Rapport BIT sur Haiti - International Labour Organization
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DÉFIS SYSTÉMIQUES<br />
Multipolarité au niveau des actions. Plusieurs ministères interviennent au niveau de la<br />
protection sociale sous forme de paiement de frais de scolarisation, de distribution de<br />
matériels didactiques, d’hébergements provisoires des enfants en danger, de soins médicaux<br />
et paramédicaux, d’assistance ponctuelle, d’as<strong>sur</strong>ance-vieillesse et de prestations<br />
d’accidents de travail. Ces différentes interventions demeurent très parcellarisées.<br />
Duplication des rôles au niveau des institutions intervenant dans le secteur. Plusieurs<br />
secteurs réalisent à la fois les mêmes activités et il ne s’en dégage pas une coordination ou<br />
une synergie d’ensemble (ONA-OFATMA / CAS-IBESR / MAE- MHAVE). Les institutions ne<br />
semblent pas pouvoir collaborer même dans les tâches les plus élémentaires comme<br />
l’identification des as<strong>sur</strong>és et le recouvrement des cotisations.<br />
Limitation de la couverture et exclusion. Les régimes de protection sociale ne couvrent pas<br />
toutes les éventualités, <strong>sur</strong>tout en ce qui a trait à la sécurité sociale. Ces régimes ne<br />
s’adressent pas à tous les travailleurs dans les différentes branches d’activités économiques<br />
et ne considèrent pas le secteur informel qui est le secteur où se trouve et dont dépend la<br />
plupart de la population. De plus, l’ensemble éparpillé des politiques ne résulte pas en une<br />
attention soutenue et efficace aux personnes les plus vulnérables et plus défavorisées. Il<br />
n’existe pas réellement un filet de protection sociale qui tienne compte des pauvres. Il est<br />
estimé que seulement 3% de la population - secteur privé et public confondus - est couvert<br />
par la protection sociale institutionnelle, la vaste majorité des Haïtiens doit faire appel aux<br />
ONG’s, aux réseaux religieux, aux institutions de micro-finance, aux mutuelles de santé et<br />
une moindre partie à l’as<strong>sur</strong>ance privée.<br />
Prolifération des organismes non-étatiques. Toutes sortes d’ONG’s, nombreuses et en<br />
nombre croissant, nationales et <strong>sur</strong>tout internationales, développent des actions et des<br />
programmes suivant leurs propres objectifs mais qui agissent dans un manque<br />
d’encadrement et d’harmonisation nationaux.<br />
Gouvernance. L’ensemble des institutions nationales et les nombreuses ONG’s qui agissent<br />
dans le domaine de la protection sociale souffrent de graves problèmes de gouvernance, en<br />
particulier une absence de transparence, de supervision et de coordination effectives, en<br />
particulier de moyens et de résultats, ce qui favorise la duplication, la confusion et même la<br />
corruption. L’absence de moyens fiables d’identification de la population a une grave<br />
incidence dans le domaine de la protection sociale<br />
Manque de visibilité du système de protection sociale. Les services et les prestations<br />
offerts en matière de protection sociale ne sont pas perceptibles et par conséquent ne sont<br />
pas appréciés par aucun secteur.<br />
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