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King Crimson<br />
Power To Believe<br />
(2003)<br />
Pink Floyd<br />
Meddle<br />
(1971)<br />
Cet album est à mettre à part dans mon choix. Les autres datent des années<br />
70, sauf celui-ci. C’est un choix délibéré de ma part. Aussi surprenant que<br />
cela puisse paraître, c’est cet album de Crimson que je choisirais si je ne<br />
devais en garder qu’un seul, car en ce qui me concerne il résume les 40<br />
ans de carrière du groupe. Power to Believe est un des meilleurs qu’ils aient<br />
pondus depuis la grande période 73-74. Les compositions sont très fortes<br />
et puissantes, le son est énorme et l’ambiance particulièrement malsaine,<br />
comme la pochette.<br />
Autant Selling England de Genesis, cité plus haut, représente la beauté,<br />
la joie, la sérénité autant ce disque de Crimson représente, dans ma tête,<br />
un monde froid, sans vie, déshumanisé, mortel d’ennui, mécanique, pollué.<br />
Mais le plus extraordinaire, c’est que cette musique reste belle à en couper le<br />
souffle, malgré cette approche à première vue négative. Jamais Fripp et son<br />
équipe (peut-on encore parler d’un groupe avec Crimson ?) n’ont composé<br />
et joué de cette manière avec autant d’urgence, une musique aussi noire et<br />
sinistre (à part avec Lark’s Tongue In Aspic 30 ans plus tôt), comme si c’était<br />
la dernière fois qu’ils pouvaient jouer ensemble.<br />
Le son de tout l’album est énorme et prend vraiment aux tripes si on écoute<br />
très fort. On a l’impression que l’on va vivre notre dernière heure ! Le disque<br />
commence par une phrase a capella sortie on ne sait d’où et puis tel un coup<br />
de canon pris en pleine tête, les hostilités commencent et on est transporté<br />
pour 50 minutes dans les horreurs du 25 e siècle sans retour possible. Il<br />
faudra s’y habituer !<br />
C’est vraiment le groupe progressif par excellence, qui résume tout le genre.<br />
Il y a tout dans cette musique torturée. Tout Crimson est là : pures envolées<br />
lyriques, hard, ambient, musique planante, jazz, de la guitare à revendre,<br />
etc. Une pure merveille de bout en bout si on est sensible au genre et à cet<br />
univers si particulier de M. Fripp. J’en suis.<br />
On ne peut pas partir s’isoler du monde sans embarquer un Pink Floyd. Mon<br />
disque préféré du groupe, toutes époques confondues, est The Piper de<br />
1967, mais je ne peux l’écouter tous les jours. Selon moi, il y a eu deux Pink<br />
Floyd. J’adore le premier album psychédélique qui a bercé mon adolescence<br />
de révolté, car ça ne ressemblait à rien d’autre de ce que j’écoutais et que<br />
mes potes écoutaient alors. Tout ce qui a été fait avec Barrett est à mettre<br />
à part. C’est un autre monde dans lequel il faut rentrer, ce qui n’est pas si<br />
facile, il faut en convenir.<br />
Après, avec Gilmour, c’est un autre groupe. J’adore Ummagumma qui est<br />
un sommet du genre, puis Atom et jusqu’à Wish You Where Here. Que de<br />
fabuleux albums écoutés seul dans ma petite chambre d’ado reclus sur<br />
moi-même, où j’avais l’impression qu’il n’y avait que moi qui écoutais et<br />
comprenais cette musique, d’où mon admiration sans bornes pour le groupe<br />
qui exerçait sur moi une fascination totale, car grâce à lui je voyageais<br />
beaucoup (dans ma tête). On ne peut rien y changer avec les années. Même<br />
si je n’écoute plus si souvent ce merveilleux groupe qui m’a tant fait rêver,<br />
j’en garde une fascination éternelle.<br />
Meddle est le disque du groupe qui m’inspire le plus. Cette pochette<br />
mystérieuse, inoubliable, que j’ai eue sur les genoux chaque fois que<br />
j’écoutais le disque. On n’a jamais su vraiment si c’était une oreille ou autre<br />
chose et ce super portrait du groupe en gros plan. Et puis que dire d’Echoes<br />
<strong>Vapeur</strong> <strong>Mauve</strong><br />
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