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La lumière et l'eau jouent un rôle important dans l'architecture islamique. Captée ou réfléchie grâce aux surfaces en stuc ou en carrelage, la lumière transforme l'édifice en un espace spirituel. Intégrée dans les cours, autour desquelles s'ordonnent la plupart des palais musulmans, à la fois source de fraîcheur et symbole de pureté, l'eau marque souvent le centre de la demeure, sous la forme d'une petite fontaine ou d'un grand bassin reflétant le ciel. Ce jeu subtil de l'eau et de la lumière est particulièrement sensible au Palais de l'Alhambra (8e/XIVe siècle) à Grenade, en Espagne, dans la cour des Lions (à gauche) ainsi nommée à cause de la vasque centrale portée par douze lions de marbre, et aux murs lambrissés de faïence et recouverts de stucs ciselés. Autre ornement essentiel : les jardins dont l'art revêt, en Islam, une extrême importance. Sur cette peinture moghole (ci-dessous) l'on voit Babour (9e-10e/XVe-XVIe siècle), le fondateur de la dynastie moghole de l'Inde, inspectant un jardin aux canaux disposés en croix de façon caractéristique. Si l'architecte exprime la dimension maté¬ rielle d'une image donnée du monde, il ne produit pas lui-même cette ¡mage. Il faut espérer qu'à travers le filtre d'une nouvelle vision de l'histoire, une conscience nouvelle des rapports entre l'homme et son environ¬ nement créera le climat intellectuel et affec¬ tif qui permettra aux architectes musulmans de faire preuve de l'inventivité appropriée. La plupart des historiographes reconnais¬ sent aujourd'hui que, comme l'histoire du monde non occidental en général, l'histoire islamique dans sa version moderne, telle qu'elle a été écrite par les occidentaux, fait figure d'annexé à l'histoire occidentale. Une nouvelle interprétation de l'histoire, radicale¬ ment différente, mettra en évidence la vision islamique, non seulement dans ses multiples expressions régionales, mais aussi dans ses rapports tantôt de symbiose, tantôt d'opposition avec les traditions non isla¬ miques. Elle changera également notre appréciation des traditions artistiques musulmanes. L'étude et la connaissance de la grande diversité du traitement traditionnel de la forme et de l'espace styles des monuments d'Espagne, d'Egypte, de Tur¬ quie, d'Iran ou du sous-continent indien, incroyable richesse de l'habitat indigène dans une zone qui s'étend du Maroc aux Philippines, etc. pourraient permettre aux nouvelles générations d'architectes de comprendre certains rapports formels qui sont peut-être encore une valeur, ne serait- ce que comme source d'inspiration dans la recherche d'une nouvelle ¡mage de l'envi¬ ronnement humain. La formation de l'esprit et des concepts nouveaux nécessaires à cette fin progresse difficilement ; elle se heurte en effet à l'évo¬ lution rapide des sensibilités historiques et au poids de l'Occident, avec ses prestigieu¬ ses traditions de recherche et l'écrasante supériorité numérique de ses publications. Si, comme on l'a souvent remarqué, les intellectuels et les architectes musulmans n'interprètent et n'évaluent pas comme ils le devraient leur patrimoine historique maté¬ riel, c'est à cause du parti adopté par l'his¬ toire de l'art islamique, où l'Islam est pré¬ senté sous son caparaçon médiéval, comme une pièce de musée. Dans ces conditions, l'environnement hérité du passé est considéré comme un obstacle à un développement rationnel, c'est-à-dire conforme aux modèles importés de l'occident ou imposés par lui. (Il convient d'interpréter cette insistance sur l'influence négative de l'occident non pas comme une critique systématique de tout ce qui est occi¬ dental, mais comme l'indication d'une nou¬ velle conscience de l'histoire et le refus d'une imitation aveugle. One ne peut parve¬ nir au bon dosage d'emprunt et d'interpréta¬ tion que par une réévaluation objective du passé). L'image occidentale n'a pas toujours entraîné une amélioration des conditions de vie ; elle a défiguré, voire totalement détruit de vieilles cités comme <strong>Le</strong> Caire, Istanbul, Téhéran et Djeddah qui présentaient nous nous en rendons mieux compte aujourd'hui des qualités écologiques indéniables. C'est là un gâchis alarmant et démoralisant à cause non seulement de son ampleur mais aussi de la brutalité et du man¬ que de sensibilité qu'il dénote. Capitale de l'empire ottoman, Istanbul était une merveille d'architecture urbaine. Aujourd'hui elle contient tous les poncifs de l'architecture moderne. Ni la technologie j 71
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