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Trajectoires et Origines - Ined

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environ 30 % des 18-25 ans, près de 70 % des 26-30 ans <strong>et</strong> environ 75 % des 31-60<br />

ans (tableau 1). Mais le rythme de mise en union diverge n<strong>et</strong>tement selon les courants<br />

migratoires. En eff<strong>et</strong>, la mise en couple concerne plus de 50 % des individus<br />

chez les 18-25 ans venus de Turquie ou du Portugal, tandis qu’elle s’avère plus<br />

tardive dans les autres courant migratoires, dans lesquels moins de 40 % des 18-<br />

25 ans sont en couple. La mise en couple des immigrés d’Algérie <strong>et</strong> d’Afrique<br />

sahélienne est même plus tardive que dans la population majoritaire. Ce n’est pas<br />

seulement par le rythme, mais aussi par la nature de l’union contractée, que la mise<br />

en couple des personnes immigrées diffère selon l’origine. Celles-ci vivent n<strong>et</strong>tement<br />

plus souvent en couple marié que les personnes de la population majoritaire<br />

qui adopte plus fréquemment le concubinage ou le pacs (mais dans une moindre<br />

mesure). C<strong>et</strong>te différence est particulièrement n<strong>et</strong>te parmi les plus jeunes (18 %<br />

des immigrés de 18-25 ans sont mariés contre 4 % des jeunes de la population<br />

majoritaire). C<strong>et</strong>te préférence pour le mariage s’explique par une plus forte valorisation<br />

de l’institution du mariage dans certains des pays d’émigration mais aussi<br />

par des questions administratives : les difficultés d’accès au droit au séjour pour<br />

les immigrés peuvent pousser des couples franco-étrangers à se marier, quand bien<br />

même ils auraient préféré vivre en concubinage. Enfin, dans la population majoritaire,<br />

la part des individus qui ne vivent pas en couple dans un même logement<br />

<strong>et</strong> n’ont pas non plus de relation amoureuse stable au-delà de 31 ans est légèrement<br />

plus élevée que parmi les immigrés (22 % contre 17 %). Certains groupes se distinguent<br />

néanmoins par des proportions plus élevées de personnes seules, notamment<br />

les immigrés originaires d’Afrique guinéenne ou centrale (29 %) <strong>et</strong> les originaires<br />

d’un DOM (29 %). Pour d’autres courants migratoires, notamment en<br />

provenance du Maghreb, pour lesquels les taux sont équivalents à celui de la population<br />

majoritaire, la fréquence du célibat ne représente pas un modèle importé<br />

de leur pays d’origine car le mariage y est quasiment universel à ces âges. C<strong>et</strong>te<br />

forte proportion de célibataires peut résulter d’une sélection des migrants – partent<br />

ceux qui n’ont pas de conjoint –, d’une difficulté à se m<strong>et</strong>tre en couple après la<br />

migration ou d’une fragilisation des couples avec la migration. Elle peut aussi<br />

refléter une moins bonne position sur le « marché matrimonial », due en partie à<br />

de plus grandes difficultés à obtenir un emploi stable pour les originaires du continent<br />

africain (voir les chapitres sur l’emploi). Elle témoigne en tout cas d’une<br />

transformation des conditions structurelles <strong>et</strong> des normes de la mise en couple dans<br />

le contexte migratoire. À l’inverse, pour toutes les autres origines, le célibat audelà<br />

de 30 ans est n<strong>et</strong>tement moins fréquent que dans la population majoritaire. Il<br />

n’atteint que 10 % chez les immigrés originaires de Turquie, <strong>et</strong> respectivement<br />

14 % <strong>et</strong> 17 % chez les originaires du Portugal <strong>et</strong> d’Espagne ou d’Italie. Il est également<br />

peu élevé dans les autres courants migratoires venus d’Europe.<br />

2 W Les descendants d’immigrés <strong>et</strong> de natifs d’un DOM<br />

vivent moins souvent en couple que la population majoritaire<br />

Quelle est la situation matrimoniale des enfants d’immigrés <strong>et</strong> de natifs d’un<br />

DOM, nés <strong>et</strong> socialisés en France métropolitaine ? À la différence des immigrés, ils<br />

vivent moins souvent en couple que les personnes de la population majoritaire, à âge<br />

donné <strong>et</strong> tous types d’unions confondus : 21 % des 18-25 ans, 54 % des 26-30 ans <strong>et</strong><br />

71 % des 31-50 ans vivent en couple, contre respectivement 27 %, 68 % <strong>et</strong> 74 % des<br />

personnes de la population majoritaire. C<strong>et</strong>te moindre fréquence de la vie de couple<br />

n’est pas compensée par des relations amoureuses stables plus nombreuses. C<strong>et</strong> écart<br />

86 W W W Chapitre 11

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