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1966. Ou encore Moby Grape les 11 et 12 novembre de la même année.<br />
Malheureusement tandis que tous ces groupes seront appelés à un meilleur<br />
destin, le 13th Floor Elevator retournera bien vite dans son Texas d’origine où<br />
encore et toujours les difficultés faites par la police et la justice ainsi que l’usage<br />
intensif de certaines drogues contribueront à la débandade qui s’étalera sur<br />
presque trois années. Il faut dire que le label sur lequel avait signé le groupe n’a<br />
pas fait beaucoup d’efforts pour le promouvoir, lui organiser des tournées et<br />
même respecter les choix artistiques des musiciens. Lassitude, découragement,<br />
situations toujours plus précaires, manque de reconnaissance et d’argent vont<br />
progressivement conduire à la déroute après de nombreux changements de<br />
personnel. Le projet de celui qui a imaginé The 13th Floor Elevator, Tommy<br />
Hall, était de leur « faire jouer l’acide ». Paul Drummond tente d’expliquer dans<br />
son livre l’essence de ce projet, entre mysticisme, psychédélisme et théories<br />
fumeuses. Ce qui est sûr c’est que ce que décrit l’auteur a parfois tendance<br />
à effrayer le lecteur. La fréquence et les quantités de drogues ingurgitées par<br />
les musiciens, à l’exception de John Ike toutefois, laisse assez vite entrevoir<br />
quels seront les destins de certains d’entre eux : psychiatrie, prison, et puis<br />
malheureusement, comme ce fut le cas pour beaucoup de cette génération,<br />
passage aux drogues dures (héroïne) et fin tragique pour Stacy Sutherland.<br />
L’autre aspect appréciable de cet ouvrage, ce sont les longs développements<br />
qui décrivent les conditions d’enregistrement des 3 LPs sortis sur le label<br />
International Artists. Et là encore, on pourra juger de la duplicité du label, de son<br />
peu d’intérêt pour la musique enregistrée, la légèreté avec laquelle il aura agi<br />
pour saccager les bandes et le mixage souhaité par les musiciens ainsi que le<br />
peu de soin apporté aux pressages. Aucune chance aujourd’hui d’entendre cette<br />
musique dans les conditions réelles de son enregistrement, tant la conservation<br />
des bandes masters et des mixages originaux ne fut pas le souci de ceux qui<br />
étaient aux commandes d’IA. Vous trouverez tout ça et bien plus encore dans<br />
cette longue saga écrite par un Paul Drummond qui aura su faire parler ou<br />
se confier tous les protagonistes de cette aventure qu’on pourrait considérer<br />
comme exemplaire de ce qui fut le sort, à n’en pas douter, de nombreux artistes<br />
et créateurs de cette période. Et il ne restera plus à chacun que de se tourner<br />
vers les étagères de sa discothèque et d’en extraire ces 3 astres (ou plutôt<br />
astéroïdes) qui continuent de luire de tous leurs feux au firmament du rock.<br />
Kiss, au-delà du masque<br />
Par David Leaf & Ken Sharp (éd. Camion Blanc)<br />
Harvest<br />
Me voilà face à ce volumineux livre de 806 pages sur le groupe Kiss. Mandaté<br />
pour chroniquer le pavé, j’ai pris un réel plaisir à farfouiller dans cette<br />
encyclopédie consacrée intégralement à ce célèbre groupe américain. Oui j’ai<br />
bien écrit « farfouiller », je vous expliquerai plus loin.<br />
Tout le monde connaît ce groupe merveilleusement maquillé, spectaculaire,<br />
pur produit de consommation américain destiné aux oreilles et aux bourses<br />
des adolescents. Sans conteste, Kiss est un groupe super star dont l’histoire<br />
commence il y a presque quarante ans au cœur de New York. Comme beaucoup,<br />
plus jeune, je fus séduit par cette musique simple et grand spectacle, du<br />
rock’n’roll. Maintenant, les années sont passées et la nostalgie d’avoir vu Kiss<br />
en concert il y a trente ans me fait du bien. L’arrivée de ce livre vient à point<br />
nommé dans ma bibliothèque.<br />
<strong>Vapeur</strong> <strong>Mauve</strong><br />
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