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<strong>Vapeur</strong> <strong>Mauve</strong><br />
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En exclusivité pour les lecteurs de <strong>Vapeur</strong> <strong>Mauve</strong>, nous avons été reçus chez Luciano Boero<br />
pour un long entretien autour de Locanda Delle Fate, groupe qu’il a fondé et dont il est bassiste<br />
depuis sa création, en 1971.<br />
Paolo : Luciano, est-ce que tu pourrais tout<br />
d’abord me présenter brièvement le groupe et son<br />
histoire ?<br />
Luciano : Alors, il faut que je te pose tout de suite<br />
une question. Locanda Delle Fate est un groupe<br />
qui est né en 1971 et qui, au fil du temps, a eu<br />
différentes formations, dont la plus connue est sans<br />
doute celle de la moitié des années 1970 qui a réalisé<br />
l’album Forse le lucciole non si amano più. Mais,<br />
actuellement, après la réunion qui a eu lieu à Asti le<br />
17 juillet 2010, Locanda Delle Fate ne se compose<br />
plus que de quatre de ses sept membres de 1977,<br />
auxquels s’ajoutent un nouveau pianiste, Maurizio<br />
Muha, et un nouveau guitariste, Max Brignolo. Donc,<br />
tu veux parler de quelle formation ?<br />
Paolo : Je voulais commencer par « l’ ancienne »…<br />
Luciano : OK. Comme je te disais, Locanda Delle<br />
Fate naît en 1971. De cette formation ne restent plus<br />
que trois membres fondateurs, Giorgio Gardino à la<br />
batterie, Oscar Mazzoglio aux claviers, et moi-même<br />
à la basse. En 1976 s’ajouta à nous le chanteur<br />
Leonardo Sasso, qui est le quatrième membre<br />
« originel » de la formation actuelle.<br />
Paolo : Comment s’est créée cette Locanda, celle<br />
des débuts ?<br />
Luciano : Comme il arrivait pour tous les groupes,<br />
ou, du moins, pour ceux de la première moitié des<br />
70’s. On venait tous d’expériences de rock et de<br />
rhythm and blues. On avait fondé un groupe avec<br />
l’intention de tourner dans les salles de bal, en ne<br />
jouant que des covers, fascinés par le nouveau<br />
rock qui naissait des cendres du rhythm and blues :<br />
Deep Purple avant tout, mais aussi des groupes<br />
plus « sophistiqués » tels que King Crimson,<br />
Emerson Lake and Palmer, Blood Sweat and Tears,<br />
Colosseum, Genesis, Gentle Giant, pour te citer<br />
certains de nos mythes. Donc on aimait bien, même<br />
si on jouait dans les salles de bal, faire des covers<br />
de ces formations. Tout cela jusqu’au moment où,<br />
grâce aussi aux derniers membres arrivés dans le<br />
groupe, nous nous trouvâmes en présence d’une<br />
formation composée par des musiciens très doués,<br />
mais surtout « féconde ». Quand je dis féconde,<br />
j’entends qu’il y avait des personnes avec une forte<br />
créativité et une très grande capacité à composer,<br />
notamment le pianiste Michele Conta, le guitariste<br />
et flûtiste Alberto Gaviglio et le guitariste Ezio Vevey.<br />
Mais ils n’étaient pas les seuls compositeurs. Disons<br />
que quand ils avaient des idées, ils les portaient dans<br />
la salle de répétition, on s’y mettait, on essayait, on<br />
développait, on créait les arrangements, instrument<br />
par instrument, mais toujours en prêtant attention<br />
aux autres afin de créer un tissu homogène. Voilà<br />
pourquoi je te dis que c’était un groupe « fécond »…<br />
On se retrouvait dans la cave et tout le monde<br />
contribuait à finaliser les idées, on pouvait essayer<br />
juste quelques notes pendant toute une soirée, cela<br />
nous importait peu, l’important pour nous c’était<br />
de rendre ces quelques notes « magiques ». Ces<br />
quelques notes devaient, ensuite, se lier comme<br />
dans un tissu homogène. C’est pourquoi, en<br />
écoutant Locanda Delle Fate, on peut être surpris<br />
de voir autant de « scènes » distinctes dans un<br />
même morceau, mais c’est notre caractéristique<br />
principale, car un morceau naissait de toutes ces<br />
heures passées dans la cave qui nous servait de<br />
salle de répétition, qu’il fallait recoudre pour créer<br />
un tissu homogène. Puis, Alberto Gaviglio, parfois<br />
en collaboration avec moi, habillait ces musiques<br />
de paroles qui devaient évoquer autant d’images…<br />
Voici, en résumé, notre histoire jusqu’à notre album<br />
Forse le lucciole non si amano più.<br />
Paolo : Je peux te demander comment vous avez<br />
choisi votre nom?<br />
Luciano : Le nom a été choisi en 1971, et je peux