Rapport BIT sur Haiti - International Labour Organization
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grande se limitait <strong>sur</strong>tout à environ 25 entreprises de production de vêtements, employant<br />
moins de 30 000 salariés, et à quelques entreprises agro-industrielles (Les Moulins d’Haïti,<br />
National Bab and Trading, Société Haitïenne Agro Industrielle, Genesis S.A.). La majorité<br />
d’entre elles avaient un capital national, mais il y avait aussi quelques compagnies<br />
étrangères. Le nombre de compagnies a augmenté, si l’on tient compte des entreprises<br />
commerciales, mais il n’atteignait qu’un peu plus d’une centaine.<br />
L’État, de son coté, comme dans la majorité des pays latino-américains, a subi un processus<br />
de privatisation des principaux atouts productifs et commerciaux publics. Il ne restait que<br />
l’entreprise des télécommunications qui, récemment, a été vendue à une compagnie privée.<br />
Selon des informations du Ministère de la Production, ces entreprises privées ont perdu plus<br />
de 88 emplois à cause du tremblement de terre, et il y a eu presque 2 000 suspensions des<br />
travailleurs pour des périodes variables avec perte de salaire. Cela a eu un grand impact <strong>sur</strong><br />
le marché du travail formel, et oblige à prendre aussi des me<strong>sur</strong>es pour maintenir le marché<br />
d’un secteur privé formel déjà assez faible. La promotion des grands investissements,<br />
demandant une main-d’œuvre qualifiée et protégée, devra être une priorité dans le long<br />
terme. Pour faciliter cela, il sera fondamental de générer des conditions favorisant<br />
l’investissement privé, et peut-être aussi l’investissement public.<br />
D’un autre côté, il y a aussi le problème des sources de financement des activités<br />
productives micro, petites et moyennes, lié <strong>sur</strong>tout aux flux monétaires du marché qui sont<br />
très faibles (à cause de la situation générale de pauvreté et de faible pouvoir d’achat) et qui,<br />
en raison du tremblement de terre, a empiré. Les petits artisans et commerçants, ainsi que<br />
les micro, petits et moyens entrepreneurs se sont décapitalisés, non seulement face à la<br />
destruction ou à l’endommagement de leurs espaces de travail, mais aussi à cause de la<br />
contraction générale du marché. À court et moyen terme, il sera donc important de<br />
promouvoir des programmes visant à augmenter rapidement l’injection des flux monétaires<br />
dans l’économie locale et de permettre aux travailleurs indépendants et aux micro et petits<br />
entrepreneurs de récupérer leurs ateliers et leurs activités productives.<br />
Par ailleurs, dans le cas des micro, petits et moyens entrepreneurs, les pertes ne sont pas<br />
seulement chiffrées en termes d’emplois de l’employeur et des travailleurs, mais aussi en<br />
terme de capital de travail (stocks, équipement, etc.). Le financement en faveur des micro et<br />
petites entreprises plus faibles et touchées, sera aussi fondamental et devra aider à<br />
augmenter leur capital de travail et par conséquent le volume des affaires et des sources<br />
d’emploi (un emploi non seulement plus compétitif que dans la production artisanale et le<br />
commerce individuel, mais aussi plus stable et protégé).<br />
4.6. SYSTÈMES DE PRODUCTION AGRICOLE ARCHAÏQUES ET BLOQUÉS.<br />
La combinaison du manque de formation et du manque d’investissements a comme effet<br />
une économie et des systèmes de production archaïques qui perdent en capacité mais aussi<br />
en compétitivité. Pour que les besoins de main-d’œuvre, de services et de production soient<br />
satisfaits au niveau local dans le cadre de la reconstruction et, en général, pour la reprise de<br />
la production, il faudra aussi se concentrer à moyen et long terme <strong>sur</strong> l’amélioration des<br />
conditions de production et de la productivité du travail. Quant à la production agricole,<br />
l’abattage arbitraire d’arbres pendant des années pour fournir une énergie dérivée du<br />
charbon a conduit à une déforestation de plus de 97% des espaces verts du pays. Cela a eu<br />
comme principale conséquence l’érosion des terres, avec la perte subséquente de<br />
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