"- La mobilisation historique des petits peu¬ ples pour un combat libérateur contre les grandes puissances est aujourd'hui réactua¬ lisée par une nouvelle philosophie révolu¬ tionnaire de l'Islam qui projette de faire échec à toutes les situations d'exploitation qui attisent les haines entre les nations et à tous les écarts qui font aujourd'hui deux humanités. <strong>Le</strong>s principes islamiques qui brisent les barrières raciales, nationales, économiques et culturelles, sont encore vivants pour ani¬ mer les espoirs des masses dans un grand nombre de pays du tiers-monde. Une huma¬ nité où il n'y a plus de discrimination entre cultivés et incultes, entre « hommes du livre » et « gentils », entre riches et pauvres, continue, conformément aux textes fonda¬ mentaux de l'Islam, d'être un projet univer¬ sel qui n'est pas seulement une utopie. L'Islam ne se propose pas comme la seule communauté universelle, car il est en prin¬ cipe et en pratique multicommunautaire. Mais les diversités nationales et culturelles, ainsi que les variétés d'expériences politi¬ ques n'empêchent pas l'humanité d'être une dans ses fondements anthropologiques et dans la finalité de son existence. C'est en liant la reconnaissance de cette diversité à l'affirmation de cette unité que la pensée sociale de l'Islam peut montrer toute sa nou¬ veauté et sa créativité, face aux drames de coexistence dont souffre l'humanité con¬ temporaine. La reconnaissance de chaque entité socio¬ culturelle, sans jugement de valeur hiérarchi¬ sant, est le point de départ de cette anthro¬ pologie nouvelle qui ouvre le communauta- risme sur l'universalité. C'est qu'en Islam, l'universalité n'est jamais diluante, puisque l'humanité toute entière et la personne humaine individualisée ont la même valeur existentielle et se reconnaissent réciproque¬ ment. Comme dans l'affirmation du texte coranique qui proclame que supprimer une vie humaine sans motif de meurtre ou de corruption sur terre, équivaut au meurtre de l'humanité tout entière, et que redonner vie à un seul homme équivaut à faire revivre l'ensemble de l'humanité. * 58 Abdel Majid Meziane Pages en couleurs Page 59 L'art persan a connu son âge d'or sous les Séfévides, dynastie fondée en 920/1514 par Shah Ismail et qui régna sur la Perse jusqu'au 12e/XVIIIe siècle. La Mosquée royale (Masjid-i Shah) d'Ispahan, en Iran, a été édifiée au 11e/XVII« siècle, dans le cadre d'une immense entreprise d'urbanisation qui comprenait aussi bien des monuments religieux que des palais, des jardins et des travaux hydrauliques. Cette mosquée est surtout célèbre pour le revêtement de faïence qui orne les minarets, les murs donnant sur la cour, les murs intérieurs, et les coupoles dont celle de la prière (notre photo). Photo Jean Mazenod © Editions d'art Lucien Mazenod, Pans Page 60 La conquête de Delhi en 932/1526 par Babour (un descendant de Gengis Khan) donna naissance à la dynastie des Moghols, sans doute la plus prestigieuse que connut l'Inde musulmane. Influencée par la Perse dont elle emprunta la langue, mais sachant aussi garder son originalité, la culture indienne de l'époque moghole s'illustra par d'importantes réalisations littéraires et artistiques. En architecture, un style original est né sous l'impulsion de l'empereur Akbar (10e-11e/XVIe-XVIIe siècle), marqué par des convergences entre l'art musulman et l'art hindou. Eh haut : baies à claustra de marbre du mausolée de Itimour al-Dawla, ministre de Shah Jahangir (11«/XVIIe siècle), a Agra, en Inde. Toutes les surfaces du mausolée sont recouvertes de panneaux de marbre ajouré, avec des motifs floraux et géométriques. Photo © Henri Stierhn, Genève A la mort du sultan Soliman le Magnifique (10e/XVIe siècle), l'empire ottoman englobait la Turquie, les Balkans jusqu'au Danube et l'ensemble du monde arabe à l'exception du Maroc. Sous l'influence des sultans, la culture islamique connut un essor dans tous les