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Vapeur Mauve - Rock6070

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<strong>Vapeur</strong> <strong>Mauve</strong><br />

76<br />

Mott The Hoople - The Hoople (1974)<br />

Après avoir usiné pas mal pour des shows underground<br />

et publié quatre albums depuis 1968 pour le label<br />

Island, qui tous, bien qu’inégaux, méritent respect<br />

et écoutes attentives, Mott The Hoople obtient enfin<br />

reconnaissance et succès international en 1972 avec<br />

la publication par Columbia de All The Young Dudes,<br />

produit et enregistré sous le patronage de David<br />

Bowie, auteur du titre éponyme. Suit une tournée<br />

aux USA la même année, documentée par un journal<br />

de bord tenu par Ian Hunter (voir plus loin). De retour<br />

en Angleterre le groupe enregistre au printemps<br />

73, Mott, mais cette fois-ci sans<br />

le concours de Verden Allen qui<br />

a quitté la formation en janvier<br />

suite à quelques désaccords<br />

sur l’inclusion dans les shows<br />

de ses compositions et vocaux,<br />

remplacé par Morgan Fisher.<br />

Comble de l’ironie c’est quand<br />

le groupe commence à obtenir<br />

une certaine reconnaissance<br />

internationale que les membres<br />

originaux se séparent et c’est<br />

juste après la publication de Mott<br />

que Mick Ralphs plie bagage<br />

pour aller former Bad Company<br />

avec Paul Rodgers. Pour le dernier album studio du<br />

groupe, The Hoople, c’est donc Luther Grosvenor<br />

(ex VIP’s, Spooky Tooth), sous le pseudonyme de<br />

Ariel Bender, qui prendra en charge la guitare solo.<br />

Et le disque alors ? Rien de moins qu’un de ceux les<br />

plus essentiels de cette année là (1974) – et il n’en<br />

a pas manqué. Jugez un peu : Rock Bottom (Robert<br />

Wyatt), In Camera (Peter Hammill), Psychomodo<br />

(Cokney Rebel), Red (King Crimson), The Impossible<br />

Dream (Sensational Alex Harvey Band), etc. The<br />

Hoople est produit de façon irréprochable pour un<br />

auditeur exigeant qui ne se satisfait pas des rythmes<br />

binaires et des trois accords légendaires. Pour<br />

autant Ian Hunter et ses comparses ne s’éloignent<br />

pas d’un rock énergique, préfigurant par certains<br />

côtés le punk à venir (écoutez Crash Street Kidds).<br />

The Golden Age Of Rock’n’Roll qui ouvre l’album<br />

est un hommage à cette musique par laquelle les<br />

kids des années 50 ont réussi à se construire petit<br />

à petit, et malgré les assauts de l’âge adulte à venir,<br />

une culture qui aura pu, espérons-le, les préserver<br />

de tout ce qu’ils pouvaient haïr (« You gotta stay<br />

young / You can never grow old »). Pearl’n’Roy<br />

(England) se situe dans la même veine et renvoie aux<br />

difficultés d’un monde actuel qui<br />

ne sont guère différentes de celles<br />

d’Oliver Twist. Et puis deux chefsd’œuvre<br />

qui auront, à la sortie<br />

du disque, plongé les acheteurs<br />

dans un ravissement encore<br />

aujourd’hui éprouvé. Marionette<br />

et sa richesse indescriptible<br />

dans les arrangements et<br />

l’instrumentation. Les guitares<br />

rugissantes y côtoient les<br />

cordes et cuivres. Ruptures de<br />

rythmes, précipitations, brisures<br />

soudaines, voix qui se répondent,<br />

s’enchevêtrent et construisent un<br />

chœur accusatoire. Il faut se plonger dans cette petite<br />

symphonie et apprécier le portrait dressé d’une idole<br />

bientôt déchue et dressée au spectacle (« Marionette<br />

/ Teacher’s Pet »). Et puis Through The Looking<br />

Glass, piano et cordes avec un chant si expressif que<br />

les intonations seules suffisent à faire percevoir ce<br />

que contient ce texte sur la vanité des masques que<br />

nous empruntons parfois et que seul défie le miroir<br />

qui, lui, ne nous ment pas (« Oh mirror - what did<br />

I do to you? »). Mais le miroir devra s’être trompé,<br />

sinon comment continuer ? (« Oh mirror, I’m sorry<br />

you were wrong »). La filiation avec Procol Harum<br />

semble s’imposer ici et ceux qui chérissent Grand

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