne, la haine va à ceux qui ne
s’agenouillent pas devant les vérités révélées de la religion autoproclamée
progressiste. La presse d’État subventionnée par l’argent public, mais
également les médias privés, eux-aussi dépendant de l’argent public versé
par le même État pour vivre et survivre, activent la haine sans vergogne.
C’est leur fonds de commerce.
L’insulte, le mépris, l’injure, l’outrage, l’invective, l’offense font la loi
sous prétexte de liberté de la presse ou, plus largement, de liberté
d’expression – une liberté d’expression qui s’avère souvent à sens unique.
Mieux vaut se trouver dans le sens du vent dit progressiste pour en
bénéficier que dans celui du souverainisme – pour ne prendre qu’un
exemple dans lequel la haine se manifeste sans retenue.
Mais on pourrait lister quelques sujets qui génèrent immédiatement la
haine et interdisent tout débat serein : l’avortement, l’euthanasie, la peine de
mort, le nucléaire, le réchauffement climatique, la nature de l’islam, le
mariage homosexuel, la gestation pour autrui, l’identité nationale, le parti
de Marine Le Pen, la question israélo-palestinienne – en fait, des questions
qui permettent d’interroger la nature du catéchisme de l’Europe
maastrichienne.