domaines. <strong>Le</strong>s arts du livre étaient particulièrement prisés â la cour et les calligraphies firent preuve d'une' extrême inventivité. En bas : calligraphie de Hasan Ahmad Qara Hasari (10"/XVI* siècle). Il s'agit d'une variante de la formule "Louange â Dieu". Photo Roland et Sabrina Michaud © Rapho, Pans Page 61 «La volonté de l'Islam de conserver son authenticité n'est nullement incompatible avec son désir sincère de collaborer avec les diverses religions et doctrines si le but de cette collaboration est le profit de l'homme et le bien de l'humanité, car, ainsi que l'a dit le Prophète (sur lui la Grâce et la Paix) : «<strong>Le</strong>s créatures sont toutes famille à la charge de Dieu et la plus aimée d'entre elles auprès de Dieu est celle qui est la plus utile à Sa famille». Bien plus, c'est cette volonté même de conserver son authenticité qui rend l'Islam plus à même d'enrichir l'humanité dans les domaines où se rencontrent les civilisations et où s'influencent mutuellement les cultures. La rencontre des cultures est à notre époque plus appa¬ rente que dans le passé lorsque chaque grande culture pensait posséder les valeurs les plus hautes et croyait être la seule à mériter l'expansion et la domination du monde. Aujourd'hui, les hommes croient à la diversité des cultu¬ res et à leur interpénétration, et à la richesse engendrée par leurs échanges. [...] La culture islamique est sans nul doute appelée à notre époque à se faire connaître et à participer au dialogue des Fondée au 2e/Vllle siècle par les Idrissides, Fès (Maroc) devint, sous les Almorávides, l'un des principaux foyers de l'Islam d'Occident. <strong>Le</strong>s Marinides (6e-9e/Xlle-XVe siècle) choisiront par la suite Fès comme capitale et y élèveront des édifices somptueux, surtout des madrasas (écoles) dont la plus remarquable est Madrasat al-Attarin, construite au début du 8e/XIVe siècle. Notre photo : détail d'un mur dans la salle de prière. C'est l'apogée du style dit hispano-mauresque : les motifs ornementaux recouvrent sans interruption les murs lambrissés de faïence et d'onyx. Aujourd'hui, la médina (l'ancienne ville) de Fès est menacée dans l'intégrité de son patrimoine architectural et de son environnement naturel aussi bien que dans ses structures urbanistiques et ses activités traditionnelles. L'<strong>Unesco</strong> a donc lancé un appel à la solidarité internationale pour la sauvegarde de la ville. Plusieurs projets sont â l'étude pour la préservation et le développement de Fès qui fut l'un des plus brillants centres culturels de l'Islam. Photo Maximilien Bruggmann © La Spirale, Lausanne La culture islamique et le monde moderne civilisations et à leur interaction. Mais le monde d'aujourd'hui exige d'elle davantage et mieux que cela. Il attend de cette culture des solutions à ses problèmes majeurs et des moyens d'échapper aux crises idéologi¬ ques et économiques dans lesquelles il se débat actuelle¬ ment. » Extrait d'un discours prononcé par S. Exe. Mohammed Ali Alharakane, Secrétaire général de la Ligue Islamique Mondiale, au cours d'un colloque international sur l'Islam tenu à l'<strong>Unesco</strong>, à Paris, en décembre 1980. La Ligue Islamique Mondiale est une organisation internatio¬ nale non gouvernementale dont le siège est à la Mecque, et qui a des ramifications en Afrique, en Europe, en Asie et en Améri¬ que. Elle a pour rôle de servir la religion islamique, de la défen¬ dre, d'enseigner aux musulmans et d'unifier les communautés islamiques. La Ligue assure actuellement le secrétariat général de la réunion annuelle des Ministres des Waqfs et des Affaires Islamiques, du Conseil Supérieur International des Mosquées et du Comité Suprême de l'Information Islamique. Son Conseil Constitutif, où sont représentés 54 pays islamiques, se réunit annuellement pour étudier les activités de la Ligue et ses projets pour l'avenir.
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