LA MORT DE MITRIDATE - University of Liverpool

Act III
Et de tant de travaux mon peuple soulagé,
Va respirer des maux qui l’avoient affligé.
Je veux pour vostre bien accepter la Couronne,
Mais vous recognoistrez Rome qui me la donne.
755 C’est à la Republique à vous donner des loix,
Et d’elle desormais vous recevrez des Roys.
C’est la punition qui vous est imposée,
Et vous n’estes punis 20 que d’une peine aysée.
Vous n’avez rien à craindre avec un tel support,
760 Vous quittez un party pour en suivre un plus fort :
Et pour vous delivrer d’une sanglante guerre,
Vous recevez son joug, 21 comme toute la terre.
Vous ne le pouvez craindre apres ce traictement.
[p.39]
EMILE.
Une telle douceur s’espreuve rarement,
765 Et quand on a de force une ville emportée :
La fureur des soldats est à peine arrestée :
Mais nous avons vaincu seulement à demy ;
La ville est bien à nous, mais non pas l’ennemy.
Nous n’avons pas encor la victoire assez grande,
770 C’est Mitridate seul, que Rome nous demande.
PHARNACE.
Des malheurs du combat la fuitte l’a sauvé,
Mais il s’est contre nous vainement conservé.
Ce Palais qui luy sert de derniere retraicte,
Ne sçauroit plus d’un jour retarder sa deffaicte.
775 Ce mur s’oppose en vain à nos braves efforts. 22
Qu’on comble ces fossez, ou de terre, ou de corps,
Que l’on hazarde tout, qu’on vainque ou que l’on meure,
Et qu’un assaut donné l’emporte dans une heure.
C’est de vous seulement que j’espere ce bien,
780 Et si j’en suis privé, je ne possede rien.
20
21
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Errata: the past participle was originally printed in the feminine singular: punie.
AF: ‘Il sign. fig. Servitude, sujetion’.
The sense of urgency is intensified with a mention that only the palace wall now
separates Pharnace and his forces from their target, and a temporal reference in the
previous line is made even more urgent a few lines later with ‘dans une heure’ (l. 778).
The play thus easily fits into a 24 hour timespan. The reference to filling trenches with
earth or bodies (l. 776) again shows La Calprenède not shying away from mentioning
the more grisly aspects of war.
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