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<strong>Vapeur</strong> <strong>Mauve</strong><br />
44<br />
Steve Hillage<br />
Green<br />
(1978)<br />
Pourquoi Green ? Parce que. Parce qu’on a trop<br />
tendance à se focaliser sur les deux premiers albums<br />
de Steve Hillage, portés en référence et à bien trop<br />
négliger les suivants, notamment – donc – Green.<br />
Green est sûrement le disque qui m’a convaincu<br />
du bien fondé de la carrière solo de Steve. J’avais<br />
pourtant acquis L quelques temps avant, l’avait<br />
apprécié mais m’étais fait presque à l’idée que ce<br />
serait le seul intéressant de toute la lignée, d’autant<br />
qu’à l’époque, j’avais survolé Open ainsi que la<br />
doublette For-To-Next et And-Not-Or qui avaient été<br />
loin de m’emballer. Je me lançais donc à contrecœur<br />
dans cet album au graphisme minimaliste, ce qui<br />
n’augurait pourtant rien de bon... Pourtant, Green<br />
est loin d’être un fourre-tout mais une plateforme<br />
d’expérimentation. S’y côtoient des genres<br />
musicaux aussi variés que la pop (Palm Trees), le funk<br />
(Unidentified), le proto-ambiant System-Sevenien<br />
(Ether Ships), ou des titres qui lui sont nettement<br />
plus familiers. À la lecture d’un tel inventaire de<br />
genres musicaux, le premier quidam aura tôt fait de<br />
se méfier et il aura eu bien tort. Car, en effet, tout<br />
aussi variés soient-ils, les titres s’enchaînent avec<br />
une parfaite logique, ce qui en fait un des disques les<br />
plus cohérents de la carrière de Steve, là où les deux<br />
premiers albums n’étaient qu’une succession de<br />
titres sans forcément beaucoup de rapports les uns<br />
avec les autres... Le ton est lui aussi bien différent.<br />
Là où les albums précédents laissent cracher les<br />
décibels de temps en temps, ici, la quasi-totalité<br />
du disque reste au mieux calme, au pire rythmée<br />
(toujours Unidentified). On entre alors dans un autre<br />
univers musical, space certes, mais planant dans le<br />
sens le plus ésotérique du terme. Green n’est rien<br />
d’autre qu’un rêve.<br />
Plôm<br />
Nik Turner’s Sphynx<br />
Xintintoday<br />
(1978)<br />
Hawkwind n’a pas eu une trajectoire si éloignée<br />
de celle de Gong. Les deux groupes navigant<br />
sous deux dimensions différentes de l’espace<br />
partagent néanmoins un membre : Tim Blake. Outre<br />
cette maigre similitude, il est à noter que des (ex-)<br />
membres de chacune des deux formations, à savoir<br />
Nik Turner et Steve Hillage ont partagé un album<br />
du groupe Sphynx, fondé par le premier. Le line-up<br />
inclut aussi Tim Blake, Mike Howlett (ex-bassiste<br />
de Gong) ainsi que Miquette Giraudy, compagne de<br />
Steve autant sur la scène que dans la vie. L’album,<br />
même s’il n’a pas – et peut-être à juste titre – trouvé<br />
son public, est unique en son genre et, de surcroît,<br />
en cette année 1978 où il est sorti. On y trouve, en<br />
effet, un mélange de genres qui est resté rare dans<br />
l’histoire du rock : un son orientalisant, virant sur<br />
une électronique ambient, le tout englobant une<br />
musique que nul ne renierait être celle d’Hawkwind,<br />
à savoir textes récités et envolées spatiales dignes<br />
du finale de 2001, L’Odyssée de L’Espace. Hillage<br />
figure ici en guest et sa guitare, si reconnaissable,<br />
permet aux passages les plus space de relever d’un<br />
niveau l’aspect mystique de l’ensemble. Xitintoday<br />
est parfois oppressant, mais souvent surprenant car<br />
c’est un mélange inattendu et plutôt réussi de deux<br />
groupes majeurs que sont Hawkwind et Gong.<br />
Plôm<br />
Steve Hillage<br />
Live Herald<br />
(1979)<br />
Après seulement 4 albums studio, Hillage se lance<br />
dans une production live. Un disque qui représente<br />
un cap dans la carrière du guitariste : après celuici,<br />
le côté space s’estompera peu à peu et, après<br />
même le suivant, Rainbow Dome Musick, les<br />
enregistrements seront accessibles à un plus large<br />
public. Pour ce cap, Steve se devait de marquer<br />
le coup, d’autant que, sur scène, l’homme et son<br />
groupe se lâchent et permettent à leur auditoire de