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Trajectoires et Origines - Ined

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ou un diplôme du supérieur, toutes choses égales par ailleurs. Pour les hommes, c<strong>et</strong>te<br />

probabilité s’établit à 1,6. Par ailleurs, être bénéficiaire de la CMU ou de l’AME<br />

accroît la probabilité des femmes de se déclarer en plus mauvaise santé (OR=1,6),<br />

un constat qui n’est pas observé pour les hommes.<br />

3 W Les hommes <strong>et</strong> les femmes originaires de Turquie<br />

sont les immigrés qui se déclarent le plus fréquemment<br />

en mauvaise santé à âge <strong>et</strong> caractéristiques sociales identiques<br />

Contrairement aux modèles 1 <strong>et</strong> 2, les modèles 3 <strong>et</strong> 4 présentés dans le tableau 3<br />

distinguent les immigrés <strong>et</strong> les natifs d’un DOM selon leurs pays ou départements<br />

de naissance pour les hommes d’une part, <strong>et</strong> pour les femmes d’autre part. Dans le<br />

modèle 3, seuls les critères de l’âge <strong>et</strong> de l’origine sont pris en compte. Comparés<br />

aux hommes quadragénaires, originaires d’Espagne ou d’Italie, les hommes immigrés<br />

originaires de Turquie ont un risque près de trois fois plus élevé (OR=2,8) de<br />

se percevoir en mauvaise santé à âge identique. Chez les femmes de Turquie, c<strong>et</strong>te<br />

probabilité est multipliée par 2,5. Parmi les autres populations qui se distinguent par<br />

une plus mauvaise santé perçue figurent les hommes immigrés d’Asie du Sud-Est<br />

(OR=2,1) <strong>et</strong> du Portugal (OR=2,0) <strong>et</strong> les femmes originaires du Maghreb (OR=2,2<br />

pour les femmes immigrées du Maroc ou de la Tunisie <strong>et</strong> OR=1,9 pour les femmes<br />

immigrées d’Algérie). À noter la situation particulière des hommes natifs des départements<br />

d’outre mer qui se déclarent deux fois plus souvent en mauvaise santé, à âge<br />

équivalent, que les immigrés d’Espagne ou d’Italie qui constituent la population de<br />

référence, un résultat qui n’apparaît pas pour les femmes.<br />

Une fois prise en compte leur situation sociale <strong>et</strong> économique en France mais<br />

aussi les caractéristiques de leur parcours migratoire (modèle 4), des différences de<br />

perception de la santé selon l’origine persistent pour les hommes immigrés de Turquie,<br />

d’Asie du Sud-Est, du Portugal <strong>et</strong> les natifs d’un DOM. Chez les femmes, les<br />

différences ne persistent que pour les originaires du Portugal <strong>et</strong> d’Asie du Sud-Est.<br />

Par ailleurs, les résultats de l’analyse multivariée m<strong>et</strong>tent en évidence l’eff<strong>et</strong> de l’âge<br />

à l’arrivée en métropole <strong>et</strong> de l’ancienn<strong>et</strong>é de la migration, deux déterminants généralement<br />

absents des enquêtes santé disponibles en France. La probabilité de se<br />

déclarer en mauvaise santé est significativement plus faible pour les femmes immigrées<br />

ou les natives d’un DOM arrivées en métropole lorsqu’elles étaient enfants<br />

(OR=0,6) ou adolescentes (OR=0,8), un constat que l’on observe également chez<br />

les hommes mais dans une moindre mesure.<br />

Toutefois, ce constat est nuancé par la durée de séjour en France métropolitaine.<br />

Toutes choses égales par ailleurs, ceux arrivés dans les cinq dernières années ont une<br />

probabilité n<strong>et</strong>tement plus faible de se déclarer en mauvaise santé : – 60 % pour les<br />

hommes <strong>et</strong> – 30 % pour les femmes. Ce résultat rend compte du caractère sélectif de<br />

la migration : ce sont les immigrés en meilleure santé dans leur pays d’origine qui<br />

se lancent dans un parcours migratoire. À l’inverse, le fait d’être en France métropolitaine<br />

depuis plus de trente ans accroît la perception d’un état de santé altéré de<br />

près de 60 % pour les hommes <strong>et</strong> 40 % pour les femmes toutes choses égales par<br />

ailleurs, ce qui conforte l’hypothèse d’une dégradation de l’état de santé liée notamment<br />

à des conditions de vie plus difficiles en France métropolitaine que pour la<br />

population majoritaire (4) .<br />

(4) Fassin, D., 1998, « Peut-on étudier la santé des étrangers <strong>et</strong> des immigrés ? », Plein droit, 38 • Jusot, Fl. <strong>et</strong> al., 2008, « La santé<br />

perçue des immigrés en France », Document de travail, n° 14, IRDES, p. 1-22, www.irdes.fr. • Dourgnon <strong>et</strong> al., 2008, « La santé perçue<br />

des immigrés en France. Une exploitation de l’enquête décennale santé 2002-2003 », Questions d’économie de la santé, n°133, p.1-6.<br />

Chapitre 10<br />

W W W<br />

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