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Le Coran - unesdoc - Unesco

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<strong>Le</strong> Monde<br />

de l'Islam<br />

^- Faire connaître l'Islam est, certes, une<br />

oeuvre pieuse, mais à la condition de faire<br />

prévaloir le dialogue et la douceur sur la vio¬<br />

lence et la manière forte : « Appelle à la voie<br />

de ton Seigneur par la sagesse et la bonne<br />

exhortation. Discute avec (les opposants) de<br />

la manière la plus bienveillante » (XVI, 112).<br />

<strong>Le</strong> texte coranique devient encore plus exi¬<br />

geant lorsqu'il s'agit des « hommes du<br />

Livre », qu'ils soient juifs ou chrétiens : « ne<br />

discute avec les gens du Livre que de la<br />

manière la plus bienveillante » (XXIX, 45).<br />

Comment peut-on d'ailleurs contraindre une<br />

âme humaine à aimer ce qu'elle refuse ? Une<br />

adhésion obtenue par la coercition serait<br />

superficielle et éphémère.<br />

Cependant, la difficulté n'est pas totale¬<br />

ment vaincue, et il ne nous appartient pas,<br />

au moment où nous cherchons à nouer le<br />

dialogue entre les civilisations et entre les<br />

hommes, de l'éluder ou de lui trouver des<br />

solutions trop sommaires.<br />

En effet, les détracteurs de l'Islam ne ces¬<br />

sent de mettre l'accent sur quelques versets<br />

coraniques qui appellent, il est vrai, à « la<br />

guerre sainte ». A l'appui de leur thèse, ils<br />

évoquent aussi des « faits historiques » que,<br />

le plus souvent, ils connaissent ou interprè¬<br />

tent mal.<br />

Or, ces versets et ces faits ne prennent<br />

tout leur sens que dans la mesure où nous<br />

les replaçons dans leur contexte historique.<br />

Comme toute religion, l'Islam n'est pas un<br />

événement désincarné. Il s'est produit dans<br />

l'espace et dans le temps, il a surgi parmi les<br />

hommes et parmi les idées. <strong>Le</strong>s premiers<br />

musulmans qui l'ont adopté ont été, eux<br />

aussi, soumis aux vicissitudes du mouve¬<br />

ment historique universel et aux contingen¬<br />

ces de l'existence humaine, avec ses com¬<br />

posantes idéologique, politique, économi¬<br />

que et intellectuelle. Entre l'engagement et<br />

l'abstention, ils ont choisi la solution la plus<br />

difficile, quitte à devoir participer à des com¬<br />

bats qu'ils n'ont pas choisis.<br />

En effet, le recours à la guerre, fût-elle<br />

sainte, est soumis à toutes sortes de restric¬<br />

tions matérielles et morales et à une longue<br />

série de conditions sévères ; la guerre n'est<br />

qu'un « pis-aller » conjoncturel. <strong>Le</strong> musul¬<br />

man peut répondre à une agression dont il<br />

est la victime, mais il ne doit en aucun cas<br />

commencer par agresser autrui. « Celui qui<br />

vous a agressés, agressez-le exactement<br />

comme il vous a agressés et craignez Allah,<br />

et sachez qu'Allah est avec ceux qui le crai¬<br />

gnent » (11, 193). Défense légitime oui,<br />

jamais offensive, illicite. C'est pourquoi<br />

aussi, en prescrivant la guerre au musulman,<br />

le <strong>Coran</strong> reconnaît que l'on ne peut avoir<br />

pour elle que de l'aversion. C'est vraiment<br />

un « pis aller », une contrainte imposée. « Il<br />

vous est prescrit de combattre, et vous<br />

l'avez en aversion. Telle chose abhorrée de<br />

vous peut être un bien, telle autre que vous<br />

chérissez peut être un mal... (Il, 214). <strong>Le</strong><br />

musulman n'a le droit de combattre que<br />

ceux qui le combattent : « Combattez dans<br />

la voie d'Allah ceux qui vous combattent,<br />

mais ne commettez pas d'injustice. En<br />

vérité. Dieu n'aime pas ceux qui commettent<br />

l'injustice » (II, 189). D'ailleurs, nulle autre<br />

religion que l'Islam n'a strictement défini les<br />

droits de représaille et l'exercice de la ven- J<br />

16<br />

Photo Abdelaziz Fnkha© Sud Editions, Tunis<br />

Ci-dessus, l'un des quatre minarets de la Mosquée du Prophète, à Médine. Capitale<br />

du premier Etat musulman, instauré par le Prophète lui-même, après son émigra¬<br />

tion (hégire) de la Mecque en septembre 622 (an 1 de l'Hégire), Médine est<br />

aujourd'hui, avec la Mecque et Jérusalem, l'une des trois villes les plus vénérées du<br />

monde musulman. La propre demeure du Prophète, où se réunissaient les croyants<br />

pour la prière, servira de modèle aux mosquées futures. <strong>Le</strong> Prophète fut enterré<br />

dans une chambre, comme le furent aussi les deux compagnons qui lui succédèrent<br />

à la tète de la communauté : Abu Bakr et Omar. La mosquée de Médine a été bâtie<br />

au 2e/Vltle siècle par le calife ommeyade al-Walid. Plusieurs fois reconstruite à la<br />

suite d'incendies, elle a été considérablement agrandie par le sultan ottoman Abdul<br />

Majid vers le milieu du XIXe siècle, puis, à partir de 1953, par les rois de l'Arabie<br />

séoudite. L'édifice actuel ne conserve pratiquement de la construction ommeyade<br />

que les tombeaux du Prophète, de sa fille Fatima et de ses deux successeurs. A<br />

droite, Ghardaia, ville fortifiée d'Algérie, dominée par sa mosquée. Elle fut fondée<br />

au 48/X« siècle par des Berbères appartenant à la secte musulmane Ibadiya.

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