25.06.2013 Views

Vapeur Mauve - Rock6070

Vapeur Mauve - Rock6070

Vapeur Mauve - Rock6070

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

chanson qu’il vient juste de composer. Intuitivement<br />

Robbie Robertson rejoint le Zim pour l’accompagner<br />

sur ce titre qu’il n’a jamais entendu auparavant.<br />

Dirge est enregistré en une seule prise et est sans<br />

doute un des plus beaux moments de grâce de la<br />

carrière de Bob Dylan. Elvis Costello dira quelques<br />

années plus tard que cette chanson justifie à elle<br />

seule l’achat de l’album.<br />

Lors de l’élaboration de la tracklist finale, Dylan<br />

insistera pour faire figurer les deux versions de la<br />

chanson Forever Young. Une manière pour lui d’avoir<br />

le dernier mot avec Frazoni. Il dessinera également<br />

lui même la pochette de l’album. On choisit d’abord<br />

Ceremonies Of The Horsemen comme titre d’album,<br />

mais là encore, sans que l’on sache pourquoi, Dylan<br />

change brusquement d’avis et rebaptise le disque<br />

Planet Waves. Cette nouvelle lubie retardera la sortie<br />

de l’album et coûtera plusieurs milliers de dollars à<br />

la maison de disques.<br />

Qu’importe, Planet Waves est publié le 17 janvier<br />

1974 et reçoit un accueil favorable de la presse.<br />

Si la chanson d’ouverture traite des retrouvailles<br />

(entre Dylan et son public ?) la plupart des titres<br />

Oh Mercy<br />

(1989)<br />

Dylan est mort à la fin de sa trilogie chrétienne. Si<br />

cette dernière est d’un intérêt artistique discutable,<br />

elle a au moins le mérite d’être sincère. Entre Slow<br />

Train et Shot Of Love le Zim croyait peut-être<br />

n’importe quoi, mais au moins il croyait encore à<br />

quelque chose.<br />

À partir de 1982 il ne sera plus qu’une ombre errante<br />

dans un monde qu’il ne comprend plus.<br />

Durant toute la décennie, il va multiplier les mauvais<br />

choix tant au niveau de la production que du<br />

songwriting. Obsédé par l’idée de sonner moderne<br />

et professionnel, il publiera des disques sans âme<br />

et donc sans intérêt, car lorsque le Zim n’est pas<br />

concentré sur ses chansons toute son œuvre<br />

s’écroule comme un château de cartes. Sur scène il<br />

sauve les meubles en se lançant dans des tournées<br />

très lucratives. Jusqu’au milieu des années 80,<br />

chaque concert ressemble à une grande messe où<br />

parfois plus de 100 000 personnes viennent voir, plus<br />

qu’entendre, l’icône des années 60. Petit à petit les<br />

de Planet Waves marquent un retour à des thèmes<br />

plus sombres dans la grande œuvre dylanienne. De<br />

nombreux morceaux font référence à des ruptures<br />

amoureuses (Dirge) ou même au suicide (Gone Gone<br />

Gone). Planet Waves ressemble à un crépuscule,<br />

une fin de route pour un couple au bord de l’abîme,<br />

car dans ce disque, comme dans les autres, le Zim<br />

parle avant tout de lui et de son histoire d’amour<br />

qui bat de l’aile. Pourtant à ce moment de l’histoire<br />

Dylan ne veut pas encore croire à l’inévitable (Never<br />

Say Goodbye), et il continue de déclamer un amour<br />

sincère à Sara sur plusieurs titres (Wedding Song,<br />

Tough Mama).<br />

Peine perdue. À la sortie de l’album, le Zim<br />

s’embarque dans une énorme tournée avec le<br />

Band. Comme prévu les billets se vendent comme<br />

des petits pains et Dylan ne tarde pas à retomber<br />

dans les excès de ses anciennes tournées. Sara<br />

demande le divorce et Dylan plonge dans la plus<br />

grande dépression de sa vie. Mais ça, c’est encore<br />

une autre histoire.<br />

Vox populi<br />

setlists prennent des airs de grands Best of et le Zim<br />

interprète son répertoire en pilotage automatique.<br />

S’il y a bien une chose qui ne réussit pas à Dylan<br />

c’est la routine. Il revient longuement et lucidement<br />

sur ce moment de sa carrière dans ses chroniques<br />

« En venant à mes concerts, le public devait avoir<br />

l’impression de traverser un verger désert, des<br />

herbes mortes… Pour quantité de raisons, le whisky<br />

était sorti de la bouteille. J’étais toujours prolifique,<br />

mais jamais exact. (...) Les voies de ma musique<br />

<strong>Vapeur</strong> <strong>Mauve</strong><br />

21

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!