Trajectoires et Origines - Ined
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soit des taux n<strong>et</strong>tement en dessous de celui de la population majoritaire (8 % pour<br />
les hommes, 10 % pour les femmes) <strong>et</strong> au plus haut pour les femmes descendantes<br />
d’immigrés de Turquie (34 %). Il dépasse 20 % dans 4 des 21 groupes chez les<br />
hommes (descendants d’Afrique subsaharienne, du Maroc, de Turquie <strong>et</strong> d’Algérie)<br />
<strong>et</strong> dans 4 groupes chez les femmes (immigrées d’Algérie, du Maroc ou Tunisie <strong>et</strong><br />
descendantes d’immigrés d’Algérie <strong>et</strong> de Turquie), alors qu’il reste inférieur à 10 %<br />
<strong>et</strong> en deçà du niveau de chômage de la population majoritaire chez les descendants<br />
d’immigrés des pays européens, hommes ou femmes.<br />
Dans la population masculine, la comparaison du chômage des immigrés à celui<br />
des descendants d’immigrés montre que pour une origine identique le taux de chômage<br />
est généralement plus élevé chez ces derniers, à l’exception des descendants<br />
d’immigrés des pays membres de l’Union européenne hors Espagne, Italie <strong>et</strong> Portugal.<br />
Parmi les femmes actives, en revanche, la tendance s’inverse : les descendantes<br />
d’immigrés ont des taux de chômage inférieurs aux femmes immigrées, à l’exception<br />
de celles dont les parents sont venus d’Italie ou d’Espagne, voire de Turquie. Les<br />
descendantes de l’immigration turque ont malgré tout le taux de chômage le plus<br />
élevé (34 %) <strong>et</strong> un taux d’activité féminine très faible : 53 % contre 83 % chez les<br />
femmes de la population majoritaire.<br />
Alors que dans la population majoritaire ou dans la population immigrée (à l’exception<br />
des originaires de l’UE hors Espagne, Italie <strong>et</strong> Portugal.), le chômage des<br />
femmes est plus élevé que le chômage des hommes, chez les descendants d’immigrés<br />
le taux de chômage des femmes est parfois égal à celui des hommes (Algérie, autres<br />
pays) <strong>et</strong> plus souvent inférieur ; cela s’observe pour les descendantes d’immigrés<br />
venus d’Asie du Sud-Est (respectivement 8 % contre 16 %), des pays d’Afrique<br />
subsaharienne (respectivement 18 % contre 21 %), du Maroc ou de la Tunisie (1) (respectivement<br />
18 % <strong>et</strong> 22 %) <strong>et</strong> du Portugal (respectivement 5 % <strong>et</strong> 8 %). Toutefois, il<br />
serait hâtif d’en conclure que les descendantes d’immigrés auraient moins de difficultés<br />
à trouver un emploi que leurs homologues masculins, car d’une part, beaucoup<br />
d’entre elles sont inactives <strong>et</strong> celles qui se déclarent actives (occupées ou non) forment<br />
un groupe sélectionné ; d’autre part, parmi les actives, les descendantes d’immigrés<br />
ont un niveau d’éducation supérieur à celui des hommes.<br />
3 W Risque relatif de chômage selon l’origine<br />
Les différences de taux de chômage selon l’origine proviennent en partie d’eff<strong>et</strong>s de<br />
composition, notamment des différences de structure par âge entre les groupes, des<br />
écarts de diplôme, de situation familiale <strong>et</strong> des différences de localisation géographique.<br />
Pour tenir compte de ces eff<strong>et</strong>s, nous avons calculé les risques relatifs de<br />
chômage par rapport à la population majoritaire en prenant en compte l’âge, le sexe,<br />
les diplômes, la situation familiale (en couple ou non, avec ou sans enfant) <strong>et</strong> le lieu<br />
de résidence (Île-de-France ou non ; habiter en ZUS ou non). La figure 1 présente<br />
les coefficients de c<strong>et</strong>te régression qui sont statistiquement significatifs. L’analyse<br />
est menée pour l’ensemble des actifs <strong>et</strong> pour les actifs de 30 ans <strong>et</strong> moins. Un coefficient<br />
inférieur à 1 signifie que le groupe étudié a un risque relatif de chômage inférieur<br />
à celui de la population majoritaire ; un coefficient supérieur à 1 que le risque<br />
relatif est supérieur.<br />
Seuls les descendants (hommes ou femmes) d’Espagne, d’Italie ou du Portugal<br />
ont un risque de chômage moindre que celui de la population majoritaire. Un risque<br />
(1) Frikey A., Murdoch J., Primon J.-L., 2004, « Les débuts dans la vie active des jeunes après des études supérieures »,<br />
CEREQ, NEF.<br />
58 W W W Chapitre 7