Rapport BIT sur Haiti - International Labour Organization
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4.8.2. DÉFIS SYSTÉMIQUES<br />
Multipolarité au niveau des actions. Plusieurs ministères interviennent au niveau de la<br />
protection sociale sous forme de paiement de frais de scolarisation, de distribution de<br />
matériels didactiques, d’hébergements provisoires des enfants en danger, de soins médicaux<br />
et paramédicaux, d’assistance ponctuelle, d’as<strong>sur</strong>ance-vieillesse et de prestations<br />
d’accidents de travail. Ces différentes interventions demeurent très partielles et ad-hoc.<br />
Duplication des rôles au niveau des institutions intervenant dans le secteur. Plusieurs<br />
secteurs réalisent les mêmes activités à la fois et il ne s’en dégage pas une coordination ou<br />
une synergie d’ensemble (ONA-OFATMA / CAS-IBESR / MAE- MHAVE). Les institutions ne<br />
semblent pas pouvoir collaborer même dans les tâches les plus élémentaires comme<br />
l’identification des as<strong>sur</strong>és et le recouvrement des cotisations.<br />
Limitation de la couverture et exclusion. Les régimes de protection sociale en Haïti ne<br />
couvrent pas toutes les éventualités, <strong>sur</strong>tout en ce qui a trait à la sécurité sociale. Ces<br />
régimes ne s’adressent pas à tous les travailleurs dans les différentes branches d’activités<br />
économiques et ne considèrent pas le secteur informel qui est le secteur où se trouve et<br />
dont dépend la plupart de la population. De plus, l’ensemble éparpillé des politiques ne<br />
résulte pas en une attention soutenue et efficace aux personnes les plus vulnérables et les<br />
plus défavorisées. Il n’existe pas réellement un filet de protection sociale qui tienne compte<br />
des pauvres. Il est estimé que seulement 3% de la population (secteur privé et public<br />
confondus) est couvert par la protection sociale institutionnelle, la vaste majorité des<br />
Haïtiens doit faire appel aux ONG’s, aux réseaux religieux, aux institutions de micro-finance,<br />
mutuelles de santé et une moindre partie à l’as<strong>sur</strong>ance privée.<br />
Prolifération des organismes non-étatiques. Toutes sortes d’ONG, nombreuses et en<br />
nombre croissant, nationales et <strong>sur</strong>tout internationales, développent des actions et des<br />
programmes suivant leurs propres objectifs mais agissent dans un manque d’encadrement<br />
et d’harmonisation nationaux.<br />
Gouvernance. L’ensemble des institutions nationales et les nombreuses ONG’s qui agissent<br />
dans le domaine de la protection sociale souffrent de graves problèmes de gouvernance, en<br />
particulier d’absence de transparence, d’encadrement et de coordination effectives, en<br />
particulier des moyens et des résultats, ce qui favorise la duplication, la confusion et même<br />
la corruption. L’absence de moyens fiables d’identification de la population a une grave<br />
incidence dans le domaine de la protection sociale.<br />
Manque de visibilité du système de protection sociale. Les services et les prestations<br />
offertes en matière de protection sociale ne sont pas perceptibles et par conséquent ne sont<br />
pas appréciés par aucun secteur.<br />
4.8.3. PROTECTION DES ENFANTS ET DES ADOLESCENTS<br />
Les nouveaux handicapés ainsi que ceux qui l’étaient avant le séisme, ayant perdu leurs<br />
moyens de subsistance, devront aussi faire l’objet de programmes de l’État et concentrer les<br />
efforts de protection <strong>sur</strong> ces populations (voir chapitre Protection Sociale).<br />
Environ 50 % des Haïtiens ont moins de 18 ans. Avant le tremblement de terre, à peu près<br />
40 % des enfants allaient à l’école. Cependant, des enfants étaient souvent employés dans<br />
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