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Ce tableau arithmétique, â droite,<br />
est un détail d'un manuscrit du<br />
6e/XM« siècle, intitulé Al Bahir fi ilm<br />
al-Hisab (<strong>Le</strong> Livre lumineux sur<br />
l'arithmétique) et rédigé par le<br />
mathématicien, médecin et philoso¬<br />
phe al-Samaw'al Ibn Yahia al-<br />
Maghribi, mort à Moragha vers<br />
575/1180. Il s'agit d'un système de<br />
nombres qui nous donne, sous<br />
forme d'un tableau triangulaire, le<br />
développement du binôme (a + b)m,<br />
m étant un exposant entier positif.<br />
En bas, à droite, le même tableau,<br />
dit en Occident "Triangle de<br />
Pascal", du nom du célèbre mathé¬<br />
maticien et penseur français Biaise<br />
Pascal qui l'a redécouvert au XVIIe<br />
siècle et qui passa longtemps pour<br />
son inventeur. Dans ce manuscrit<br />
arabe, conservé à la bibliothèque<br />
d'Aya Sofia, â Istanbul, al-Maghribi<br />
affirme qu'il a emprunté ce tableau<br />
au mathématicien arabe al-Kharaji,<br />
né sans doute vers la fin du 4e/Xe<br />
siècle. Ainsi la version arabe de ce<br />
tableau précède-t-elle de six siècles<br />
au moins le "Triangle de Pascal".<br />
Pendant l'âge d'or de la science<br />
islamique, l'aspect théorique de la<br />
musique était considéré comme<br />
une branche des mathématiques.<br />
D'éminents hommes de science<br />
musulmans, comme Ibn Sina et<br />
Qutb al-Shirazi, écrivirent des<br />
traités entiers sur la musique. <strong>Le</strong>s<br />
liens étroits unissant musique et<br />
mathématiques apparaissent sur<br />
cette page (en haut à gauche) tirée<br />
du chapitre sur la musique du<br />
Durrat al Taj, encyclopédie de<br />
philosophie et de science écrite en<br />
persan par al-Chirazi. A cette<br />
époque la science n'était pas aussi<br />
rigoureusement compartimentée<br />
que de nos jours ; la plupart des<br />
grands hommes de science de<br />
l'Islam maîtrisaient plusieurs<br />
disciplines. <strong>Le</strong> grand physicien Ibn<br />
al-Haytham se distingua aussi<br />
comme astronome et<br />
météorologiste et fut appelé "le<br />
père de l'optique". Médecin<br />
eminent, il s'intéressa<br />
particulièrement â l'ophtalmologie<br />
et fut l'un des premiers à découvrir<br />
que l'nil était un récepteur de la<br />
lumière émise par des corps<br />
lumineux. En bas, â gauche, dessin<br />
d'un oeil humain venant d'un traité<br />
d'ophtalmologie conservé à la<br />
Bibliothèque nationale, au Caire.<br />
Vers le 7S/Xllle siècle, de nombreux<br />
hommes de science musulmans se<br />
passionnaient pour les appareils<br />
mécaniques complexes, gadgets ou<br />
automates, comme ceux décrits<br />
dans le K/tab fi ma'rifat al-hiyal al-<br />
handasiyyah (<strong>Le</strong> livre de la<br />
connaissance des techniques<br />
mécaniques) écrit en 602/1206 par<br />
l'ingénieur al-Djazari. A droite,<br />
illustration d'un appareil<br />
hydraulique, décrit succinctement,<br />
comme «pouvant servir â la<br />
maison».