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Rapport BIT sur Haiti - International Labour Organization

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Un système de sécurité sociale qui laisse les handicapés à leur sort. Les personnes<br />

souffrant d’un handicap physique sont estimées à 800 000. Ce nombre représente un peu<br />

plus de 10 % de la population totale. Le séisme du 12 janvier vient ajouter une nouvelle<br />

couche estimée déjà à 10 000. En général ces citoyens sont livrés à eux-mêmes. Seules la<br />

solidarité de la famille et la charité de certains leur permettent de <strong>sur</strong>vivre. En dehors de<br />

rares exemples les handicapés haïtiens ne bénéficient d’aucune formation et tombent<br />

inexorablement dans le chômage. Au citoyen-handicapé ne s’ouvre que l’horizon de la<br />

mendicité, de l’indigence et de la pauvreté. Une société qui n’intègre pas ses personnes<br />

handicapées est une société amputée. La nouvelle Haïti doit se fixer pour objectif de faire de<br />

l’insertion des personnes handicapées une « obligation nationale». Cette obligation se base<br />

<strong>sur</strong> l'égalité des droits et des chances, et <strong>sur</strong> la participation et la citoyenneté des personnes<br />

handicapées. Pour éviter leur exclusion, l’État doit leur reconnaitre des droits spécifiques et<br />

aller vers la prise en charge du handicap. La prise en charge et l’insertion des personnes<br />

handicapées doivent être au cœur des préoccupations des pouvoirs publics. Elle va<br />

permettre aux personnes handicapées de bénéficier de prestations adaptées à leur état,<br />

d’accéder aux services sociaux de base et as<strong>sur</strong>er leur insertion sociale et professionnelle<br />

pour une intégration réussie dans le processus de développement du pays.<br />

Un cadre légal inadéquat à la Constitution de 1987 et détaché de la réalité sociale et<br />

économique. Au niveau de la législation, le nombre de textes, de 1949 à 1983, régissant la<br />

sécurité sociale en Haïti laisserait croire que le système à connu au fil des ans un<br />

développement régulier, ce en dépit du fait qu’elle passe sous silence les droits de<br />

l’immense majorité non salariée de la population vivant dans le chômage et la misère. Dès<br />

lors, en dehors de la législation du régime spécial de retraite des fonctionnaires de l’État,<br />

aucune révision de cette législation n’est entreprise 40 ans après son entrée en vigueur, sauf<br />

l’effort de 1983 dotant le Ministère des Affaires Sociales et du Travail d’une loi cadre. Cet<br />

état de fait renforce davantage l’exclusion sociale, mais <strong>sur</strong>tout l’inadéquation de ces textes<br />

avec la Constitution de 1987 qui prône l’universalisation du système à tous les citoyens. La<br />

sécurité sociale n’est pas figée, la loi doit as<strong>sur</strong>er son évolution. En ce sens, la législation de<br />

sécurité sociale haïtienne est statique et n’est pas adaptée à l’esprit de la Constitution de<br />

1987. Une révision de ces lois s’impose, de même la ratification de certaines conventions<br />

internationales de sécurité sociale pouvant enrichir cette législation. La faible couverture et<br />

l’absence de mécanismes d’extension des régimes existant, l’absence de mécanismes<br />

d’indexation des pensions <strong>sur</strong> le coût de la vie ou l’évolution des salaires ou encore l’absence<br />

de dispositions transitoires en matière d’as<strong>sur</strong>ance vieillesse privant durant vingt ans les<br />

travailleurs âgés de tout droit à la pension, l’absence de provisions légales pour la prises en<br />

charge des familles et du chômage, pour ne citer que celles-là, sont autant de faiblesses du<br />

cadre légal, parmi d’autres, qui renforcent la nécessité de réviser la législation. Une<br />

modernisation de la sécurité sociale s’impose afin de contribuer, autant que faire se peut, au<br />

développement durable, solidaire, cohérent et à l’intégration sociale. La modernisation de la<br />

sécurité sociale n’est possible qu’en fonction de la révision de la législation en vigueur, qui<br />

est indispensable. Il convient pour le gouvernement, tout en tenant compte des évolutions<br />

démographique et le lent mais progressif vieillissement de la population, de créer les<br />

conditions pour que tous les haïtiens puissent jouir des mêmes possibilités de bien-être au<br />

cours de leur vie et qu’ils puissent participer au même degré à la construction d’Haïti et du<br />

bien-être social : de la nouvelle Haïti, c’est-à-dire, la même chance pour tous d’accès à<br />

l’emploi, aux soins de santé et à l’éducation.<br />

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