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que les victimes de cette fausse information la répandent dès leur retour. Le
régime marxiste-léniniste faisait de même avec des hôtes de marque,
notamment des intellectuels qui ont été nombreux à se goberger aux frais du
bolchevisme pendant des décennies avant de s’en faire les ardents
propagandistes de retour dans le monde dit libre.
X : Le sang versé par les cochons pour faire régner la terreur parmi les
animaux rappelle que le régime soviétique a abondamment pratiqué les
purges et la terreur en inquiétant, persécutant, tabassant, torturant,
déportant, exécutant, jusque parmi ses partisans. Pour que la terreur soit
efficace, il ne faut pas qu’elle s’attaque aux seuls coupables, il faut qu’elle
n’épargne surtout pas les innocents. Quand Malabar, qui est le prototype de
l’ouvrier abruti zélé, borné et productiviste, obéissant et bas du front,
propagandiste du pouvoir et dévot de son tyran, se fait attaquer par la police
politique de Napoléon, il n’est évidemment coupable de rien ! Du fait de
son innocence, il apparaît comme une victime idéale, car, puisque chacun
sait qu’il n’a rien à se reprocher mais que le pouvoir le décrète peccamineux
et reprochable, n’importe qui a du souci à se faire et pas seulement les
fautifs. Le spectacle de la punition de l’innocent terrorise le spectateur.
C’est alors que le gouvernement terroriste atteint son but qui est de
soumettre la totalité des sujets à sa férule afin d’obtenir une servitude
volontaire. Le pouvoir veut qu’on ait peur de lui et, pour ce faire, rien de
mieux que le châtiment de l’immaculé. La mise en cause de Malabar
rappelle celle de Kamenev, Zinoviev, Kirov et de tant d’autres lors de la
Grande Terreur stalinienne des années 30 – qui fit pas loin de un million de
morts…
Y : L’autocritique des sujets du pouvoir fait partie du dispositif de la
terreur : devant une brochette de juges révolutionnaires, le supposé
coupable, la plupart du temps considéré comme un coupable avéré, y
confesse publiquement des fautes, véritables ou imaginaires, afin d’obtenir
une rémission du pouvoir qui montre ainsi sa grandeur, sa magnanimité,
mais aussi sa rigueur, sa force, sa résolution, donc sa puissance, c’est-à-dire
sa toute-puissance. La confession débouche sur une absolution ou sur une
damnation, mais l’absolution ne présume pas qu’il n’y aura pas damnation
quelque temps plus tard ! Il s’agit d’humilier, d’abaisser, de rabaisser,
d’avilir, afin de montrer publiquement qui a le pouvoir de vie et de mort sur