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Message de Jean-Pierre Hipken, membre du groupe<br />
Tout d’abord, je tiens à dire combien les Gypsys,<br />
le groupe de rock français des sixties, est heureux<br />
et fier de pouvoir vous faire parvenir un petit bonjour<br />
et faire la bise également à tous nos « cousins »<br />
comme nous aimons à le dire. Nos amis du Québec<br />
font bien sûr partie de notre patrimoine culturel et de<br />
notre famille française. Je veux parler de ceux qui<br />
parlent la « langue de chez nous ».<br />
Grâce à la gentillesse de mon amie Béatrice, Les<br />
Gypsys viennent un peu discuter avec vous pour<br />
vous faire part de leur aventure musicale et humaine.<br />
Une aventure merveilleuse.<br />
Seule la musique est capable de nous faire vivre ce<br />
genre de rêve.<br />
Tout commence avec Jacky Pujol, c’est lui le premier<br />
Gypsys, dans les années 62, 63 (en 1962, Jacky Pujol<br />
a 15 ans). Il réunit autour de lui les premiers musiciens.<br />
C’est dire si Jacky a commencé tôt la musique<br />
et la scène. Ensuite arrivent Gérard et Serge, après<br />
plusieurs tentatives avec d’autres musiciens.<br />
Au début de l’année 1966, Les Gypsys sont déjà<br />
constitués, mais il leur manque un bassiste. Au mois<br />
d’avril, ils font connaissance avec Jean-Pierre Hipken.<br />
JPH : Je venais de me faire jeter d’un groupe, Les<br />
Crok Mitaines, parce que j’avais la basse, mais je<br />
n’avais pas d’ampli et me branchais sur le bandmaster<br />
du guitariste. Mon remplaçant fut (et c’est un<br />
honneur) Gérard Mondon, qui jouera plus tard avec<br />
Vigon et Johnny Hallyday. Ce renvoi du groupe fut<br />
bénéfique pour moi car j’étais tellement vexé que je<br />
me mis à travailler la basse comme un dingue afin de<br />
jouer avec tous les doigts, le plus habilement possible,<br />
et d’obtenir une vitesse d’exécution au-dessus<br />
de la moyenne. Ma basse avait une demi-caisse, je<br />
pouvais pratiquer même sans ampli. Je fis rapidement<br />
de gros progrès et devint un bassiste de bon<br />
niveau.<br />
La rencontre a lieu au « Cosmos », à Malakoff.<br />
JPH : C’est là que tous les jeunes du quartier se<br />
retrouvaient. J’étais venu avec un ami pour boire un<br />
demi, et j’entendais à la table d’à côté que l’on parlait<br />
« groupe de rock ». C’était Gérard, et Serge ! J’engageais<br />
la conversation. Ils me dirent qu’ils cherchaient<br />
un bassiste et nous nous mimes d’accord pour faire<br />
un essai à leur salle de répétition à Ivry sur Seine.<br />
L’ancien bassiste sur le départ prête sa Gretsch à<br />
Jean-Pierre et le groupe joue Long Tall Sally, Jacky<br />
au chant.<br />
JPH : Je donnais tout ce que je pouvais pour<br />
convaincre, car ce groupe était déjà d’un haut niveau,<br />
au-dessus de la moyenne des autres groupes,<br />
ils avaient déjà du métier ! Je sentis qu’il fallait absolument<br />
jouer avec eux et la suite me donna raison. Ils<br />
me prirent avec eux ce jour-là.<br />
Le premier concert après l’arrivée de Jean-Pierre est<br />
donné à Ivry sur Seine. Une sorte de quinzaine commerciale<br />
avec une scène au milieu où les groupes<br />
rock du coin sont venus se produire.<br />
JPH : Notre prestation manquait évidemment de<br />
précision, de mise au point, à cause du manque de<br />
répétitions, mais ça sonnait déjà rock, ça sentait<br />
déjà le style Gypsys. C’était prometteur !<br />
<strong>Vapeur</strong> <strong>Mauve</strong><br />
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