Rapport BIT sur Haiti - International Labour Organization
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personne en PPA). La disparité entre les plus pauvres et les plus riches est très importante :<br />
le 10% des plus riches reçoivent 50% du revenu national. Les secteurs ruraux se<br />
caractérisaient aussi par des revenus encore plus maigres (72% de la population en milieu<br />
rural sont en dessous du seuil de pauvreté 4. Selon une analyse de la Banque mondiale,<br />
l’éducation est le conditionnel le plus important des revenus, suivi par le sexe, le lieu et le<br />
statut migratoire. L’Enquête de Jeunesse développée par le FAFO en 2009 indique que<br />
seulement 46% des hommes et 39% des femmes ont fini l’école primaire, avec de fortes<br />
disparités selon le milieu d’habitation : ce taux était estimé à 64% dans les régions urbaines<br />
et à 30% dans les régions rurales.<br />
LA SITUATION DU TRAVAIL DÉCENT AVANT LE SÉISME<br />
Avant le séisme, les droits humains essentiels – droits au travail, à la sécurité, à la protection<br />
contre l’exploitation, à la non-discrimination, à la santé, à l’éducation, à un traitement<br />
équitable et à l’égalité des sexes – de beaucoup de Haïtiens n’étaient pas reconnus. Selon<br />
une enquête <strong>sur</strong> la jeunesse d’Haïti (FAFO, 2009), 35 % des 15-24 ans n’avaient pas d’emploi.<br />
La majorité se consacrait à des tâches domestiques non rémunérées, principalement les<br />
filles et jeunes femmes. Un document relatif aux Politiques publiques en matière de<br />
Jeunesse, de Sports et de Civisme était en préparation, en conformité avec la Convention<br />
internationale <strong>sur</strong> les droits des enfants.<br />
La protection sociale en Haïti est sans rapport avec les besoins. Sa couverture exclut les<br />
travailleurs du secteur informel et la paysannerie et ne prend pas en compte le chômage ni<br />
le handicap. Les diverses institutions de protection ne sont pas unifiées. Elles octroient des<br />
prestations faibles à un faible nombre de bénéficiaires. Ainsi, l’Office d’As<strong>sur</strong>ance Travail,<br />
Maladie et Maternité (OFATMA) compte seulement 58 000 as<strong>sur</strong>és, pour l’essentiel à Portau-Prince.<br />
L’ONA (Office National d’As<strong>sur</strong>ance Vieillesse) compte près de 400 000 as<strong>sur</strong>és et<br />
verse 1 800 pensions. Le secteur informel et les groupes vulnérables ne sont pas couverts<br />
dans leur grande majorité. Le secteur souffre également d’une insuffisance de ressources<br />
humaines et financières, d’un accroissement déme<strong>sur</strong>é des besoins, d’une faible capacité<br />
d’identification, d’un suivi et d’une évaluation des groupes vulnérables, d’une exclusion de la<br />
population de tous les risques liés à la santé, aux interventions segmentées, éparpillées et<br />
sans impact significatif, à une absence d’un plan national unifié. Des neuf branches de<br />
protection considérées dans la C.102 (Convention concernant la sécurité sociale -norme<br />
minimum-, 1952), la sécurité sociale, seulement deux (santé et vieillesses) sont offertes.<br />
En matière de genre, des actions sont engagées depuis deux décennies. Des protocoles ont<br />
été signés avec les ministères de la Justice, de la Santé et de l’Éducation pour la prise en<br />
compte du genre. La Concertation Nationale, qui engage l’État et les organisations de<br />
femmes, avec l’appui des PTF, notamment des agences des NU, as<strong>sur</strong>e depuis 2005 la mise<br />
en place progressive du Plan National contre la violence faite aux femmes. On constate<br />
toutefois la persistance de clauses discriminatoires dans certains textes de loi et règlements,<br />
la permanence de stéréotypes sexistes, de violences faites aux femmes. La réponse<br />
institutionnelle est faible et le budget consacré à la promotion des droits des femmes très<br />
insuffisant. La collecte de données sexe-spécifiques est encore à développer.<br />
4 Uchiyama, Naoko, “Determinants of Job Opportunity and Wage Incomes in <strong>Haiti</strong>”, WB, 2008<br />
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