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Vapeur Mauve - Rock6070

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<strong>Vapeur</strong> <strong>Mauve</strong><br />

56<br />

s’appelle désormais Universal : il y avait, entre<br />

autres, Amanda Lear, les Panda, Leano Morelli,<br />

Walter Foini… Et on s’est aperçu de plusieurs<br />

choses. D’abord, nous, on était les seuls à jouer<br />

live alors que tous les autres jouaient en playback,<br />

et ça déjà c’était une grande déception, car on<br />

s’était aperçu être tombé dans un monde de fiction.<br />

Mais, surtout, on s’est aperçu qu’eux, qui jouaient<br />

en playback, avaient le plus d’applaudissements,<br />

et ça, ça nous étonnait encore plus… C’était bien<br />

l’époque du punk mais aussi de la disco music. On<br />

voyait Amanda Lear avoir un public immense et<br />

devenir la tète d’affiche de la tournée… Donc, après<br />

1977 et cette expérience décevante, on devait faire<br />

un deuxième 33t. La maison discographique nous<br />

communiqua un peu son embarras, car on avait<br />

un contrat pour deux LP. Ils nous ont dit qu’ils ne<br />

voulaient pas perdre de l’argent en produisant un<br />

deuxième disque, que le genre était passé de mode,<br />

etc. Donc ils nous ont dit que si on voulait continuer<br />

à exister on devait se tourner vers quelque chose<br />

de plus commercial, de se défaire de cet air de<br />

« musiciens engagés », et même notre producteur<br />

adhérait à cette thèse. Nous nous sommes alors<br />

retrouvés dans un groupe remanié, qui essayait de<br />

produire un 45t plus « tendance » qui sortira par la<br />

suite, New York/Nove lune. On espérait que ce 45t<br />

aurait l’effet de lancer un deuxième 33t, on s’est<br />

dit : « Allons, faisons deux titres faciles et voyons<br />

comment ça marche. »<br />

Paolo : Je voulais revenir à Forse le lucciole non si<br />

amano più. A-t-il été précédé d’un 45t ?<br />

Luciano : Non, mais on a fait un 45t avec deux<br />

compositions un peu plus « simples ». Enfin, à<br />

l’écoute, car Non chiudere a chiave le stelle est<br />

une ballade, et Sogno di estunno comprend des<br />

moments un peu plus simples.<br />

Paolo : Justement, dans les crédits tu es l’auteur<br />

de Sogno di estunno. Mais comment se passaient<br />

les compositions ?<br />

Luciano : Alors, il est vrai que j’apparais comme<br />

l’auteur de Sogno di estunno. Mais nous tous on a<br />

composé quelque chose, car chacun a mis même<br />

seulement une idée, une rythmique. Voilà ! Donc<br />

je ne te dis pas que c’est moi ou Michele Conta,<br />

par exemple, qui avons composé le morceau.<br />

Disons qu’au fur et à mesure qu’on avançait avec<br />

les arrangements chacun y allait de son apport, on<br />

s’entraidait sans pour autant signer le morceau. Je<br />

ne sais pas, moi aussi j’ai composé une partie du<br />

morceau Forse le lucciole par exemple, mais bon,<br />

ce qui nous importait c’était le résultat final, d’une<br />

manière assez désintéressée, sans compétition<br />

pour la signature. Néanmoins, il y avait deux blocs<br />

principaux pour la partie musicale : le bloc Vevey et<br />

le bloc Conta. Je commence par Vevey, car c’est le<br />

plus simple. Ezio Vevey portait des morceaux, pour<br />

ainsi dire, « complets ». Il nous les faisait entendre<br />

avec sa guitare du début à la fin, lorsqu’il fallait<br />

varier, il savait déjà quand et comment, tu sais, il a<br />

toujours été un très bon musicien, très bon aussi<br />

pour les arrangements. Voilà, il ne s’agissait plus<br />

que faire les arrangements, des interventions plus<br />

soft. Pour le bloc Conta c’est une autre histoire.<br />

Michele Conta a étudié le piano au conservatoire,<br />

et il venait alors de terminer ses études. Donc pour<br />

les morceaux il proposait beaucoup d’idées, mais<br />

qu’il fallait lier entre elles, et ce travail était bien plus<br />

long, il fallait construire des ponts pour passer d’un<br />

cadre à un autre. Il fallait travailler beaucoup plus,<br />

et certainement, dans ce deuxième groupe, c’est le<br />

batteur Giorgio Gardino qui a le plus passé de temps<br />

en salle de répétitions, en essayant et réessayant<br />

la rythmique, c’est-à-dire essayant de donner<br />

un rythme à ce flot de notes musicales élaborées<br />

instinctivement par Michele. Et, une fois accompli ce<br />

travail, la phrase était dessinée, et tous les autres<br />

entraient en scène. Donc, en ce qui concerne les<br />

compositions, celles d’Ezio Vevey étaient un peu<br />

plus simples – des quatre quarts ou des ballades<br />

– alors que celles de Michele, beaucoup plus<br />

difficiles, demandaient un travail du début à la fin,<br />

car il y avait certaines idées qui manquaient. Je te<br />

fais un exemple : Sogno di estunno. C’est le premier<br />

morceau qu’on a essayé tous ensemble. Dans<br />

ce morceau, chaque partie est différente de celle<br />

précédente. Il débute d’une certaine manière, mais<br />

dès la partie chantée c’est déjà autre chose, donc<br />

c’était marrant d’essayer d’y insérer de nouvelles<br />

rythmiques et d’élaborer un jeu de réponses entre<br />

instruments. On se disait : vas-y, démarre encore

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