You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
Ils débutent en 1973 l’enregistrement d’un deuxième<br />
opus, celui-ci connait des problèmes de budget, le<br />
premier ne leur ayant guère rapporté une fortune, et<br />
ne verra finalement pas le jour. Ainsi en 1974, après<br />
des problèmes de financement suite à des erreurs<br />
de marketing et de management de la part de la<br />
maison de disques, la formation, ruinée, se sépare.<br />
Rob continua par la suite à jouer dans différents<br />
groupes de rock et de jazz, tandis que nos Anglais<br />
retournèrent au pays. Ray devint charpentier et<br />
Stuart travailla dans l’électronique jusqu’à son décès<br />
en 2003. Jeff comme nous allons le voir continua à<br />
travailler dans la musique et dans le domaine des<br />
arts en général. Mais pour autant l’histoire d’Odin<br />
ne s’arrête pas là. Avec l’ère virtuelle d’Internet, de<br />
1972 : Odin<br />
nombreux amateurs de rock, de prog et de kraut<br />
redécouvrirent l’album éponyme d’Odin, qui vaut<br />
d’ailleurs aujourd’hui une petite fortune. Ainsi en<br />
2007, Jeff Beer propriétaire des droits sur le groupe<br />
réédite le disque en CD sur le label Long Hair<br />
spécialisé dans le krautrock. Il en profite en même<br />
temps pour sortir deux albums inédits. Le Live At The<br />
Maxim de 1971, où Odin interprète de nombreuses<br />
reprises, notamment et toujours de Zappa, ainsi<br />
que les fameux enregistrements radio de 1973, les<br />
SWF Session. Ces deux albums seront dédiés à la<br />
mémoire de Stuart Fordham. Près de 40 ans après,<br />
la musique d’Odin et son disque éponyme restent,<br />
comme ses membres, universels, intemporels et<br />
aujourd’hui, véritablement cultes.<br />
Odin – Chroniques Discographique<br />
Fraîchement établi, le<br />
groupe se lance aussitôt<br />
dans une série de<br />
nombreux concerts prometteurs.<br />
Suite à ces<br />
débuts, ils signent chez<br />
Vertigo et commencent<br />
l’enregistrement de leur<br />
premier album. Odin,<br />
paru en 1972, se veut<br />
être un rock progressif<br />
de bonne facture aux accents heavy. Ouvert par<br />
le tonitruant Life Is Only, l’auditeur au fond de son<br />
fauteuil sait maintenant à quoi s’en tenir. Dans cette<br />
composition de plus de 10 minutes, le meilleur du<br />
heavy/prog est représenté par des solos d’orgues et<br />
de guitares dignes des plus grands groupes du genre<br />
comme Atomic Rooster ou Gun. Tribute To Frank,<br />
comme son nom peut le laisser présager, est écrit<br />
en hommage au maître Zappa, un instrumental qui<br />
n’est pas sans rappeler certains titres de Hot Rats.<br />
Un Zappa qu’on pourrait tout aussi bien retrouver<br />
dans Turnpike Lake avec ses vocaux délirants et son<br />
subtil jeu de guitare. Odin sait aussi se montrer plus<br />
doux, la preuve en est avec Be The Man You Are<br />
avec ses guitares folks et ses harmonies vocales,<br />
nous dévoilant encore un nouveau visage, proche<br />
de Crosby, Stills, Nash & Young. Le clou de l’album<br />
arrive probablement avec la reprise revisitée de<br />
Gemini de Quatermass, où tous les éléments rock,<br />
prog et hard d’Odin sont réunis avec le génie qu’on<br />
lui connait et des claviers à faire pâlir Keith Emerson.<br />
Eucalyptus, l’avant-dernier morceau du disque,<br />
instrumental, nous apaise un court instant après la<br />
claque Gemini, avec ses douces percussions avant<br />
de repartir en beauté avec Clown qui clôt l’album<br />
comme il a commencé, par le meilleur du rock progressif,<br />
saupoudré de hard. Un disque passé quasi<br />
inaperçu à l’époque, devenu aujourd’hui un véritable<br />
classique du genre. Pour la petite histoire, signalons<br />
que le solo d’orgue sur Life Is Only a été récompensé<br />
par un jury présidé par le critique rock Tom Karr<br />
comme étant l’un des 25 meilleurs solos d’orgue<br />
Hammond de tous les temps.<br />
2007 : Live At The Maxim 1971<br />
À réserver aux initiés,<br />
de par sa qualité de<br />
son qui est loin d’être<br />
remarquable, le Live At<br />
The Maxim est un document<br />
exceptionnel<br />
pour comprendre l’histoire<br />
d’Odin. Enregistré<br />
en septembre 71, peu<br />
après la formation du<br />
groupe, il nous offre un<br />
exemple formidable de ce que pouvait donner Odin<br />
en live avant de sortir son premier opus. Composé<br />
quasi exclusivement de reprises, celui-ci s’ouvre par<br />
Oh No de leur icône Frank Zappa. Nous y retrouvons<br />
également Neil Young avec Ohio et Cimarron Girl,<br />
une version de Gemini des Quatermass qui sera par<br />
la suite enregistrée sur l’album, encore et toujours<br />
du Zappa avec My Guitar Wants To Kill Your Mama,<br />
Little House et Peaches En Regalia, et le classique<br />
de King Crimson, 21th Century Schizoid Man, qui<br />
n’est pas sans nous rappeler la version de Earthbound.<br />
Nous y découvrons également Silver Dollar,<br />
un titre inédit qui ne sera pas publié sur l’album, long<br />
de 20 minutes d’improvisations et de solos à couper<br />
le souffle. Ce live démontre toute la virtuosité et<br />
le savoir-faire des musiciens d’Odin ainsi que leur<br />
<strong>Vapeur</strong> <strong>Mauve</strong><br />
61